Entrevue Mayo Fuster Dimmons

De Remix Biens Communs
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Dans la collection : Barcelone en communForum d’Economies Collaboratives Procomuns Barcelone

Objet(s) de commun : Communs numériques,  procomuns  Enjeu(x) : Plateforme,  Communs et marché,  Communs et État,  Municipalisme  Action(s) : Forum  Résultat(s) attendu(s) : Régulations,  Co-production des politiques publiques,  Indicateurs procomuns  

Entrevue avec Mayo Fuster Morell, directrice de Dimmons pendant le Forum d’Economies Collaboratives Procomuns 2017 à Barcelone. Entretien réalisé en espagnol et traduit en français.

Métadonnées

Auteur(s) Alain Ambrosi, SULTAN Frédéric
Date de création 2017/06/27
Date de publication 2019/06/12
Durée 00:24:29
Langue du contenu FR, ES
Pays Espagne
Fait partie de Barcelone en commun, Forum d’Economies Collaboratives Procomuns Barcelone
Média Audio


Mayo Fuster, Directrice de Dimmons, groupe de recherche de l’Université ouverte de Catalogne (UOC)

Je suis Mayo Fuster Morell, je suis la directrice de Dimmons, un groupe de recherche sur l’économie collaborative procomún [de pro pour provecho, « profit » ou « bénéfice » en espagnol et commun] de l’Université Ouverte de Catalogne, qui est l’un des co-organisateurs, avec la Mairie de Barcelone et le groupe Barcola, du Forum de l’économie collaborative procomún.

Q°: C’est la seconde édition du Forum. L’année passée il a été productif avec des séminaires, des documents finaux. Cette année, qu’espères-tu de la rencontre ?
MFM : Cette année le Forum des communs, s’articulera autour de 4 objectifs. L’évènement est un évènement-action et il a été organisé pour la réalisation de ces objectifs. D’une part, l’articulation de l’économie collaborative procomún parce que d’une certaine manière il manque des institutions des communs qui aident les initiatives de l’économie collaborative à résoudre les problèmes de l’ensemble de l’environnement. Il y a beaucoup à faire cette année. Une des choses qui est en développement est ce que l’on appelle le bilan procomún de l’économie collaborative. C’est un instrument qui nous aide à différencier avec des indicateurs clairs et comparables, les modèles économiques qui peuvent être caractérisés comme relevant de l’économie collaborative et de l’économie procomún, de ceux qui relèvent de l’économie de plateforme, qui n’ont pas de dimension collaborative, ni de dimension procomún. En ce sens, cet instrument qui sera l’un des résultats de la rencontre, pourra, me semble-t-il, avoir une utilité très claire pour résoudre une série de problématiques. D’une part pour l’administration parce que l’un des problèmes est qu’il n’y a pas d’indicateurs clairs pour différencier les modèles. Par exemple, les politiques de promotion qui veulent surtout promouvoir les modèles procomún nécessitent des indicateurs pour quand il y a un appel à financement ou un appel à formation ou à d’autres formes de ressources. Avoir cet instrument pour pouvoir sélectionner les participants et prioriser ceux qui ont une vision majoritairement procomún est d’une utilité évidente. La Mairie de Barcelone l’adoptera tel quel. L’autre utilité est du côté des entrepreneurs et entrepreneuses, les personnes qui essayent de mettre en œuvre ces initiatives. Dans un sens, le bilan procomún offre aussi de nouveaux indicateurs clairs de modèles économiques qui sont dans une logiques procomún, de modèles de gouvernance qui sont dans une logique procomún, de plateforme technologiques qui permettent de résoudre les problèmes en allant dans cette direction. Donc c’est un outil très pratique pour les initiatives elles-mêmes. De ce point de vue, c’est un premier objectif et un premier impact. Le second impact a à voir avec les recommandations pour l’administration publique. Cette année est l’année de la régulation de l’économie collaborative. Nous préférons parler de politiques publiques que de régulations parce que la notion de régulations a un caractère très restrictif. On doit avoir en tête que, au niveau européen, le parlement européen vient de rendre public une résolution parlementaire. Mais cela ne se finit pas là, c’était tout un processus de définition de l’agenda européen de l’économie collaborative qui est orientatif mais qui n’a pas de caractère obligatoire. Maintenant, va vraiment commencer un processus de définition qui lui, sera contraignant. Donc, dans ce sens il y a une fenêtre d’opportunité politique et une nécessité de régulations qui ne rendent pas le processus plus difficile, de régulations qui reconnaissent l’existence du modèle procomún d’une part, et qui s’y adaptent bien, d’autre part. Donc nous ferons parvenir la déclaration finale de la rencontre aussi bien au niveau européen, qu’en Catalogne, notamment parce que la Generalitat [le gouvernement régional catalan] est, ces jours ci, en train de terminer les négociations des régulations qui s’imposeront en Catalogne. Ici même, nous venons de terminer un débat avec le principal responsable des régulations catalanes. Il mène les travaux et nous avons pu lui faire parvenir un ensemble de propositions. Au final, tout cela sera donc bien articulé pour le leur envoyer. Un autre niveau est celui des Mairies. Celle de Barcelona est clairement engagée comme co-organisatrice, donc il y a une voie pour avoir un impact. Mais nous devons penser aussi que dans le cadre de l’évènement il y a une rencontre des villes de Catalogne pour établir des collaborations entre villes. Quand je parle de villes, je parle des administrations. Enfin, un dernier objectif est de développer et d’affronter un ensemble de défis auxquels les villes font face. Si les plateformes digitales, si les méthodologies collaboratives ne nous servent pas pour résoudre les problèmes et pour organiser de bonnes conditions de vie dans les villes, pourquoi les voulons-nous ? Nous avons donc voulu articuler un ensemble de problématiques. La première c’est l’accès à une maison, le droit au logement. C’est un problème très grave que nous avons dans les villes, la gentrification et des familles qui sont en réelle difficulté pour avoir une maison. Moi-même, je suis dans une situation difficile et c’est une situation généralisée dans certains quartiers. Dans quelle mesure les plateformes digitales peuvent-elles être des voies d’organisation de cohabitations ou de logement partagés ? Ou des moyens de trouver des personnes avec lesquelles partager un logement ? De quelles manières peuvent-elles être des formes, ou des moyens d’appuyer les syndicats de locataires, comme il est en train de s’en créer à Barcelone pour résoudre les problèmes ? Un autre domaine est celui des soins. Diminuer la précarité, favoriser les soins collaboratifs, la solidarité entre groupes de familles dans l’attention aux enfants. Il y a ici un environnement particulièrement propice aux initiatives, celui du domaine de l’économie du soin des initiatives collaboratives. Un autre domaine est celui de l’exclusion sociale. Il y a un pourcentage trop important, et il est toujours trop grand, de personne en situation d’exclusion. On ne parle pas ici de risque d’exclusion. Il s’agit de personnes qui sont déjà exclues du système économique et du système de garantie. Dans quelles mesures pouvons-nous, d’une part, nous assurer que nous ne créons pas une autre exclusion à travers l’exclusion digitale ? Et pouvons-nous trouver des solutions pour en sortir des personnes en situation très problématiques ? Là, ce n’est pas un nouveau domaine de co-design de nouvelles solutions pour les défis de la ville. Ce n’est pas un domaine dans lequel ont peut avoir des impacts aussi immédiat que les autres domaines que j’ai présenté, qui eux ont des référents clairs de, où peut-on, et à travers quelles fenêtres d’opportunité peut-on être connectés. Dans ce domaine, celui de l’exclusion, il s’agit de co-desiner des solutions et de mieux comprendre les champs dans lesquels l’exclusion survient.

Q° : Tu as énoncé quelques domaines spécifiques, y a-t-il des actions spécifiques qui ont amené des propositions ?
MFM : Oui, l’année passée il y a eu 10 domaines. Le premier était … Reprenons au début : la déclaration procomún de 2016, s’est terminée avec 120 recommandations politiques pour les administrations. Mais qui s’articulaient autour de 10 lignes. Une première ligne était : des régulations qui s’ajustaient au modèle de l’économie procomún, parce que dans de nombreux cas, les régulations sont les voies particulières par lesquelles on empêche le changement d’échelle de ces modèles. Avec des choses aussi concrètes disons, que la loi des coopératives qui n’inclue pas de modalités qui s’ajustent au coopérativisme de plateforme. Ou avec des sujets tels que les achats publics. La régulation des achats publics ne permet pas à des initiatives de l’économie collaborative procomún de pouvoir réellement participer, de pouvoir rivaliser. On ne demande pas que se fasse une discrimination positive, ce n’est pas ce qu’on demande - on pourrait dire qu’il doit y avoir une discrimination positive dans les processus d’achat public pour le modèle procomún car il est plus bénéfique - mais au moins, d’abord, qu’il ait la possibilité de rivaliser avec les autres modèles. Et ce n’est pas le cas avec la régulation actuelle, dans des cas comme Guifinet par exemple. Donc, comme je le disais, une première ligne de recommandations dans les 10 lignes de l’année passée, est le domaine de la régulation qui ne s’ajuste pas bien. Une autre ligne est la provision de ressource d’entreprenariat et d’impulsion de la promotion de l’économie collaborative procomún. C’est possiblement l’une des lignes qui a été la plus portée par Barcelona Activa [agence de l’emploi, de politiques économiques et de développement local de la Mairie de Barcelone] ou nous nous sommes retrouvé avec un programme spécifique pour l’Economie collaborative procomún qui s’appelle la Comunificadora, qui a permis de donner des conseils pendant plusieurs mois de l’année à une série d’initiatives. Il y a aussi une ligne qui vise à faciliter la projection internationale et à faciliter la distribution sur le territoire pour que l’économie collaborative ne se concentre pas dans certains quartiers mais qu’elle arrive à tous les quartiers. Une autre mesure était le financement, la provision de financement avec des méthodes nouvelles de matchfunding pour que le capital arrive à ces initiatives. Cependant, pour moi, il y a une mesure qui attire mon attention parce qu’elle ne se met pas en place, et pourtant je crois qu’elle est très importante. C’est une mesure pour combattre la corruption et les portes giratoires dans l’économie collaborative, car c’est un problème très grave. Au niveau de la commission européenne, la principale responsable de l’agenda digital européen, la commissaire, 6 mois après avoir laissé son poste, a été travailler pour Uber. Le président Barroso lui-même, président de la commission européenne, après avoir laissé son poste, a été travailler pour Goldman Sachs qui est l’un des financeurs de Uber. Ce sont des éléments très problématiques du point de vue de la ville démocratique. Dans ce sens, je crois qu’il manque une action majeure proactive pour visibiliser ces mauvaises pratiques et un programme pour les combattre.

Q° Est-ce que tu pourrais nous parler un peu de la relation et des interactions qui existent entre la Mairie et l’académie, les points de médiations, les citoyens, … ?
MFM : Bon, une des caractéristiques du rapprochement de la Mairie de Barcelone au thème de l’économie collaborative est la volonté de faire que la politique de l’économie collaborative soit elle aussi collaborative. Je vais expliquer une anecdote. Je suis professeure à l’Université Ouverte de Catalogne, aussi affiliée au centre Berkman de Harvard et j’ai fait de nombreuse recherche sur l’économie collaborative. Et, en qualité d’experte, la Mairie de Barcelone m’a contacté pour que je leur donne des conseils, que je leur serve d’experte pour les politiques. Et j’ai dit, « non, ça n’a pas de sens ». Parce que au mieux je peux expliquer un ensemble de choses, mais ce dont ils ont besoin c’est de liens avec toutes les connaissances d’intelligence collective qu’il y a dans les villes sur ce thème. Beaucoup de membre du meetup, ne sont pas dans l’administration. Donc, ce que je leur ai proposé, plus que de faire un accord sur comment les informer en tant qu’experte, c’est de construire un écosystème de co-création de politiques publiques, qui tout au long de l’année, s’est construit à différents niveaux. Un premier niveau est la création de Barcola: Barcelona collabora, qui est un groupe de travail entre la Mairie de Barcelone et 50 représentants du domaine de l’économie collaborative procomún. Il y a Guifinet, il y a Goteo, il y a We Share, il y a Ideas For changes, il y a beaucoup de groupes. Il y a aussi 4 universités. 4 universités qui font le lien entre 4 projets européens et ce que fait Barcola, disons le lien avec les outils et expérimentations qui se font dans ce contexte. Et cela, je considère que c’est très important, parce que la recherche n’apporte pas seulement des ressources pour mener au bout les relations, elle créée aussi les conditions pour expérimenter. Souvent, ce n’est pas évident de pouvoir avoir un environnement comme celui de la recherche qui permette de tester les modèles et de co-créer des choses. C’est un premier niveau, celui de Barcola et le lien et le partenariat avec le monde universitaire. Concrètement, il y a un accord entre la Mairie et Dimmons pour faciliter la création de cet écosystème et faciliter une recherche qui apporte au plan d’Economie collaborative de la Mairie de Barcelone. Un autre second niveau est procomún. C’est là où nous sommes ici, maintenant : L’organisation d’un forum ouvert annuel où, durant 2 jours, on peut faire un travail intensif de propositions. Mais procomún n’est pas seulement un évènement annuel. Nous faisons aussi des meetups, des rencontres ouvertes via la plateforme en ligne Meetup. Nous y avons discuté les thématiques qui sont sorties tout au long de l’année et que nous souhaitions ouvrir au débat. Un autre niveau de l’écosystème est Barcelona Decidim. C’est une page web pour pouvoir décider conjointement des propositions. L’année passée, des 120 propositions qui sont sorties du Forum procomún ont été mises sur Decidim et sur Decidim n’importe quel citoyen de Barcelone - on y met n’importe quel type de politique, y compris les politiques pour savoir si un chien peut accéder à la plage - n’importe quel type de politique que la Mairie met sur la plateforme, peut être commentée. Donc, les propositions qui ont été faites depuis le Forum Barcelona procomún de l’année dernière ont été mises sur Decidim. C’est un autre canal, plus digital, de participation. Enfin, le dernier niveau qui a été créé est la commission interdépartementale à l’intérieur de la Mairie pour aider à coordonner la mobilité avec les transports, avec les bibliothèques, avec les emplois, parce que la thématique de l’économie collaborative est très transversale, elle affecte de nombreux domaines. Donc, cet élément de la co-création d’un écosystème qui aide à co-créer des politiques est très caractéristique de Barcelone.

Q° [A propos de Yochai Benkler]
MFM : On est très content qu’il soit là. Il est venu non seulement pour faire une présentation, mais aussi parce qu’il a des entretiens et des rencontres avec les autres expériences les plus, disons les plus significatives de la ville. Et comme résultat de sa visite, il y a un accord entre la Mairie et le centre Berkman [for Internet & Society de l’Université de Harvard] dont il fait partie.

Q° [A propos du féminisme dans le modèle procomún]
MFM : Dans la mesure ou la théorie procomún ou des communs se présente comme un troisième modèle qui rompt la binarité entre marché et état, il me semble qu’elle reproduit un manque de vision féministe de l’économie. Parce que, de la même manière que nous critiquons les théories économiques qui présentent le modèle productif du marché comme indépendant de toute la reproduction sociale qui se fait dans le domaine de l’économie domestique et de la famille, les communs se présentent comme un troisième modèle qui ne reconnait pas l’importance et la centralité du travail domestique. Pour qu’il y ait des contributeurs de Wikipédia quelqu’un doit préparer le repas. Dans ce domaine aussi on a besoin d’un environnement de soin et de reproduction. En ce sens, il me semble que la théorie des communs a besoin de cet élément féministe, d’intégrer tous les éléments qui ne sont pas seulement les trois modèles état, marché et commun, mais aussi le modèle de reproduction sociale, et aussi la question de l’environnement. Le système environnemental est aussi un modèle qui génère des ressources et est en soit, une ressource vivante que nous devons préserver, avec laquelle nous devons avoir une vraie relation et reconnaitre son importance. Sans le système environnemental, l’économie s’effondrerait, elle n’existerait pas. Donc, je crois que la théorie des communs, les éléments de la technologie procomún, se base sur un manque de reconnaissance et de vision féministe. C’est à un premier niveau. A un autre niveau, certaines des pratiques de l’économie procomún, ont montrés peut d’inclusion de genre. Les communautés d’accès libre n’incorporent que 1% de femmes ou 5% de femmes. Les communautés privées qui ont développés des logiciels fermés ont 30% de femmes, elles ont démontré que le système du marché est plus inclusif pour les femmes que le système ouvert et collaboratif. Wikipédia a 13% de femmes, alors qu’il pourrait y en avoir plus parce que, pour le contenu technique de Wikipédia il n’y a pas besoin d’avoir tant de connaissances techniques. Il est vrai que Wikipédia est très conscient de ce problème et est en train de mettre en place un programme très intéressant pour augmenter la participation des femmes dans le développement. Mais cela n’enlève pas que dans la théorie sur la réflexion sur les communs, au-delà de la figure d’Ostrom, il est très courant de trouver des publications et des livres ou l’on ne cite pas une seule personne qui soit une femme à part Eleonor Ostrom. Je pense que c’est un problème et je crois que c’est un objectif qui doit être transversal à n’importe quel projet relié aux communs. De fait pour nous, pour procomún ça l’est. Nous faisons un effort vraiment très très très énergique pour nous assurer de la participation des femmes. Nous avons une session sur l’économie du soin, qui bien sur implique tout le monde, mais qui est tout de même un domaine ou malheureusement il manque de prise de responsabilité de la part des hommes. Nous avons 40% de femmes qui participent à procomún et nous avons porté une attention particulière à ce qu’il y ait des femmes dans chaque session et que la thématique soit incorporée transversalement dans le contenu, car nous savons que ce sont des thèmes problématiques.

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Mayo Fuster - Directora de Dimmons, grupo de investigación de la Universidad Oberta de Catalunya (UOC)

Soy Mayo Fuster Morell, soy la directora de Dimmons un grupo de investigación sobre economía colaborativa del procomún en la Universidad Oberta de Catalunya que es uno de los coorganizadores junto al Ayuntamiento de Barcelona y el grupo Barcola del Fórum de Economía colaborativa procomún.

Q°: Es la segunda edición del Fórum. El año pasado fue bastante productivo con seminarios, con documentos finales. ¿Ahora que estas esperando de este encuentro?
MFM: Este ano procomún se articula en torno de 4 objetivos. El evento es un evento-acción y se celebra para la consecución de estos objetivos. Por una parte, la articulación de la economía colaborativa procomún porque de alguna manera faltan instituciones del procomún que ayuden a las iniciativas de la economía colaborativa a resolver problemas de todo el ámbito. Hay mucho por hacer pero este año, lo que, una de las cosas que se están desarrollando es lo que se llama el balance procomún de la economía colaborativa que es un instrumento que nos ayuda a diferenciar, con indicadores claros y comparables, los casos que se podían caracterizar de economía colaborativa, de economía del procomún de los que son economía de plataforma, que no tienen una dimensión colaborativa, ni una dimensión pro-común. En este sentido, este instrumento que resultara del encuentro, yo pienso que podrá tener una utilidad muy clara para resolver una serie de problemáticas. Una parte para la administración porque uno de los problemas que tiene es que no tiene indicadores claros de diferenciación de los modelos. Por ejemplo las políticas de promoción que quieren sobre todo promocionar los modelos procomunes necesitan como indicadores para cuando hay una convocatoria de financiación o una convocatoria de paquetes de formación u otras vías de recursos, tener como este instrumento para poder seleccionar los aplicantes y priorizar aquellos que tienen mayor vista de pro-común. Esto es una utilidad clara y el Ayuntamiento lo va a adoptar como tal. Otra utilidad es en cara a los emprendedores y emprendedoras, las personas que están intentando impulsar iniciativas, de alguna manera el balance procomún también ofrece nuevos indicadores claros de modelos económicos que sí que van en una lógica pro-común, de modelo de gobernanza que sí que van en una lógica procomún o de plataformas tecnológicas como resolver los para que sí que indican en este sentido. Entonces es una herramienta como muy práctica para las propias iniciativas. De este punto de vista, este es un primer objetivo y un primer impacto. El segundo tiene que ver con las recomendaciones a la administración pública. Este año es el año de la regulación de la economía colaborativa. A nosotros nos gusta hablar de políticas públicas no solo de regulación porque regulación tiene un carácter como muy restringido. Tenemos que tener presente que al nivel europeo, el parlamento europeo acaba de hacer pública la resolución del parlamento pero esto no se acaba aquí, ahora empieza todo un proceso de definición de la agenda europea de la economía colaborativa que son de toda manera orientativas pero que no tienen un carácter obligatorio. Ahora sí que va a empezar un proceso de definición que sí que será vinculante. Entonces en este sentido ahí hay una ventana de oportunidad política y una necesidad de una regulación que no dificulte el proceso, uno que reconozca la existencia del modelo procomún y otro es que se adapte bien a él. Entonces haremos llegar la declaración final tanto al nivel europeo que al nivel de Catalunya particularmente porque la Generalitat de Catalunya esta, estos días, acabando las negociaciones de las regulaciones que imperaran en Catalunya. Aquí mismo acabamos de tener un debate con el mayor responsable de las regulaciones de aquí, que está liderando los trabajos y hemos podido hacer llegar toda una seria de propuesta y al final todo esto quedara como todo articulado para hacérselo llegar. A otro nivel, es al nivel de los ayuntamientos, el ayuntamiento de Barcelona, claramente como coorganizador, es que hay una vía clara como de impacto pero también hay que tener presente que en el marco del evento hay un encuentro de ciudades también en torno a Catalunya para establecer también, como colaboraciones entre ciudades. Cuando me refiero a ciudades me refiero al ámbito de la administración. Y un último objetivo es desarrollar, afrontar una serie de retos que tienen las ciudades. Si las plataformas digitales, si las metodologías colaborativas no nos sirven para resolver problemas y para organizar unas buenas condiciones de vida en las ciudades, para que las queremos ¿No? Entonces, hemos querido actualizarnos en una serie de problemáticas. La primera es acceso a la casa, el derecho a la casa. Es un problema muy grave que tenemos en las ciudades, de gentrificación, de familias que están en verdadera dificultad de acceder a la casa, yo misma, yo me encuentro en una situación de dificultad y es una situación bastante generalizada en algunos de los barrios. En qué medida, más allá de entender como plataformas como AirBnb han podido agudizar este problema, pero en qué medida también, las plataformas digitales pueden ser vías de organización de formas de co-habitage, o co-vivienda compartida, o de encontrar personas con las que compartir una vivienda. Como en qué medida pueden ser formas, o pueden apoyar el sindicato de personas que alquilan casas, que acaba de nacer aquí en Barcelona para encontrar soluciones. Otro ámbito es el de las curas. En qué medidas las plataformas digitales nos pueden ayudar como instrumento para organizar el tema de la economía de las curas. Disminuir la precariedad, curas colaborativas, solidaridad entre grupos de familias en el cuidado de los niños y las niñas. Aquí hay un ámbito particularmente proclive a iniciativas, el ámbito de la economía de las curas de iniciativas colaborativas. Otro ámbito es el de exclusión social. Hay personas, un porcentaje demasiado grande y siempre es demasiado grande, de personas en la ciudad que viven en exclusión social. Y no es que tienen riesgo de exclusión social es que viven excluido del sistema económico, del sistema de garantías. En qué medida podemos, de alguna parte asegurarnos que no creamos otra exclusión a través de la exclusión digital, y podamos encontrar soluciones para la salida de personas de situación muy problemáticas, de este punto de vista. Entonces ahí, no es un nuevo ámbito, de co-diseño de nuevas soluciones para retos de la ciudad, no es un ámbitos en el que se puede haber impactos tan inmediatos como los otros que he presentado que sí que tienen unos referentes claros de donde se puede, y en que ventanas de oportunidad se puede conectar, pero, en este pues se trata de co-disenar soluciones y de entender más los campos para que puedan surgir.

Q°: ¿Tú has enunciado algunas áreas específicas, hay acciones específicas que llevaron unas propuestas?
MFM: Si, el año pasado hubo 10 ámbitos. El primer ámbito era... A ver la Declaración de Procomún de 2016, acabo con 120 recomendaciones de políticas para la administración. Pero que se articulaban en torno a 10 líneas. Una primera línea era unas regulaciones que se ajusten al modelo de la economía del procomún porque muchas veces, las regulaciones son particularmente las vías en las que se impide la escalabilidad de estos modelos. Con cosas, digamos tan concretas que la ley de cooperativas no incorpore modalidades de cooperativas que se ajustan mejor al cooperativismo de plataformas. O con cosas como que la compra publica, como que se está establecido la regulación sobre compra publica, no permite a casos de la eco colaborativa del procomún a poder, verdaderamente concursar, a poder competir, no estamos diciendo que se haya, como, discriminación positiva, no estamos diciendo eso - se podría decir que haya una discriminación positiva en los procesos de compra publica para el modelo de procomún porque es más beneficioso, pero al menos que primero que haya una posibilidad de competir con los otros modelos. Y eso es una situación que no se da tal como está la regulación actual, en casos como el de Guifinet. Entonces, como decía, una primera línea de recomendaciones de las 10 del año pasado, es el ámbito de la regulación que no se ajusta bien. Otra línea es la provisión de recursos de emprendería y de impulsión de la promoción de la economía colaborativa pro-común. Es posiblemente una de las líneas que se ha dado pasos más claro desde el Barcelona Activa, que es donde nos hemos encontrado con un programa específico de economía colaborativa pro-común, que se llama la comunificadora que ha estado dando asesorando durante unos meses de este ano a una seria de iniciativas, no. También, hay una de las líneas que es de facilitar la proyección internacional, y también facilitar la distribución en el territorio. O sea que la economía colaborativa no se concentra en unos barrios, sino que llegue a todos los barrios, no. Otra de las medidas era la financiación, provisión de financiación con métodos nuevos como matchfunding para que llega el capital a estas iniciativas. Pero a mi hay una medida, que me llama la atención porque no sale y yo creo que es muy importante, y es medidas para combatir la corrupción y las puertas giratorias en la economía colaborativa esto es un problema muy grave. Al nivel de la comisión europea la principal responsable de la agenda digital europea, la comisaria, a los 6 meses de dejar su puesto se fue a trabajar a Uber. O el mismo presidente Barroso, presidente de la comisión europea, después de dejar su puesto se fue a trabajar a Goldman Sachs que es uno de los financiadores de Uber. Son elementos legales pero son elementos muy problemáticos desde el punto de vista de la cualidad democrática. En este sentido, yo creo que ahí haría falta una mayor acción pro-activa para visibilizar estas malas prácticas y un programa para combatirlas.

Q°: ¿Nos podrías hablar un poco de que relación e interacción existen entre el ayuntamiento y la academia, los puntos de mediación, los ciudadanos,...?
MFM: Bueno, una de las características del acercamiento del ayuntamiento de Barcelona al tema de economía colaborativa es el elemento de tratar de que la política de la economía colaborativa, también sea colaborativa. Voy a explicar un poco una anécdota, pero a mí me, yo soy profesora en la UOC, también afiliada en el Berkman Center en Harvard, no, y he investigado mucho el tema de economía colaborativa. Y en calidad de experta, el ayuntamiento de Barcelona, me contacto pues para que les asesorara, les hiciera como de experta para las políticas, y yo dije, no eso no tiene sentido, porque yo a lo mejor te puedo explicar una serie de cosas pero lo que necesitas es un vínculo con todo el conocimiento de inteligencia colectiva que hay en las ciudad en este tema, porque todo, mucho del meetup no están en la propia administración. Entonces lo que les propuse, más que hacer como un acuerdo de como experta informarles, era la construcción de un ecosistema de co- creación de políticas públicas, que a lo largo de este ano, se ha ido construyendo y tiene varios niveles. Un primer nivel, es la creación de Barcola: Barcelona colabora, es un grupo de trabajo entre el ayuntamiento de Barcelona y 50 representantes del ámbito de la economía colaborativa del procomún. Esta Guifinet, esta Goteo, esta We Share, esta Ideas For Changes, están como muchos grupos. También hay 4 Universidades. 4 Universidades que vinculan 4 proyectos europeos a lo que hace Barcola, digamos a las herramientas y experimentación que se están haciendo en este ámbito. Y esto considero que es muy importante, porque la investigación no solamente trae recursos para poder llevar acabo relaciones, sino que crea las condiciones para experimentar, que eso muchas veces no es fácil, digamos poder tener un entorno como el de investigación que te permite estar testando los modelos o co-creando cosas. Eso es un primer layer, el de Barcola, el vínculo y el partnership con el mundo universitario. En concreto hay un acuerdo, un convenio entre el ayuntamiento y Dimmons para facilita la creación de este eco-sistema y facilitar la recerca informe al plan de economía colaborativa del ayuntamiento de Barcelona. Otro segundo nivel es pro-común. Que es donde estamos aquí. La organización de un fórum abierto anual donde durante 2 días podes hacer un trabajo intensivo de propuestas. Pero no solamente procomún es un evento anual sino que también vamos haciendo meetups, es un meetup abierto vía la plataforma meetup, y hemos ido, teniendo meetups, el tema que ha salido a lo largo del año consideramos que había que abrirlo al debate. Otro nivel del ecosistema es Barcelona Decidim. Es una web, para poder decidir conjuntamente propuestas. El año pasado de las 120 propuestas que salieron de procomún se pasaron a la web de Decidim y en Decidim, cualquier ciudadano de Barcelona, porque se pone cualquier tipo de políticas, también de las políticas de si los perros pueden acceder a las playas, o sea cualquier tipo de políticas el ayuntamiento lo pone ahí, para que se comente. Entonces, las propuestas que se hicieron con Barcelona procomún el año pasado, fueron a Barcelona Decidim y es un otro canal más digital, también de participación. Y el último layer que se creó, fue la comisión inter-departamental dentro del ayuntamiento para ayudar a coordinar movilidad con transporte, con bibliotecas, con empleo porque el tema de economía colaborativa es muy transversal, afecta muchos ámbitos. Entonces, este elemento de la co-creación de un eco-sistema que ayuda a co-crear las políticas es muy característico de Barcelona.

Q° : [A propósito de Yochai Benkler]
MFM: Sí, estamos muy contento de que este. Ha venido no solamente para hacer una presentación sino que tiene entrevistas y encuentros con todo las experiencias más, digamos más significativas de la ciudad y el resultado de su visita, hay un acuerdo de colaboración entre el Ayuntamiento de Barcelona y el Berkman center [for Internet & Society de la Universidad de Harvard] del que forma parte.

Q°: [sobre feminismo y procomuns]
MFM: En la medida en la que la teoría procomún o los comunes se presentan como un tercer modelo que rompe el binario mercado/estado me parece que está reproduciendo una falta de visión feminista de la economía. Porque, igual que criticamos que las teorías económicas que presentan el modelo productivo de mercado como independiente de toda la reproducción social que se da en el ámbito de la economía doméstica o de la familia. Pues si el procomún se presenta como un tercer modelo y no reconoce la importancia y centralidad del trabajo doméstico. Para que pueda haber Wikipedistas alguien tiene que preparar la cena, es igual, en este ámbito igual necesitas un ámbito de curas y de reproducción, entonces en este sentido a mí me parece que la teoría del procomún necesitaría este elemento, integrar todos los elementos que es no solamente no son 3 los modelos estado, mercado y procomún sino que también está el modelo de reproducción social, sino también está la cuestión del medio ambiente, el sistema medio-ambiental también es un modelo de generación de recursos, también es un recurso vivo y que necesitamos preservar y con lo cual tener una relación y reconocer su importancia, porque sin el sistema medio ambiental, la economía colapsaría, no existiría. Entonces, en este sentido, yo creo que la teoría pro-común, el elemento de la tecnología del procomún se fundamenta en una falta de reconocimiento y de visión feminista. Eso es un primer nivel. A otro nivel, algunas de las prácticas de economía de pro-común, pues han mostrado muy poca inclusividad de género. Las comunidades de open-source que incorporan 1.0% de mujeres, o 5% de mujeres. Respecto a las comunidades privativas que desarrollaron softwares cerrados que tienen un 30% de mujeres han demostrado que el sistema de mercado es más inclusivo para las mujeres que el sistema abierto colaborativo. La Wikipedia tiene un 13% de mujeres, cuando podría tener más porque el contenido técnico de la Wikipedia no hace falta tener tantos conocimientos técnicos. Es verdad que la Wikipedia es muy consiente de este problema y está llevando verdaderamente un programa muy interesante para incrementar la presencia de contenido ligado a mujeres pero también la participación de mujeres en el desarrollo. Pero no quita que digamos, en la teorización, reflexión sobre los comunes, pues esta la figura de Eleonor Ostrom pero es muy común encontrarte publicaciones y libros donde no se cita a una sola mujer que no sea Eleonor Ostrom. Entonces, yo creo que es un problema y yo creo que es un objetivo que debe ser transversal a cualquier proyecto ligado a procomún y de hecho para nosotros, para procomún es un trabajo transversal. Nosotros verdaderamente hacemos un esfuerzo muy muy muy energético para asegurar la participación de las mujeres, tenemos una sesión que es economía de las curas que también obviamente involucra todo el mundo pero sí que es un ámbito desgraciadamente faltan responsabilidad por parte de los hombres y tenemos un 40% de mujeres participando en procomún y hemos cuidado mucho que en toda las sesiones hubieran mujeres o se incorporara transversalmente el contenido, sabiendo que son temas muy problemáticos.

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