Ateliers populaire de cartographie des communs

De Remix Biens Communs
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PROJET

Statut du projet  : Idée
Début : 2015
Fin : 2015

Porteur.s de projet
Abdou Rahmane Seck, SULTAN Frédéric, AMBROSI Alain, Remix the commons
Partenaire.s
LARTES, Gazibo
Type d'action
Atelier de cartographie des biens communs

Formation - action sur les biens communs


Action(s) : Recherche-action

Les Ateliers populaires de cartographie des communs sont nées dans la dynamique de coalition autour des biens communs de la rencontre Internationale "Economics and the Commons" (Berlin 2013). Celle-ci a révélé la nécessité développer une pratique d'appropriation sociale, culturelle et politique des communs avec les militants africains. Les Ateliers populaires de cartographie des communs visent à développer la capacité du continent à produire des discours savants à propos des biens communs sur la base de recherche-action susceptibles de rentrer en dialogue avec le reste de la communauté des biens communs et ainsi contribuer au développement d'un mouvement autour des biens communs en Afrique.

Observations, recherches documentaires, enquêtes et études de cas, focus groupe, ... réalisés avec la population, portant sur l'alimentation, le transport, la Santé, l'environnement, l'information, l'éducation, ... défis actuels qui traversent la société africaine contemporaine, permettent de définir des projets concrets pour révéler les processus de Biens Communs en Afrique. Ces recherches-actions doivent nous permettre de dévoiler les pratiques et les enjeux des biens communs, d'articuler la recherche sur les communs, en Afrique, aux débats généraux sur les définitions et la cartographie des communs d’une part, et, d’autre part, de contribuer à enrichir l’agenda international des communs.

Projet en cours d'élaboration et de recherche de financement pour 2015

"Interroger les biens communs du point de vue de la production du lien social et symbolique, c'est interroger la manière dont les hommes font ensemble communauté humaine et comment ensemble par accident ou par nécessité ils se montrent capables de savoir ou non qu’ils sont en train de consolider ce lien ou de le perdre, comment ils sont capables ou non d’édifier des biens communs en le protégeant". (Abdou Rahmane Seck)

Historique et contexte

Ce projet est née à la suite de la rencontre Internationale "Economics and the Commons" qui s'est déroulée à Berlin en mai 2013, co-organisée par Remix the commons. Cette rencontre a sérieusement contribué au brassage humain des militants des Biens Communs et au renforcement des capacités de compréhension de la dynamique de coalition autour des biens communs. Ce mouvement a fait montre d’une réelle capacité de propositions théoriques dans des aspects divers, de même qu’une grande richesse géographique.

Mais, la rencontre a aussi reflété certaines faiblesses, notamment l’inégale répartition de son potentiel tribunicien qui accorde une place plus importante à l’Europe. Le niveau de faiblesse des Communs dans les espaces hors Europe, ou même encore la faiblesse des niveaux d’engagements financiers pour développer un mouvement, ne peuvent justifier une telle trajectoire. Au niveau stratégique, il y a une alternative à opérer afin de de ne pas reconduire deux travers fréquents du mouvement plus global de l’économie sociale altermondialiste.

Le premier est d’éviter les enrôlements à partir, toujours, des mêmes espace (Europe / Nord) et ensuite les excès de la professionnalisation des engagements, qui se traduisent par le renforcement des positions de domination symboliques dans les contextes locaux de la distinction sociale. Le problème concerne aussi bien les militants du Sud, que ceux du Nord. Le mouvement autour des biens communs doit donc grandir de manière diffuse et multi-centrée, de sortes à éviter des formes singulières de transactions qui opèrent sur la base des inégalités Nord/Sud ; Instruit/non instruits / Réseauté/non réseauté ; etc…

Une autre équation fondamentale à résoudre, dans les meilleurs délais, résulte de la nécessité de ne pas spécialiser le mouvement autour des biens communs un petit nombre de domaines précis et susceptibles d’exclure le grand nombre. Par exemple, il est évident que les luttes pour l’informatique libre jouent un rôle important dans le renouveau des biens communs. Mais nous devons faire très attention et imaginer une manière de communiquer qui insiste sur le fait que les biens communs sont partout et concernent tous les élans, disciplines et matières. Nul ne doit se sentir exclus.

Produire des discours savants endogènes sur les biens communs en Afrique

Des effort importants sont donc à prévoir pour impliquer les populations et surtout à celles d’entre elles qui, objectivement, sont à même de porter cette dynamique, d’en assumer la charge (avec ses intellectuels, ses cadres, ses militants, ses contradictions etc…). Les Biens Communs en Afrique seront donc de plusieurs types de choses, intégrant sans jamais se réduire à une seule dimension : les acteurs des mutimédias, des économistes, des leaders sociocommunautaires, des intellectuels-militants, ...etc. Il faudra développer en priorité la capacité du continent à produire des discours savants à propos des biens communs sur la base de recherche-action susceptibles de rentrer en dialogue avec le reste de la communauté des biens communs.

De telles recherches-action et la diffusion et le partage des résultats devront être l'épine dorsale du développement d'un mouvement autour des biens communs en Afrique. En d’autres termes, notre laboratoire devrait être des observations, des recherches documentaires, des enquêtes et études de cas, des focus groupe, réalisés avec les composantes de la population, portant sur les questions qui traversent la société africaine contemporaine. la mobilisation des experts en économie, en droit, dans le domaine mutlimédias... des outils de communication permet de nourrir et rendre "actionnables" et rétro-actives ces recherches collectives.

Contribuer à la production des instruments d'appropriation des biens communs

D'une manière générale, les biens communs font l'objet d'une grande variété de définitions. Cette variété est présente aussi bien dans le champ académique que dans le champ culturel, social et politique. La définition proposée par E. Ostrom (Prix Nobel d'économie en 2009 pour ses travaux sur les biens communs) fait référence, mais bien d'autres la complètent et l'enrichissent en se situant dans les différentes disciplines notamment. Sur le fond, les définitions proposées par les praticiens, les acteurs sociaux, quand à elles, sont très diverses. Selon les domaines d'action, les échelles auxquelles sont engagés, leurs histoires, leurs cultures, les acteurs proposent des versions particulières qui mettent en évidence la polysémie du terme "biens communs". Il n'est pas un document, qui lorsqu'il fait référence à cette notion, n'en propose une définition qui va puiser à la fois dans la littérature académique et dans ce large éventail.

Entre 2010 et 2013, le collectif Remix the commons a notamment collecté des définitions des biens communs sous la forme de brèves capsules vidéos (lien), proposées aussi bien par les chercheurs et que par les activistes des biens communs. A partir de ces documents (et d'autres), le collectif Remix the commons a développé un catalogue sous forme de site web (lien), qui propose leur classification en fonction d'une part des domaines d'action ou ressources mises en biens communs (l'eau, la connaissance, les infrastructures, ...etc) et d'autre part, en fonction des enjeux, des luttes propres aux communautés et aux acteurs sociaux (le droit d'accès à l'eau potable, le libre accès à la connaissance, la neutralité des infrastructures telles que Internet, ...etc). Les mots clefs et les catégories qui correspondant à ces classifications permettent de relier entre eux les documents, les expériences et les mobilisations/luttes. Le vocabulaire qui émerge de ce processus de classifications doit être explicités collectivement et partagés afin de nourrir la culture commune des biens communs. Cela fait l'objet entre autre de la production d'un glossaire des communs.

Mais nous faisons aussi l'hypothèse que la richesse de ces définitions reflètent la variété, et parfois les contradictions, des stratégies des acteurs des biens communs, et que ces tensions contribuent à définir le paradigme des biens communs. Le florilège de définitions des biens communs, tout comme les autres documents inscrits dans le catalogue de Remix the commons, se veut expressément porteur de ces contradictions. Nous ne cherchons pas à les réduire. Nous proposons qu'elles soient le creuset d'une mise en perspectives des projets, les actions et les réflexions sur les biens communs, et enrichissent les possibilités de (re)lectures/écritures des territoires (au sens propre et figuré) des biens communs.

De la "lecture/écriture" des territoires, des idées et des pratiques des biens communs comme démarche socio-politique, à leur cartographie, il n'y a qu'un pas, presque naturel que nous proposons de franchir. "Qu'un pas", car la cartographie permet non seulement la recension de ressources mises en biens communs, mais aussi, s'offre comme un outil de médiation au sein de la communauté sur les racines et le devenir de ses biens communs. "Presque naturel", car la cartographie est une pratique déjà largement répandue pour instrumenter des groupes sociaux qui ont le désir de prendre en main leur destinée (voir les actions et les références Indes, Brésil, Afrique du Sud, Guinée, ...) les formes de la cartographie ont été renouvelées par l'avènement d'Open Street Map, outil ouvert et libre de partage d'information sur les territoires, puis par le développement des pratiques de visualisation et d'ouverture des données (Open data). La production par les collectifs de leur propres représentations leur permet de redessiner les enjeux et leur stratégies à partir de leur propre vision, comme le montre clairement les expériences de cartographie radicale depuis plusieurs décennies. En partageant une même classification, et en la faisant évoluer avec les utilisateurs eux-mêmes, nous permettront que se tissent des liens, s'établissent des parallèles, voir des collaborations entre les expériences des uns et des autres, et que se développe des perspectives d'ensemble des biens communs.

Contribuer à asseoir une visibilité et un développement des communs en Afrique

Notre proposition consiste à développer un réseau des communs en Afrique, à travers des projets de recherches-action articulés à des logiques endogènes au continent, mais aussi conjointes aux défis des communs sur le plan de la mobilisation internationale.

a- Au plan propre : nous voulons définir des processus participatifs et expérimentaux pour documenter la problématique des communs en Afrique, tout en élargissant ces pratiques. Les défis actuels sur le continent : l'alimentation, le transport, la Santé, l'environnement, l'information, l'éducation, permettent de définir des projets concrets pour observer des processus de Biens Communs en Afrique. Des recherches-actions réalisées sur ces axes, et qui peuvent sur un espace temps donné, inter-agir les uns sur les autres, doivent nous permettre de dévoiler les pratiques et les enjeux des biens communs.

b- Au plan conjoint : nous voulons articuler la recherche sur les communs, en Afrique, aux débats généraux sur les définitions et la cartographie des communs d’une part, et, d’autre part, contribuer à enrichir l’agenda international des communs par la relecture des orientations sur :

  1. Les rapports entre pratiques des communs et modes de gouvernance ;
  2. les modalités de relations avec les politiques publiques.
  3. les nécessités de renouvellement des mobilisations internationales, notamment les convergences à construire entre les mouvements de la Réciprocité, des Communs et de l’économie sociale et solidaire.

Résumé

Description synthétique du projet (maximum 5 lignes)

Les Communs en Afrique est une démarche interculturelle de production de connaissance utile et actionnable sur les biens communs à partir des expériences et des enjeux propres au continent.

Le projet consiste à développer des méthodes d'interprétation et de représentation notamment cartographique des problématiques des biens communs, à les systématiser et organiser leur mutualisation et leur enrichissement itératif sur une base ouverte et collaborative.

Ce projet contribue à la constitution de réseaux d'acteurs des communs en Afrique, et à renforcer leur interaction avec ceux du reste du Monde.

Objectifs

Objectif Général

Le projet vise à développer la contribution en provenance d'Afrique sur la scène internationale du mouvement des biens communs à partir de projets de recherches-action articulés aux enjeux du continent.

Objectifs spécifiques

a- Développer la connaissance des actions collectives qui se reconnaissent dans les logiques des biens communs, leur analyse critique.

b- Développer avec les acteurs sociaux un instrument de compréhension et d'analyse et de mise en perspective avec les enjeux du continent, des actions collectives basées sur les logiques de biens communs.

c- Développer la contribution des acteurs africains au sein des réseaux internationaux des penseurs et des praticiens de l'action collective basée sur les logiques des biens communs.

Description détaillée du projet

(décrire le contenu ainsi que le planning prévisionnel des actions à mener)

Contenu

Activités

Pour réaliser ces objectifs, le projet s'appuie sur l'articulation de trois éléments structurants.

La constitution en Afrique d'un réseau d'échange et de documentation des biens communs.

Cet axe se décline sous la forme des activités suivantes:

  1. Publication d'études de cas pratique des biens communs
  2. Séminaires internationaux d'échange de pratiques
  3. Ateliers de cartographie des biens communs
  4. Elaboration d'un handbook sous forme de FLOSS manual (fr.wikipedia.org/wiki/FLOSS_Manuals‎).

Cette démarche est multi-site et multi-thématique. Elle s'articule avec d'autres démarches localisées sur des endroits différents (Québec, Brésil, Europe etc…)

Documentations et cartographies des problématiques structurantes du lien social et culturel, et du bien être de la communauté par ses membres, à l'échelle d'un territoire.

Le travail de documentation et de cartographie vise en particulier à mettre en évidence les enjeux de gouvernance et les relations avec les politiques publiques.

Nous avons choisi de privilégier les enjeux des sociétés africaines que sont : l'alimentation, le transport, la Santé, l'environnement, l'information, l'éducation.

La documentation et la cartographie des enjeux relevant des biens communs se déclinent sous différentes formes. Ces formes intègrent des formats d'ateliers, des travaux de décryptage de situations concrètes, d'analyse des rapports de collaboration ou tension conflictuelle entre les acteurs. La forme de ces démarches s'adapte aux terrains et aux modes d'expression des sujets, .... La production médiatique y tient une place privilégiée à la fois comme médiation et parce qu'elle permet de conserver et partager des traces de cette démarche.

Co-design d'une plate-forme de cartographie des communs ouverte et collaborative

Produire un atlas de cartes des biens communs, c'est permettre le partage d'analyses et de visions des acteurs engagés dans le développement des communs. Le co-design de la plate-forme de cartographie des communs interroge les liens entre les formes d'engagement, du local au local et du local au global. Par delà la dimension technique, c'est un support de travail sur les convergences à construire entre les mouvements de la Réciprocité, des Communs et de l’économie sociale et solidaire.

  1. Service de visualisation cartographique en ligne
    1. Définition des classifications en lien avec celles de Remix the Comons.
    2. Définition de leur mode de représentation.
  2. Développement itératif des éléments suivants :
    1. serveur dédié localisé Afrique
    2. développement ergonomique des outils de catalogage et de cartographie
    3. interfaçage du catalogue de remix et de la cartographie
    4. intégration dans la plateforme de Remix
    5. Traduction de l'interface

Déroulement

Séminaire de lancement du processus

Objet :

  • Approfondir la réflexion sur les Biens communs en Afrique et sur l'appropriation de cette notion
  • Brosser le tableau des partenaires et des ressources susceptibles de partager ce projet
  • Définir les projets susceptibles d’être conduits et les méthodologies appliquées
  • Co-designer et configurer les dispositifs socio-techniques du projet
    • classifications des biens communs en f(ressources), f(pratiques), f(enjeux)

Caractéristiques du séminaire :

  • Séminaire ouvert : 20/25 personnes
  • Séminaire International participation à 80% issue de toute l'Afrique
  • Durée : 5 jours

Observations

Objet :

  • Recherches documentaires, enquêtes et études de cas, focus groupe,
    • recension de la littérature (et catalogage)
    • recension des expériences
  • Publication

Caractéristiques : A détailler

Cartographie des communs

  • Expérimentation de documentation et de cartographies des biens communs
    • Production médiatique sur les expériences qui relient les enjeux du continent avec les biens communs
    • Cartographie des biens communs
  • Documentation méthodologique (quoi, comment,+ évaluation)
  • Publication multimédia

Caractéristiques: A détailler

Séminaire de systématisation

A détailler

Caractéristiques : A détailler

Développement des dispositifs socio-techniques de documentation des biens communs

  • Développement du dispositif de classification
  • intégration du système cartographique
  • API de partage de documents sur les biens communs

Caractéristiques: Dev. itératif


Rédaction d'un manuel de cartographie des communs

A détailler

Caractéristiques : Rédaction collaborative