Fiction et lecture pluraliste de l’hitoire

De Remix Biens Communs
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Fiction et lecture pluraliste de l’hitoire

Driss El Yazami (President du CNDH)

Le conseil national des droits de l’homme(CNDH) réédite aujourd’hui six films marocains de fiction, produits entre 2000 et 2004, et qui ont pour point commun d’affronter la partie la plus récente et la plus tourmentée de notre historie, ce faisant, le CNDH entend rendre hommage a ces créateurs qui ont contribue, par leur talent, au long processus de lecture informée et pluraliste que le Maroc a entrepris de son histoire depuis une décennie, et qui se manifeste de plusieurs manières.

Cette confrontation, courageuse et inédite, a l’histoire et a la mémoire a pris en effet diverses formes et a mobilise acteurs prives et publics : publication de dizaines de témoignages d’anciens détenus ; création de I’instance équité et réconciliation et publication de son rapport final en janvier 2006 ; lancement du programme d’accompagnement aux recommandations de I’IER en matière d’archives, d’histoire et de mémoire ; création de I’instuitut royal de recherche sur I’histoire du Maroc ; adoption d’une loi moderne sur les archives par le parlement en 2007 ; lancement de I’institution archives du Maroc en 2011 et nomination de son directeur I’historien Jamaa Baida en avril 2011. Au moment même de la sortie de ce coffret, un premier inventaire des archives publiques et privées marocaines est lance, de même qu’un état de la recherche sur i ‘histoire du temps présent. Le master d’histoire du temps présent, mis en place avec le concours de la faculté des lettres et des sciences humaines de Rabat Agdal vient d’accueillir a la rentrée scolaire 2011 le deuxième groupe d’étudiant –e-s et les travaux de construction du centre d’études et de recherches sur i ‘histoire du temps présent ont été lances ;il devrait ouvrir ses portes en septembre 2012.

Trois grands colloques rassemblant au total plus d’une centaine de chercheurs marocains et étrangers viennent de se tenir a la Hoceima (juillet 2011), Dakhla (décembre 2011) et Ouarzazate(janvier 2012), donnant lieu a chaque fois a une dynamique de création d’un musée régional d’histoire. Comme indique dans le message royal adresse aux participants du colloque d’al Hoceima, les enjeux de ces musées sont multiples : réconcilier les populations avec une histoire rêche et méconnue, faite a la fois de particularismes et de rencontre avec les autres régions du royaume et au delà, avec le monde ; transmettre aux jeunes générations un patrimoine auquel ils ont trop rarement accès ; reconnaitre l’apport de chaque région au creuset marocain et enfin faire de la culture une ressource réelle pour le développement régional.

Dans le cadre du programme de réparation communautaire, lance lui aussi dans le sillage des recommandations de I’IER, de nombreux projets associatifs portant sur la mémoire ont été finances. Films publications, pièces de théâtre ont ainsi vu le jour, permettant a leur tour aux acteurs sociaux de contribuer a leur manière a ce processus de lecture pluraliste de i histoire du Maroc.

Ce n’est pas le moindre merite de ce coffret que de rappeler que dans ce processus, les réalisateurs marocains ont été pionniers puisque le premier film date de l’année 2000.

Fevrier 2012

Fait partie de la collection Community Reparation in Morocco