Ferme des Bouillons

De Remix Biens Communs
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Dans la collection : Atlas des chartes des communs urbains

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La Ferme des bouillons est une ferme située dans la banlieue de Rouen. Elle a été occupée par un groupe de personnes pour empêcher sa destruction et pour y redémarrer une activité d'agriculture biologique en court-circuit. En trois ans, cette initiative a réuni 1 200 membres et a développé un projet à la fois agricole, culturel et d'éducation populaire pour la ferme qui n'a pas pu être négocié avec les pouvoirs publics.

Documentation

Médias (2)

Métadonnées

Langue du contenu FR
Pays France
Fait partie de Atlas des chartes des communs urbains
Média Fiche
Site Web Adresse du site
Coordonnées géographiques 49° 28' 47.24" N, 1° 5' 57.08" E


La Ferme des Bouillons est située dans la périphérie immédiate de l’agglomération de Rouen. En 2013, alors qu’elle était menacée d’être détruite par son nouveau propriétaire, Immochan, (filiale du groupe Auchan) pour être remplacé par un parking de centre commercial, elle fera l’objet d’une occupation par des habitants qui la déclare commun. Tout au long des quelques années que durent cette occupation, les habitants, plusieurs milliers adhèrent à l’association de défense du site, rejoints par des « zadistes » et soutenus par l’association Terre de Liens, vont développer quatre domaines dans lesquels ils reconnaîtront des communs1. C’est bien sûr le foncier, qu’il faut mettre à l’abri d’un détournement de sa destination originale pour permettre une production agricole au service des habitants de l’agglomération. L’alimentation, saine et locale de la population mobilise aussi les habitants. Ils participent activement à la production comme à la distribution. Mais le bouillonnement de la ferme est aussi un commun culturel. Les activités sont foisonnantes tout au long de l’année et déborde largement ses murs pour se mêler à celles à la ville comme à la campagne dans les environs. Enfin, le quatrième domaine du commun qui fait l’objet de l’attention des membres du collectif concerne sa capacité à se maintenir comme collectif de personnes différentes, qui partagent une même lutte, et faire de ces différences l’une des richesses de la communauté urbaine au sein de laquelle elle se développe. Ces quatre composantes sont les piliers sur lesquels ce collectif tente de bâtir un projet négociable avec les institutions publiques, mairie, préfecture, SAFER, et les propriétaires, jusqu’au jour où ces derniers le prennent de vitesse. Quel que soit le regard qu’on porte sur le résultat de cette initiative, l’usage agricole de la terre a été préservé et pérennisé, la valeur et l’impact de cette expérience collective déborde largement sans en sous-estimer l’importance, de la comptabilité qui peut être faite des tonnes de légumes produits et consommés.

A travers cet exemple, on aperçoit, ici à une échelle micro, la complexité des inter-relations entre les acteurs. Les communs urbains cristallisent la distribution du pouvoir au sein des communautés et de la société qui les environnent. Ils questionnent la légitimité du pouvoir tel qu’il est partagé et produisent la leur propre liée à l’action et l’engagement. Ils produisent des règles, du droit, qui se fondent sur l’exercice de droits sociaux et la confrontation des principes à leur mise en pratiques dans le logement, l’alimentation, un environnement sain, les soins...


En 2014, un atelier sur les communs a été organisé avec les militants de la Ferme des Bouillons pour enrichir la réflexion stratégique du collectif. A cette occasion, les militants ont raconté et échanger autour de leur expérience des communs à partir de quatre objets de mobilisation dans le cadre de cette lutte :

l'histoire de l'éducation populaire comme commun aux Bouillons
l'histoire du foncier comme commun aux Bouillons
l'histoire de la production agricole comme commun aux Bouillons
l'histoire de la vie collective aux Bouillons