« Les communs à l'UE Solidaire, citoyenne et rebelle » : différence entre les versions

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[[Auteur::SULTAN Frédéric|Frédéric Sultan]]
La décennie qui se termine a vu, la défense et le développement des communs prendre une place centrale dans les mobilisations sociales à travers le monde. À l’Université d’Eté Sociale Citoyenne et Rebelle, le {{I|CommonsCamp}} a rassemblé plusieurs centaines de participants qui partagent l'intuition qu'en mettant en pratique les communs, aussi bien dans les actes du quotidien que à travers des campagnes pour défendre les droits humains, en luttant contre l'accaparement des ressources naturelles ou bien en inventant de nouvelles manières de produire et vivre ensemble,  il.elle.s participent d'un même mouvement de {{C|co-production de la solidarité}}.


La décennie qui se termine a vu, la défense et le développement des communs prendre une place centrale dans les mobilisations sociales à travers le monde. Qu'il s'agisse de lutter contre l'accaparement des ressources naturelles ou bien d'inventer de nouvelles manières de produire et vivre ensemble, les militants partagent l'idée qu'en mettant en pratique les communs aussi bien dans les actes du quotidien que à travers des campagnes pour défendre les droits humains, il.elle.s participent d'un même mouvement de co-production de la solidarité. Le CommonsCamp a rassemblé plusieurs centaines de participants à l'Université d'été des mouvement sociaux.
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L'idée qu'on se fait des communs a évoluer au fil du temps. ou bien à la gestion commune entre membres d'une communauté, avec parfois un brin de nostalgie lorsqu’il s’agit de de la communauté villageoise. Cette vision, si elle correspond encore à une réalité, s'est enrichie au cours des décennies. Les mouvements sociaux ont par exemple fait des communs de la connaissance le moteur de leur mobilisation pour l'accès à la connaissance et la culture libre. Ces mouvements se sont cristallisé autour de la défense du logiciel libre, et du partage de la connaissance et de la culture. Ces mobilisations ont fait naître les licences libres. Elles défendent aujourd'hui plus que jamais l'accès de tous.toutes aux médicaments, la liberté d'expression à travers les médias libres et indépendants ou encore le respect de la vie privée sur les réseaux sociaux. En France par exemple, Framasoft questionne le monopole des GAFAM (les géants du web : Google, Apple, Facebook, Amazon, Microsoft) et propose des alternatives à travers son programme Dégooglisons l'internet ! Le Knowledge Commons Movement, {{M|mouvement pour les communs de la connaissance}}, n'est pas réductible à l'empilement des connaissances qu'il permet de faire circuler. C'est un {{C|mouvement social}} à part entière qui participe aux luttes sociales et à l'émancipation des hommes et des femmes. 


L'idée qu'on se fait des communs a évoluer au fil du temps. L'évocation des communs amène souvent à penser aux ressources naturelles ou bien à la gestion commune entre membres d'une communauté villageoise avec parfois un brin de nostalgie. Cette vision, si elle correspond encore à une réalité, s'est enrichie au cours des décennies. Les mouvements sociaux ont fait des communs de la connaissance le moteur de leur mobilisation pour l'accès à la connaissance et la culture libre. Ces mouvements se sont cristallisé autour de la défense du logiciel libre, et du partage de la connaissance et de la culture. Ces mobilisations ont fait naître les licences libres. Elles défendent aujourd'hui plus que jamais l'accès de tous aux médicaments, la liberté d'expression à travers les médias libres et indépendants ou le respect de la vie privée sur les réseaux sociaux. En France par exemple, Framasoft questionne le monopole des GAFAM et propose des alternatives à travers son programme Dégooglisons l'internet ! Le Knowledge Commons Movement, mouvement pour les communs de la connaissance, n'est pas réductible à l'empilement des connaissances qu'il permet de faire circuler. C'est un mouvement social à part entière qui participe au luttes sociales et à l'émancipation des hommes et des femmes.
Aujourd'hui, pour répondre à leurs propres besoins, c'est en tant qu'habitant.e.s ou membres d'une communauté affinitaire que les personnes multiplient les initiatives auto-organisées, décentralisées et basées sur la collaboration. Ces initiatives participent d'un mouvement encore diffus des communs urbains. Les pratiques de solidarité renouvellent les formes d’engagement civique autour de l’accès à l’espace public et particulièrement les parcs, jardins, friches industrielles, mais aussi les lieux culturels (théâtres, cinémas, bibliothèques), lieux de la connaissance (écoles, universités), ou encore les infrastructures matérielles et immatérielles (services sociaux, réseaux numériques, données,...), l’habitat participatif et le logement social, ou encore les ressources produites par les interactions urbaines (déchet, agriculture urbaine). Ces pratiques consistent à revendiquer la mise à disposition de biens et leur gouvernement collectif, en raison du rôle qu’ils jouent dans la satisfaction des besoins de la communauté.


Aujourd'hui, pour répondre à leurs propres besoins, les habitant.e.s multiplient les initiatives auto-organisées, décentralisées et basées sur la collaboration participent d'un mouvement plus diffus des communs urbains. Ces pratiques de solidarité  renouvellent les formes d’engagement civique autour de l’accès à l’espace public et particulièrement les parcs, jardins, friches industrielles, mais aussi les lieux culturels (théâtres, cinémas, bibliothèques), lieux de la connaissance (écoles, universités), ou encore les infrastructures matérielles et immatérielles (services sociaux, réseaux numériques, données,...)l’habitat participatif et le logement social, ou encore les ressources produites par les interactions urbaines (déchet, agriculture urbaine). Ces pratiques de solidarité prennent la forme d’une revendication par un collectif de mise à disposition de ces biens en raison de leur fonction sociale et du mode de gouvernance (formel ou informel) que le collectif y met à l’oeuvre pour le bien-être de ses membres. Les communs urbains touchent aux domaines économiques, sociaux et écologiques, et tiennent aussi un rôle de plus en plus important dans les mobilisations sociales.  
La reconnaissance de ces pratiques ne va pas de soit. Elle dépend largement de la culture juridique et aussi de l’histoire sociale locale et nationale. Par exemple, en Espagne, la {{C|reconnaissance des communs}} est le résultat de la conquète des villes par le {{C|mouvement municipaliste}} basé sur les communsalors qu’en Italie, les villes ont adopté des {{C|réglementations pour « prendre soin des biens communs »}} ou le « {{C|pacte d'usage civique}} » à la suite d’expériences de {{C|remunicipalisation de l’eau}} notamment, qui avaient été l’occasion de revisiter les possibilités offertes par le droit italien.


La reconnaissance de ces pratiques fait l’objet de différentes approches. Celles qui s'adressent à la puissance publique dépendent largement du contexte et de la culture juridique locale et nationale. Par exemple, en Italie, le référendum pour l'eau comme commun, la commission Rodotà en ouvrant des chantiers dans les sphères juridiques, économiques et politiques, ont alimenté le mouvement des communs urbains qui aujourd’hui développe les démarches de co-city, la ville communs ou bien les pactes d'usage civique. En Espagne, le mouvement municipaliste basé sur les communs s’est installé à la têtes de grande ville à la suite des mobilisations croisées des activistes du numérique et des droits sociaux (logement notamment). La victoire de ce mouvement politique est basé sur le redéploiement de l’action citoyenne sociale, culturelle et politique fondée sur les communs urbains. Cette victoire politique est une première en Europe qui ne doit pas laisser sous-estimer la pression qu’exercent les forces conservatrices pour s’y opposer. Ces exemples emblématiques dans deux pays ne doivent pas non plus faire oublier la grande diversité des approches dans d’autres régions ou pays en particulier en Europe. Certaines d'entre elles questionnent aussi le secteur marchand à travers le renouvellement de formes d'entreprises basées sur les communs et l'Économie Sociale et Solidaire. 
Dans ce contexte, le CommonsCamp a permis aux curieu.ses.x comme aux militant.e.s engagé.e.s de vérifier la pertinence de leurs intuitions, et les mettre à l'épreuve de la perspective municipaliste et du {{C|Droit à la ville}}.
Le mouvement des communs est en marche. En invitant les militants au Commons camp dans le cadre de l’Université d’Eté Sociale Citoyenne et Rebelle, nous avons voulu créer les conditions pour permettre aux
militants curieux de découvrir les communs et à ceux plus chevronnés et mobilisés sur des actions pratiques, de les faire avancer avec le collectif municipaliste et pour le mouvement pour le Droit à la ville


[[Auteur::SULTAN Frédéric|Frédéric Sultan]]
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Dernière version du 1 octobre 2018 à 14:28

La décennie qui se termine a vu, la défense et le développement des communs prendre une place centrale dans les mobilisations sociales à travers le monde. À l’Université d’Eté Sociale Citoyenne et Rebelle, le CommonsCamp a rassemblé plusieurs centaines de participants qui partagent l'intuition qu'en mettant en pratique les communs, aussi bien dans les actes du quotidien que à travers des campagnes pour défendre les droits humains, en luttant contre l'accaparement des ressources naturelles ou bien en inventant de nouvelles manières de produire et vivre ensemble, il.elle.s participent d'un même mouvement de co-production de la solidarité.

Les communs - #UEsolidaire

L'idée qu'on se fait des communs a évoluer au fil du temps. ou bien à la gestion commune entre membres d'une communauté, avec parfois un brin de nostalgie lorsqu’il s’agit de de la communauté villageoise. Cette vision, si elle correspond encore à une réalité, s'est enrichie au cours des décennies. Les mouvements sociaux ont par exemple fait des communs de la connaissance le moteur de leur mobilisation pour l'accès à la connaissance et la culture libre. Ces mouvements se sont cristallisé autour de la défense du logiciel libre, et du partage de la connaissance et de la culture. Ces mobilisations ont fait naître les licences libres. Elles défendent aujourd'hui plus que jamais l'accès de tous.toutes aux médicaments, la liberté d'expression à travers les médias libres et indépendants ou encore le respect de la vie privée sur les réseaux sociaux. En France par exemple, Framasoft questionne le monopole des GAFAM (les géants du web : Google, Apple, Facebook, Amazon, Microsoft) et propose des alternatives à travers son programme Dégooglisons l'internet ! Le Knowledge Commons Movement, mouvement pour les communs de la connaissance, n'est pas réductible à l'empilement des connaissances qu'il permet de faire circuler. C'est un mouvement social à part entière qui participe aux luttes sociales et à l'émancipation des hommes et des femmes.

Aujourd'hui, pour répondre à leurs propres besoins, c'est en tant qu'habitant.e.s ou membres d'une communauté affinitaire que les personnes multiplient les initiatives auto-organisées, décentralisées et basées sur la collaboration. Ces initiatives participent d'un mouvement encore diffus des communs urbains. Les pratiques de solidarité renouvellent les formes d’engagement civique autour de l’accès à l’espace public et particulièrement les parcs, jardins, friches industrielles, mais aussi les lieux culturels (théâtres, cinémas, bibliothèques), lieux de la connaissance (écoles, universités), ou encore les infrastructures matérielles et immatérielles (services sociaux, réseaux numériques, données,...), l’habitat participatif et le logement social, ou encore les ressources produites par les interactions urbaines (déchet, agriculture urbaine). Ces pratiques consistent à revendiquer la mise à disposition de biens et leur gouvernement collectif, en raison du rôle qu’ils jouent dans la satisfaction des besoins de la communauté.

La reconnaissance de ces pratiques ne va pas de soit. Elle dépend largement de la culture juridique et aussi de l’histoire sociale locale et nationale. Par exemple, en Espagne, la reconnaissance des communs est le résultat de la conquète des villes par le mouvement municipaliste basé sur les communs, alors qu’en Italie, les villes ont adopté des réglementations pour « prendre soin des biens communs » ou le « pacte d'usage civique » à la suite d’expériences de remunicipalisation de l’eau notamment, qui avaient été l’occasion de revisiter les possibilités offertes par le droit italien.

Dans ce contexte, le CommonsCamp a permis aux curieu.ses.x comme aux militant.e.s engagé.e.s de vérifier la pertinence de leurs intuitions, et les mettre à l'épreuve de la perspective municipaliste et du Droit à la ville.

Frédéric Sultan



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