Un nouveau droit pour l'administration partagée de biens communs

De Remix Biens Communs
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Dans la collection : Colloque "Vers une République des biens communs ?"Expérience italienne des communs urbainsLes communs urbains à Bologne

Objet(s) de commun : Espace public,  Biens abandonnés,  Parc  Enjeu(x) : Intérêt général,  Droit des communs  Action(s) : Administration partagée,  Subsidiarité  Résultat(s) attendu(s) : Communs de voisinage,  Communs urbains  

De nouvelles règles juridiques pour prendre soin des biens communs et reconstruire les communautés locales.

Quelque chose de nouveau s'est produit en Italie ces dernières années, quelque chose que personne n'aurait cru possible dans un pays où les biens communs ont traditionnellement été considérés comme les biens de personne, donc la proie du pillage ou de l'exploitation. C'est un changement culturel grâce auquel des milliers de personnes dans les villes comme dans les villages, au nord comme au sud, sortent de chez eux pour prendre soin avec leurs voisins des biens communs urbains : rues, places, parcs et espaces publics en général, biens culturels, écoles ainsi que des bâtiments publics abandonnés qui sont restaurés et revivent grâce aux efforts combinés de citoyens actifs. Tout cela va bien au-delà de la simple maintenance des biens urbains. Il s'agit plutôt d'une participation à la vie publique sous de nouvelles formes, alors que les citoyens actifs participent non seulement aux décisions publiques (démocratie participative), mais aussi à la solution des problèmes d'intérêt général (administration partagée). Ce faisant, ils construisent ou reconstruisent les liens qui unissent leur communauté, aident les gens à lutter contre la solitude, produisent l'intégration, le capital social et la confiance réciproque. L'impact positif de l'engagement des citoyens à prendre soin des biens communs va donc bien au-delà des aspects matériels, aussi importants soient-ils pour une meilleure qualité de vie. Cependant, paradoxalement, les règles juridiques issues d'une conception ancienne de la relation entre les citoyens et l'État interdisent de telles activités. C'est pourquoi le Labsus (Laboratorio per la sussidiarietà) a élaboré en 2014, en collaboration avec la municipalité de Bologne, de nouvelles règles municipales pour réglementer l'administration partagée et permettre aux citoyens de prendre soin des biens communs. Ces nouvelles règles ont été adoptées par les municipalités de tout le pays, permettant aux citoyens d'avoir des rapports égaux avec les administrations publiques locales, libérant ainsi de précieuses ressources et énergies civiques dans l'intérêt général.

Métadonnées

Auteur(s) ARENA Gregorio
Date de création 2016/09/15
Date de publication 2017/02/04
Durée 00:31:40
Langue du contenu EN
Pays Italie
Fait partie de Colloque "Vers une République des biens communs ?", Expérience italienne des communs urbains, Les communs urbains à Bologne
Média Audio


Sources : http://www.ccic-cerisy.asso.fr/bienscommuns16.html

New legal rules to take care of common goods and re-build local communities

Something new has been happening in Italy in these last years, something that nobody thought would have been possible in a country where common goods have traditionally been considered as nobody’s goods, therefore prey to pillage or exploitation. It’s a cultural change thanks to which thousands of people in towns as well as in villages, in the north as in the south, are getting out of their homes to take care together with their neighbors of urban common goods: streets, squares, parks and in general public spaces, cultural goods, schools as well as abandoned public buildings which are restored and become alive again thanks to the combined efforts of active citizens. All this goes much beyond plain maintenance of urban goods. Instead, it really has to do with participation to public life in new forms, whereas active citizens participate not only to public decisions (participatory democracy), but also to the solution of problems of general interest (shared administration). And while doing that, they build or re-build the liens which tie their community together, help people fight loneliness, produce integration, social capital and reciprocal trust. The positive impact of citizens engaging in taking care of common goods goes therefore much beyond the material aspects, however important they may be for a better quality of life. However, paradoxically, legal rules derived from an old conception of the relationship between citizens and the State forbid such activities. For this reason Labsus (Laboratorio per la sussidiarietà) in 2014 has drafted, together with Bologna’s municipality, new municipal rules to regulate shared administration and allow citizens to take care of common goods. These new rules have been adopted by municipalities all over the country, allowing citizens to relate with local public administrations on an equal basis, liberating precious civic resources and energies in the general interest.