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De Remix Biens Communs
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<p>Un nouveau documentaire est actuellement en production, sur les luttes en relation avec l’eau en Grèce. Le titre de travail du documentaire est  » Wa(te)rdrops « , et il a pour objectif de mettre en perspective recherches approfondies et travail sur le terrain, les luttes concernant l’eau autour en Grèce, y compris la lutte contre la privatisation de la compagnie des eaux de Thessalonique ( EYATH ), contre les mines d’or en Chalcidique et contre les l’accaparement des réserves d’eau locales à Volos et en Crète.</p> <p>Premières trailers sont visibles dans la page web <a href="http://www.stagonesdoc.gr/en"> du documentaire </a> . Assurez-vous d’activer les sous-titres (anglais ou espagnol) dans le coin supérieur droit du lecteur.</p> <p>Ce documentaire est filmé par un groupe de cinéastes militants coordonnée par le chercheur Nelly Psarou. Les mêmes personnes ont travaillé sur  » Golfland ?  » il ya quelques années, un document sur l’effet désastreux du développement de terrains de golf sur l’environnement et les communautés locales. Vous pouvez regarder  » Golfland ?  » en ligne <a href="http://www.golfland.gr/en/golfland_movie.php"> ici </a> (Bientôt dans le catalogue Remix ).</p> <p>Il est fièrement produit en toute indépendance en s’appuyant sur crowdfunding, et le résultat sera librement accessible sous une licence creative commons.<br /> Bouton « Donate » sur le fond de la page Web du documentaire.</p>  +
<p><iframe loading="lazy" src="//player.vimeo.com/video/94640433" width="400" height="225" frameborder="0" allowfullscreen="allowfullscreen"></iframe></p> <p><a href="http://vimeo.com/94640433">Glasgow contre Glasgow</a> from <a href="http://vimeo.com/julienbrygo">Julien Brygo</a> on <a href="https://vimeo.com">Vimeo</a>.</p> <p>Voici un film photographique (un nouveau genre ?) très intéressant, réalisé par Brygo et publié par Le Monde diplomatique, sur les rapports entre les riches et les pauvres à Glasgow en Ecosse.</p> <p>Fiche technique :</p> <p>22 minutes – 2014<br /> Un film photographique de Julien Brygo<br /> Montage : Matthieu Parmentier et Sandrine Romet-Lemonne<br /> Mixage : Clément Chauvelle<br /> Prix du Jury au Festival Les Nuits Photographiques 2014.</p> <p>Film photographique réalisé <a href="http://monde-diplomatique.fr/carnet/2014-05-22-Glasgow-contre-Glasgow">pour le site du Monde diplomatique</a><br /> Ce film est tiré de l’article « Vivre riche dans une ville de pauvres », paru dans Le Monde diplomatique d’août 2010 : monde-diplomatique.fr/2010/08/BRYGO/19565</p> <p>Projections et débats : <a href="http://julienbrygo.com/actualite">julienbrygo.com/actualite</a></p> <p>Pour se procurer le DVD, écrire à julien-brygowanadoo.fr</p>  +
<figure id="attachment_6619" aria-describedby="caption-attachment-6619" style="width: 512px" class="wp-caption alignnone"><img decoding="async" loading="lazy" class="size-full wp-image-6619" src="https://www.remixthecommons.org/wp-content/uploads/2021/08/Conseil_dEtat_Paris.jpg" alt="<a href="https://commons.wikimedia.org/wiki/File:Conseil_d%27%C3%89tat_(Paris).jpg">Gzen92</a>, <a href="https://creativecommons.org/licenses/by-sa/4.0">CC BY-SA 4.0</a>, via Wikimedia Commons" width="512" height="384" srcset="https://www.remixthecommons.org/wp-content/uploads/2021/08/Conseil_dEtat_Paris.jpg 512w, https://www.remixthecommons.org/wp-content/uploads/2021/08/Conseil_dEtat_Paris-342x257.jpg 342w" sizes="(max-width: 512px) 100vw, 512px" /><figcaption id="caption-attachment-6619" class="wp-caption-text"><a href="https://commons.wikimedia.org/wiki/File:Conseil_d%27%C3%89tat_(Paris).jpg">Gzen92</a>, <a href="https://creativecommons.org/licenses/by-sa/4.0">CC BY-SA 4.0</a>, via Wikimedia Commons</figcaption></figure> <p>Adopté par l’Assemblée nationale, le projet de loi confortant le respect des principes de la République a fait l’objet de deux saisines du Conseil Constitutionnel. L’une sur l’article 49 de la loi, relatif à l’enseignement en famille par les députés des groupes LR, UDI et Libertés et Territoires (<a href="https://www.deputes-les-republicains.fr/images/documents/Saisine-CC-PJL-respect-principes-de-la-Republique-et-lutte-contre-le-separatisme.pdf">lien</a>) et l’autre sur les articles 4, 6, 7, 8, 14 bis AA et 18 par 71 députés des groupes Gauche démocrate et républicaine, La France insoumise et Socialistes et apparentés (<a href="https://lafranceinsoumise.fr/2021/07/23/loi-separatisme-la-france-insoumise-participe-au-recours-collectif-devant-le-conseil-constitutionnel/">lien</a>). Le Conseil Constitutionnel prévoit de rendre sa décision le 13 août (<a href="https://www.conseil-constitutionnel.fr/actualites/calendrier-de-travail-sur-les-decisions-a-venir">https://www.conseil-constitutionnel.fr/actualites/calendrier-de-travail-sur-les-decisions-a-venir</a>).</p> <p><strong>Remix est co-signataire de la contribution extérieure associative demandant la censure de plusieurs articles du projet de loi envoyée le lundi 26 juillet au Conseil Constitutionnel. </strong><strong>Vous retrouverez l’intégralité de la contribution extérieure sur le site de L.A. Coalition pour les libertés associatives en cliquant ici</strong> : <a href="https://www.lacoalition.fr/CP-LA-Coalition-pour-les-libertes-associatives-demande-au-Conseil">https://www.lacoalition.fr/CP-LA-Coalition-pour-les-libertes-associatives-demande-au-Conseil</a></p>  
<p><a href="https://aoc.media/opinion/2021/03/14/de-loccupation-des-lieux-culturels-a-lassemblee-des-communs" target="_blank" rel="noopener">Tribune de Frédéric Sultan et Michel Bauwens publiée par AOC le 14 mars 2021</a></p> <blockquote><p>L’occupation des théâtres et des lieux culturels depuis le mois de février 2021 n’est pas seulement motivée par l’urgence de sauver une activité en péril économique. C’est aussi la revendication d’un usage de l’espace public, du droit d’expression et de création et de la reconnaissance que la culture est un commun, socle de notre société.</p></blockquote> <p>Les communs sont plus que l’addition, par ailleurs indispensables, d’initiatives de partage et d’entre-aide et que l’ingénierie juridico-économique qui leur permet de se déployer. Ils sont l’expression d’un large élan de la société pour la démocratie et la participation active qui rencontre les mobilisations féministe, anti-raciste, décolonialiste, et écologiste actuelles, afin que nous prenions soin de la vie et l’épanouissement de chacune et chacun et de l’état la planète Terre.<br /> Transformer cet horizon en un nouveau pacte social et écologique ne se fera pas sans la production d’une base culturelle et politique solide, un récit à même de contrer le risque d’une récupération et d’une dilution dans la grande lessiveuse à idées qu’est devenu le capitalisme financiarisé à tendance autoritaire. C’est à relever ce défi que nos organisations travaillent avec acharnement.</p> <h2>Renouveler l’engagement par les communs</h2> <p>Les communs recouvrent toutes sortes d’actions qui consistent, pour les personnes concernées, à s’auto-organiser, coopérer et co-produire les gestes de solidarité dont elles ont besoin pour bien vivre et dessiner un avenir meilleur pour les générations futures. Les communs sont le moteur encore largement invisible d’une société solidaire, basée sur la coopération et la mutualisation des ressources. En quelques décennies, la coopération de pair à pair (P2P) a profondément renouvelé les relations entre usagers et producteurs, dans des domaines aussi divers que la recherche, l’éducation, les services, la culture, l’alimentation, la mobilité, la production industrielle ou la santé. La perspective des communs témoigne de la volonté que le partage soit juste.</p> <p>Les communs sont porteurs d’une alternative politique, et ne sauraient être réduits à leur seule dimension d’ingénierie juridico-économique. Jardins partagés, lieux de fabrication, épiceries solidaires, coopératives d’énergie, encyclopédies libres, … sont autant d’espaces d’engagement que l’on reconnaît comme des communs de par leur destination : combler un besoin socialisé par la coopération plutôt que par la compétition. Mais leurs membres y revendiquent aussi de vivre l’expérience des communs, et de voir reconnue leur valeur dans notre culture. Si nous en sommes là aujourd’hui, c’est parce qu’un travail de fond conduit au sein de collectifs agissants a mis en lumière une nouvelle manière d’agir collectivement, d’agir en-commun, comme commoners.</p> <p>Tout comme les engagements écologiste, ou féministe par exemples, celui de commoner s’incarne à la fois dans l’exercice d’un rôle pratique dans des dispositifs sociaux singuliers, et dans une orientation de la citoyenneté. L’engagement du ou de la commoner se constitue à partir de ses communautés d’appartenance. Celles-ci le relient à son territoire, à des pratiques sociales ou des modes de vie singuliers, que le droit peine encore souvent à reconnaître. La protection et le soin apportés à ces communautés et aux ressources vitales pour leur renouvellement, et l’auto-organisation participent des pratiques d’émancipation. L’adhésion au projet de société qu’emporte le mouvement des communs se fonde en même temps sur le souci de préserver les domaines de l’inappropriable et empêcher la transformation de l’homme et de la nature en marchandise.</p> <p>La culture des communs transforme aujourd’hui jusqu’aux mouvements sociaux et politiques, l’éducation populaire et la participation citoyenne. Rien de tel que d’observer les modes d’organisation des militants fondés sur les assemblées ouvertes, la gouvernance collégiale, les élections sans candidats, les outils et les principes de fédération, pour se rendre compte de l’impact des communs dans le domaine politique. Le mouvement néo-municipaliste, couronné de succès dans plusieurs villes européennes ces dernières années, a su s’appuyer sur cette culture politique. Il faudra savoir s’appuyer sur cette expérience pour élargir son horizon d’action sans sous-estimer l’effort d’inventivité que cela représente.</p> <figure id="attachment_6666" aria-describedby="caption-attachment-6666" style="width: 607px" class="wp-caption aligncenter"><img decoding="async" loading="lazy" class="wp-image-6666 size-large" src="https://www.remixthecommons.org/wp-content/uploads/2021/03/IMG_20211112_183031393-1-607x341.jpg" alt="Les communs à l'ère de l'anthropocène - Fish-Bowl animation Bernard Brunet" width="607" height="341" srcset="https://www.remixthecommons.org/wp-content/uploads/2021/03/IMG_20211112_183031393-1-607x341.jpg 607w, https://www.remixthecommons.org/wp-content/uploads/2021/03/IMG_20211112_183031393-1-342x192.jpg 342w, https://www.remixthecommons.org/wp-content/uploads/2021/03/IMG_20211112_183031393-1-768x432.jpg 768w, https://www.remixthecommons.org/wp-content/uploads/2021/03/IMG_20211112_183031393-1-1536x864.jpg 1536w, https://www.remixthecommons.org/wp-content/uploads/2021/03/IMG_20211112_183031393-1-2048x1152.jpg 2048w, https://www.remixthecommons.org/wp-content/uploads/2021/03/IMG_20211112_183031393-1-1920x1080.jpg 1920w" sizes="(max-width: 607px) 100vw, 607px" /><figcaption id="caption-attachment-6666" class="wp-caption-text">Assemblée des communs – Frédéric Sultan – CC.BC.SA.2021</figcaption></figure> <h2>Renouveler les alliances</h2> <p>Face à l’accélération des dynamiques néo-libérales, le mouvement des communs offre un espace pour recomposer des alliances entre les acteurs sociaux. La puissance des communs est de faire savoir, tant par la force de l’expérience vécue, que par les valeurs défendues, que l’action publique ne saurait être le monopole de la puissance publique et l’économie celui du secteur privé. Revendiquer une part d’autonomie dans l’action publique est devenu une urgence à l’heure où l’État est mis au service d’une quasi toute puissante idéologie néo-libérale. La généralisation de la financiarisation, le New public management et la techno-bureaucratisation, dont on a vu se révéler au grand jour les effets dans le domaine de la santé à chaque étape de la crise COVID19, sont à l’œuvre dans toutes les sphères de l’action publique.</p> <p>Cette revendication est portée de longue date par le mouvement associationniste qui a vécu au cours des dernières décennies une marche forcée vers la marchandisation. Celle-ci est caractérisée par une baisse massive des ressources et une montée en puissance des logiques d’appel d’offre au détriment de celles des subventions, et aujourd’hui l’arrivée des Social Impact Bonds. Ces mécanismes financiers visent à enfermer celles et ceux qui traitent des questions sociales dans la logique du marché capitaliste. Depuis le début des années 2000, RGPP et MAP (Révision Générale des Politiques Publiques et Modernisation de l’action publique) ont transformé les associations en délégataire de service public et créé une dépendance à la fois financière, stratégique et politique aux pouvoirs publics. A cela s’ajoute parfois l’ambivalence d’acteurs, qui ont baigné dans la culture du faire, et sont guidés par un appel à agir et à l’efficacité dans l’action publique, qui à leurs yeux, relègue à l’arrière-plan les conséquences de la privatisation du domaine du social et de l’écologie. Le champ du numérique et bientôt des lieux de l’innovation sociale : tiers lieux, lieux culturels alternatifs, espaces dédiés au social, à l’éducation populaire… etc, secteurs d’activités émergent du P2P et des communs, sont nombreux à passer rapidement d’un projet de transformation de la société à de simples services marchands.</p> <p>Pour lutter contre ces phénomènes, plusieurs visions se côtoient. L’une consiste à reconquérir des services publics pour les administrer comme des communs, c’est à dire avec une participation plus importante des citoyens. Elle s’appuie sur l’expérience historique de l’État social du siècle passé et défend le renforcement de la représentation des usagers. Elle passe par la réforme de la culture du service public, la transformation des agents et des institutions, et pour certains par l’administration publique des communs. L’expérience montre que les mécanismes de représentation peinent à éviter le risque d’une amplification de l’asymétrie du pouvoir entre l’administration et les usagers, renforcée aujourd’hui par la numérisation des services publics. Cette perspective offre néanmoins une possibilité de partenariats entre les communs et la puissance publique, si cette dernière se dote d’une éthique de la participation citoyenne renouvelée.<br /> Une autre vision passe par la mise en place d’espaces d’autonomie à même d’établir des interactions avec les acteurs de la puissance publique et du marché (ou au contraire de s’en isoler) et de transformer leurs règles en faisant émerger d’autres pratiques et d’autres normes. Cette approche remet en cause l’hégémonie des représentants élus sur la production des règles de droit. Dans les communs, les acteurs font la preuve de leur capacité à produire des règles qui montrent leur utilité pour eux-mêmes, mais aussi au bénéfice de la société dans son ensemble. Ils revendiquent la reconnaissance d’une pluralité des sources du droit. Plus généralement, dans cette perspective, les communs revendiquent d’être reconnus comme des acteurs à part entière de la sphère publique plutôt que subordonnés à la puissance publique, et s’organisent sous forme d’assemblées, de collectifs, qui peuvent produire et mettre en œuvre des propositions nouvelles.</p> <h2>Renouveler notre culture juridique</h2> <p>Si on veut éviter que les communs ne soient finalement l’objet d’une prédation ou d’instrumentalisation, sinon organisée par les tenants d’un État néolibéral, au moins consentie par des commoners qui en sont largement dépendants, ces configurations emportent avec elles deux conséquences.</p> <p>D’abord, il s’agit de construire les infrastructures collectives, libres et souveraines des communs à l’opposé de la « start-upisation » de la nation. Cet enjeu se traduit aussi bien dans le domaine des idées que celui d’une ingénierie socio-technique. Théorie de la valeur contributive et du pair-à-pair, reconnaissance de la contribution à l’intérêt général, ne peuvent se résumer à la rémunération des commoners et à la marchandisation de leur activité, mais oblige à imaginer une économie dans laquelle nous sommes tous des commoners en devenir ! Les outils juridiques, les logiciels, les outils sémantiques, les lieux et autres outils de transition ouverts sont les chantiers de recherche et d’expérimentation actuels. De nombreux acteurs y travaillent avec une variété d’approches, qu’il faut préserver afin de nourrir les dimensions épistémologiques, phénoménologiques et politiques des communs.</p> <p>La souveraineté des communs questionne le droit et appelle une autre culture juridique. Le droit des communs résulte des règles et des gestes de l’engagement mutuel plutôt que des lois nationales et universelles. Pour exister dans la société contemporaine, et pouvoir la transformer, les commoners doivent accepter d’articuler leurs mécanismes juridiques (et leurs souverainetés) avec ceux de la démocratie, qui constitue l’espace où se mesure la compatibilité des communs avec l’intérêt général. Ce que les communs nous disent du droit, c’est qu’il n’est pas réductible à la loi, et que le domaine juridique doit être appréhendé comme un terrain de luttes et de créativité. L’usage créatif du droit consiste à chaque fois que cela est possible, à faire reconnaître les communs comme l’une des formes de mise en œuvre concrète des principes, qui sinon restent trop souvent lettres mortes, des droits civils et sociaux (DESC), de l’égalité, de la fonction sociale de la propriété, des droits à la participation et de la possibilité de voir la gestion des services essentiels attribuée aux travailleurs et usagers en coopération. Cette leçon, nous l’avons apprise de l’expérience du réseau national des biens communs italiens.</p> <h2>Reconnaissance et politique des communs</h2> <p>Pour cette lutte créative, nous appelons les commoners et leurs collectifs à se réunir en Assemblée des communs afin de construire des alliances, répondre à leurs besoins par l’auto-organisation et interpeller l’État et les institutions. Rares sont aujourd’hui les politiques en mesure de penser la société avec un autre vocabulaire que celui de la propriété individuelle, qui se décline d’abord en droit d’entreprendre. C’est précisément pour cela qu’il nous faut continuer à élaborer le vocabulaire des communs, à le faire émerger et permettre son appropriation. Sa valeur tient à son lien étroit avec l’action collective, en ce qu’il permet d’en coconstruire le sens. La reconnaissance des communs ne pourra être que le résultat des conditions que les contributeurs et contributrices à ces actions sauront faire valoir ensemble. Il ne s’agit pas seulement de se voir labellisé par un ministère ou une agence de l’État, mais bien d’éprouver et de légitimer les mécanismes juridiques et économiques, les cultures de la solidarité et de la coopération, une éthique et une loyauté dans la politique, qui permettent la préservation et l’expansion des communs.</p> <p>FS MB 14/03/2021</p>  
<blockquote><p><em>Define the commons #5</em>, is the fifth serie of short videos of definitions of the commons, produced by Communautique and Gazibo for <a href="http://wiki.remixthecommons.org/index.php?title=Definir_le_bien_commun&action"><em>Define The Commons</em></a>. It contains 12 capsules presented below. This serie has been gathered at the Internationale conference <a href="http://p2pfoundation.net/Berlin_Commons_Conference">ECONOMICS AND THE COMMON(S): FROM SEED FORM TO CORE PARADIGM</a> , co-organized by <a href="http://p2pfoundation.net/Commons_Strategies_Group"> Commons Strategies Group</a>, the <a href="http://www.boell.de">Heinrich Böll</a> and <a href="http://www.fph.ch">Charles Leopold Mayer Pour le Progrès de l’Homme</a> Foundations and <a href="http://remixthecommons.org">Remix The Commons</a>, in Berlin, May 24 and 25, 2013.</p></blockquote> <h3>Presentation</h3> <p><a href="http://wiki.remixthecommons.org/index.php?title=Definir_le_bien_commun"><em>Define The Commons</em></a> is a multilingual project sharing definitions of commons. It is a process of collecting spontaneous and very brief definitions of the commons, made over several years and in different places around the world. </p> <p>The project started in the first by interviewing people during the first <a href="http://p2pfoundation.net/Berlin_Commons_Conference">International Commons Conference</a>, co-organized by the Heinrich Böll Foundation and the<a href="http://p2pfoundation.net/Commons_Strategies_Group"> Commons Strategies Group</a>, in Berlin November 1 and 2, 2010. The conference organizers and participants were invited to define the commons with just one sentence in their own langage. Since 2010, many other definitions have been collected during other meetings. </p> <h3>Future developpement</h3> <p>Collection of the definitions of the commons continues. It is open to individuals and organizations contributions to define the paradigm of the commons. Publications and uses of the collection of definitions are in preparation, such as a mapping of the definitions of the commons. This project will also contribute to the creation of a glossary of commons through the identification of the terms used in the definitions.</p> <p>If you want to participate, please sent an email to Alain Ambrosi (ambrosia/at/web.ca) or Frédéric Sultan (fredericsultan/at/gmail.com). </p> <h3>Collaborators</h3> <p>This initiative is an idea of Alain Ambrosi. Join contributors in the <a href="http://wiki.remixthecommons.org/index.php?title=Definir_le_bien_commun&action"> wiki-page</a>.</p> <h3>Funding</h3> <p>The project have been launched within the framework of the prototyping phase of <em>Remix The Commons</em> supported by the International Organization of Francophonie and the Foundation for the Progress of Human (FPH).</p> <h3>Contribution of Remix The Commons</h3> <p>Remix The Commons is the methodological and technical support of this approach.</p>  
<p><iframe loading="lazy" width="600" height="338" src="//www.youtube.com/embed/rDi6i1Q1IJ4?rel=0" frameborder="0" allowfullscreen></iframe><br /> The RFUK and MEFP, in collaboration with the director Luis Leitao, have launched a new film on the way BaAka rainforest of Central African Republic make their voices heard through participatory mapping.</p> <p>The Rainforest Foundation UK’s mission is to support indigenous peoples and traditional populations of the world’s rainforest in their efforts to protect their environment and secure their rights to land, life and livelihood. Locally it helps forest communities to gain land rights, challenge logging companies and manage forests for their own wellbeing and protection of their environment. Globally it campaigns to influence national and international laws to protect rainforests and their inhabitants. It works in close collaboration with local partners and communities across Central Africa and the Peruvian Amazon.</p> <p>Visit the website and watch the clips to learn more about the places we work and the people who live there.</p> <p>http://ift.tt/1i26pnE<br /> http://ift.tt/1h4RB4W<br /> http://twitter.com/RFUK</p> <p>RainforestFoundationUK.org<br /> http://ift.tt/yH3fTM </p> <p>MappingForRights.org<br /> http://ift.tt/UB6kej<br /> http://ift.tt/1i26pnG</p>  +
<h1 id="magicdomid852"><strong>Présentation</strong></h1> <h3 id="magicdomid4">Contexte :</h3> <div id="magicdomid63">En automne 2012, j’ai été invitée à accompagner un groupe de treize adolescents-es dans une expérience interculturelle et humanitaire en tant que vidéaste documentaire. Organisé par le Service d’animation à la vie spirituelle et à l’engagement communautaire (SAVSEC) du Collège Sainte-Anne de Lachine, le séjour s’est déroulé au Bénin (du 4 au 22 janvier 2013) avec la Société des Missions Africaines. Mon mandat: réaliser un documentaire sur l’expérience béninoise. Étant à ce moment animatrice vidéo chez Communautique, le séjour humanitaire a été l’occasion de créer des liens avec mon milieu de travail. J’ai donc proposé la création de capsules vidéo sur les biens communs au Bénin.</div> <div id="magicdomid7"></div> <div id="magicdomid8">Pour préparer l’expérience à l’étranger, il y a eu deux camps de formation. J’ai préparé des ateliers vidéo pour transmettre des connaissances techniques, pour expérimenter avec les jeunes et pour scénariser la vision du projet vidéo. Lors du deuxième camp, la notion de bien commun a été abordé en parallèle à la présentation de Remix Biens Communs. J’ai invité les jeunes à choisir trois thèmes qui les interpellaient. Ils ont identifié l’eau, l’éducation et la culture. Ceux-ci devenaient par la suite des sujets des discussions ou d’observations pour documenter notre séjour.</div> <div id="magicdomid9"></div> <div id="magicdomid10">Stéphanie L.-Bérubé</div> <div id="magicdomid11">Vidéaste documentaire</div> <div id="magicdomid12"></div> <h3 id="magicdomid426">Projet final : Bénin Bien Commun</h3> <div id="magicdomid14"></div> <div id="magicdomid15">Le projet se traduit en une série de cinq capsules vidéo, réalisées à partir du matériel recueilli, qui ouvre sur des possibilités de remix.</div> <div id="magicdomid17"> <ul> <li>Chapitre de l’eau</li> </ul> </div> <div id="magicdomid18"><b>Sô-Ava et ses heaurizons </b></div> <div id="magicdomid19">La commune de So-Âva (Ganvié) regroupe plusieurs villages dont plusieurs sont bâtis sur pilotis. La sacralité de l’eau, l’accès à l’eau potable et la culture locale de la pêche sont abordés dans cette vidéo qui sert les objectifs de VOIR et d’ANALYSER du Service en animation et à la vie étudiante et communautaire (SAVEC).</div> <div id="magicdomid20"></div> <div id="magicdomid21"><b>PUITS</b></div> <div id="magicdomid22">« Quand le puits est sec, on sait ce que vaut l’eau. » Ou encore, « c’est avec l’eau du corps qu’on tire celle du puits. » Vous trouverez beaucoup de ces proverbes africains, car le puits est un symbole connu de l’accès à l’eau en Afrique. Pendant notre séjour, nous avons vu une diversité de puits. Aussi, les jeunes ont pu essayer de leurs propres mains la courroie de l’accès. Une petite capsule a été réalisée afin de  lui rendre hommage, une ode indirecte à l’eau.</div> <div id="magicdomid23"></div> <div id="magicdomid24"> <ul> <li>Chapitre de l’éducation</li> </ul> </div> <div id="magicdomid25"><b>L’éducation dans tous ses états</b></div> <div id="magicdomid26">La jeune COOP du Collège Sainte-Anne de Lachine appuie des projets d’éducation dans le monde. C’est donc avec grand intérêt que les jeunes ont souhaité abordé la diversité des lieux d’éducation au Bénin. Dans cette capsule, quatre situations (l’école rurale, l’école en pirogue, formation et réinsertion, l’éducation appliquée) sont abordées et  illustrent qu’un projet d’éducation doit s’inscrire d’abord dans le contexte local pour appuyer son développement national.</div> <div id="magicdomid27"></div> <div id="magicdomid28"> <ul> <li>Chapitre de la culture immatérielle</li> </ul> </div> <div id="magicdomid29">De l’histoire aux pratiques spirituelles, le bien commun se traduit également par la façon dont les individus se regroupent pour prendre en charge la culture immatérielle de leur nation et de notre humanité.</div> <div id="magicdomid30"></div> <div id="magicdomid31"><b>Le chez soi</b></div> <div id="magicdomid32">Quel est le rôle de l’Histoire dans notre compréhension de la démocratie, des droits humains et, finalement, du bien commun? Comment le passé peut expliquer les réalités d’aujourd’hui et nous faire réfléchir sur l’avenir? Dans cette vidéo, l’histoire de l’esclavage est mis en parallèle (et donc en opposition) avec la notion du « chez soi » afin d’améliorer notre compréhension de la liberté des États africains et des Africains. Où ce chez soi commence-t-il?</div> <div id="magicdomid33"></div> <div id="magicdomid34" style="padding-left: 30px;">« Le chez soi est un droit inné que nul n’a le droit de violer parce qu’il est source d’affection, de bonheur, de liberté d’action, de liberté d’expression. Je crois que le chez soi commence dans le foyer. […] il s’entend à la cour, à l’environnement, à la région, au pays organisé. » <i>(intervention en introduction : « Jusqu’où es-tu chez soi? Petit déjeuner en commun à Kédougou » réalisé par Anne-Julie Rollet et Kër Thiossane en collaboration avec La Companyìa)</i></div> <div id="magicdomid35"></div> <div id="magicdomid36"><b>Le monde invisible</b></div> <div id="magicdomid430">Tournée lors de la Journée internationale du vaudou au Bénin, cette vidéo présente une discussion avec les jeunes sur leur perception et  leur compréhension de la fête religieuse. Le caractère ethnographique de cette vidéo illustre la complexité de la diversité et permet de réfléchir à la façon d’aborder l’interculturel en matière de biens communs et de métaphysique à travers des questions telles que: D’où viennent  vos conceptions du monde? Comment se reflètent-elles dans vos actions, votre intégrité et, donc, votre approche du bien commun?</div> <div id="magicdomid728"></div> <h2 id="magicdomid850">Futur développement</h2> <div id="magicdomid1023"> <div id="magicdomid422">Actuellement, ce projet personnel est terminé. Il présente néanmoins un potentiel de développement et de réutilisation pour aborder les biens communs en Afrique ou la perspective interculturelle des biens communs.</div> <div id="magicdomid410"> <ul> <li>Le matériel peut être utilisé pour des remixs.</li> </ul> </div> <div id="magicdomid411"> <ul> <li>Les capsules sur l’eau pourraient être utilisées dans des projets vidéo sur l’eau selon différents pays. Par exemple, faire un remix de « Sô-AVA et ses heaurizons » de Bénin Biens Communs et de « Ô Saint-Laurent : une histoire de culture et d’appartenance » de Communautique.</li> </ul> </div> <div id="magicdomid412"> <ul> <li>Le chapitre sur l’éducation offre du matériel intéressant à croiser dans une réflexion mondiale sur la diversité des projets ou des réalités de l’éducation.</li> </ul> </div> <div id="magicdomid413"> <ul> <li>Les deux capsules du chapitre « culture » mériteraient d’être améliorées par du nouveau matériel qui permettent de mieux encadrer la réflexion (qu’est-ce qu’un bien commun culturel immatériel?) et donc de la clarifier. Aussi, un remix peut mettre en parralèle de nouveaux matériels audiovisuels qui illustrent d’autres exemples concrets.</li> </ul> </div> </div> <div id="magicdomid1141">Les vidéos seront sous-titrées en français pour l’accessibilité du web pour les sourds, mais pourraient également être traduites en anglais.</div> <div id="magicdomid1143"></div> <h2 id="magicdomid1347">Collaborateurs</h2> <div id="magicdomid47">Réalisation et montage : Stéphanie L. Bérubé.</div> <div id="magicdomid48">Caméra: captation collective (les treize jeunes du groupe*), sous la direction de Stéphanie L. Bérubé.</div> <div id="magicdomid49">* Anne-Julie, Amélie, Ariane, Cassandra, Cédric, Charlotte, Daphnée, Élaine, Mathieu, Marika, Nathaniel, Roxanne et Zoé.</div> <div id="magicdomid50">Accompagnateurs: Martin Chevalier et François Gnonhoussou</div> <h2 id="magicdomid1364">Financement</h2> <p>Une production de Communautique, avec l’appui du Service d’animation à la vie spirituelle et à l’engagement communautaire (SAVEC) du Collège Sainte-Anne de Lachine.</p> <div id="magicdomid54"></div> <div id="magicdomid55"> <h2>Contribution au projet (de Remix à <b>Bénin Biens Communs)</b></h2> </div> <div id="magicdomid76">L’existence d’un projet comme Remix bien commun a été le moteur de la création de la vision de Bénin bien commun, comme quoi sa présence est un levier à la documentation du bien commun. Remix Biens Communs facilite aussi le ré-usage du matériel réalisé dans le cadre de Bénin Bien Commun.</div>  
<ol> <li style="list-style-type: none;"> <ol>Publié le 21 mai 2016 par Hervé Le Crosnier sur</ol> </li> </ol> <p><a href="http://vecam.org/Ce-que-nous-nous-apprend-l-histoire-du-Bolero-de-Ravel">Vecam.org</a></p> <blockquote><p>En 1928, Ravel compose le Boléro, une partition qui va connaître un succès mondial et des centaines de versions et arrangements. Un crescendo harmonique qui rapporte aussi des millions.</p> <p>Une excellent série de neuf vidéos de 8 minutes réalisée par Fabian Caux-Lahalle et diffusée par l’INA raconte cette histoire de l’accaparement post-mortem de ce bijou de Maurice Ravel, qui n’en profitera guère, tombant rapidement malade et mourrant moins de dix ans plus tard.</p></blockquote> <p>Cette série vidéo se regarde comme un roman policier. Traitrises, marché clandestins, paradis fiscaux, et masseuse d’un côté, hommes politiques abreuvés par les lobbies et incapables de défendre le domaine public de l’autre. Nous avons ici une saga qui démontre la nocivité de la notion « d’ayants-droits », le détournement de toutes les lois et pratiques culturelles par des affairistes qui se servent ensuite du pouvoir acquis pour influencer les politiques et réduire toujours plus le domaine public.</p> <p><iframe loading="lazy" src="https://player.ina.fr/player/embed/2885055/1/1b0bd203fbcd702f9bc9b10ac3d0fc21/560/315/0" width="560" height="315" frameborder="0" marginwidth="0" marginheight="0" scrolling="no"></iframe></p> <p><iframe loading="lazy" src="https://player.ina.fr/player/embed/MAN5464180431/1/1b0bd203fbcd702f9bc9b10ac3d0fc21/560/315/0" width="560" height="315" frameborder="0" marginwidth="0" marginheight="0" scrolling="no"></iframe></p> <p>Le tout sur fond de Boléro, dans de nombreuses interprétations venant du monde entier, de tous les styles musicaux et de toutes les époques.</p> <p><iframe loading="lazy" src="https://player.ina.fr/player/embed/MAN7910555309/1/1b0bd203fbcd702f9bc9b10ac3d0fc21/560/315/0" width="560" height="315" frameborder="0" marginwidth="0" marginheight="0" scrolling="no"></iframe></p> <p><iframe loading="lazy" src="https://player.ina.fr/player/embed/MAN6248963306/1/1b0bd203fbcd702f9bc9b10ac3d0fc21/560/315/0" width="560" height="315" frameborder="0" marginwidth="0" marginheight="0" scrolling="no"></iframe></p> <p>Ah, les paradis fiscaux pour cacher l’argent récupéré des cendres de Maurice Ravel, mort sans enfants, léguant tout à son frère, lui-même sans enfants.</p> <p><iframe loading="lazy" src="https://player.ina.fr/player/embed/MAN2464909165/1/1b0bd203fbcd702f9bc9b10ac3d0fc21/560/315/0" width="560" height="315" frameborder="0" marginwidth="0" marginheight="0" scrolling="no"></iframe></p> <p>Mais c’est bien une affaire politique, dans laquelle les lobbies des industries culturelles ont préempté les pouvoirs publics, et nos chers hommes politiques, prêts à se laisser séduire.</p> <p><iframe loading="lazy" src="https://player.ina.fr/player/embed/MAN8716173688/1/1b0bd203fbcd702f9bc9b10ac3d0fc21/560/315/0" width="560" height="315" frameborder="0" marginwidth="0" marginheight="0" scrolling="no"></iframe></p> <p>La Suisse, Monaco, Gibraltar, Panama… La culture ne connaît pas de frontières, l’argent non plus.</p> <p><iframe loading="lazy" src="https://player.ina.fr/player/embed/MAN9205650456/1/1b0bd203fbcd702f9bc9b10ac3d0fc21/560/315/0" width="560" height="315" frameborder="0" marginwidth="0" marginheight="0" scrolling="no"></iframe></p> <p><iframe loading="lazy" src="https://player.ina.fr/player/embed/MAN4764653149/1/1b0bd203fbcd702f9bc9b10ac3d0fc21/560/315/0" width="560" height="315" frameborder="0" marginwidth="0" marginheight="0" scrolling="no"></iframe></p> <p><iframe loading="lazy" src="https://player.ina.fr/player/embed/MAN7455517816/1/1b0bd203fbcd702f9bc9b10ac3d0fc21/560/315/0" width="560" height="315" frameborder="0" marginwidth="0" marginheight="0" scrolling="no"></iframe></p> <p>C’est intéressant que ce soit l’INA qui ait produit ce brûlot, juste au lendemain du déclassement par le gouvernement, suite à la pression des lobbies soi-disant de la « culture », de l’article 8 de la Loi Lemaire. Celui-ci visait à protéger les communs informationnels, notamment en permettant aux associations spécialisées de porter plainte pour défendre le domaine public contre les accapareurs.</p> <p>Il faudrait montrer cela aux membres de la commission mixte Sénat-Assemblée qui va définir au final cette loi. Il faut aussi le montrer à tous nos élus pour qu’ils voient combien leur manque d’intérêt pour la protection du domaine public n’est en réalité qu’une soumission aux arnaqueurs, aux lobbies, aux puissances de l’argent et le mépris de la société et de sa volonté de partage culturel, de ré-interprétation inventive des oeuvres. Qu’ils ne puissent plus fermer les yeux : ils sont responsables de ce qu’on vole au domaine public au profit de société panaméennes ou monégasques.</p> <p>Qu’en aurait dit Maurice Ravel, qui écrivait : « Prenez un modèle, imitez-le. Si vous avez quelque chose à dire, votre personnalité ne paraîtra jamais mieux que dans votre inconsciente infidélité. » (cette phrase est la conclusion de ce superbe documentaire).</p> <p>Publié le 21 mai 2016 par Hervé Le Crosnier sur <a href="http://vecam.org/Ce-que-nous-nous-apprend-l-histoire-du-Bolero-de-Ravel">Vecam.org</a></p>  
<p>Every 3rd Tuesday of the month from 8pm to 9pm (CET – Paris time), Remix offers a public meeting on the model of the « community call » to address a question and share information on current projects or hot topics in the field of commons, while leaving a trace for those who are absent.</p> <p>The appointment is structured according to the same protocol: duration 60 minutes, presentation 5 minutes, discussion of the topic of the call 45 minutes and finally, conclusion and appeal for the next call 10 minutes.Audio recording and collective note-taking on a pad (digital notepad) are done and shared after the meeting, for documenting it and keeping the memory of it.</p> <p>The audio and text archives of the Commons Calls are accessible via the <a href="https://wiki.remixthecommons.org/index.php/Appel_en_commun">remix wiki </a>.</p> <p>To be informed about future calls, send a message to the following e-mail address: <a href="mailto:info@remixthecommons.org">info@remixthecommons.org</a>.</p> <div class="input-prepend">Remix the commons does not make any other use, nor share with anyone your personal data without your consent !</div>  +
<p>Maxime Combes produced a <a href="http://www.boell.de/en/2014/01/21/valuing-natural-capital-or-devaluing-nature"> report on the first « Global Forum on natural capital » </a> which took place in late November 2013 in Edinburgh (Scotland).</p> <p>The document decrypts the process of developing new tools for natural capital accounting based on the valuation of the natural and ecosystemic services in large-scale capital. This approach is a very concrete translation of the consequences of Rio +20 results and the green economy that continues to be justified with the argument of the tragedy of the commons.</p> <p>We are facing a major challenge for so-called natural commons. It confirms the importance of defining the tools of accounting and management principles that preserve commons and nature.</p> <p>Report for the Heinrich Boll Foundation </p>  +
<p><iframe loading="lazy" src="//player.vimeo.com/video/95117190" width="400" height="225" frameborder="0" webkitallowfullscreen mozallowfullscreen allowfullscreen></iframe> </p> <p><a href="http://vimeo.com/95117190">Pêche durable en Méditarranée</a>, a short documentary published by<a href="http://www.l-encre-de-mer.fr/2014-05-26-mediterranee-une-peche-durable-video-de-france-nature-environnement"> FNE PACA </a>with the support of Fondation Itancia.</p> <p>Language : French</p> <p>An interesting video on the very practical forgotten and marginalized coastal fisheries in the Mediterranean with the institution of prudhommies. Fishermen elect the office prudhommies who will control fishing practices based on established rules, which eventually will judge fishermen who would depart from the rules. One wonders how these institutions will have to resist and maintain given the pressure from all sides they suffered to go.</p> <p>Long practiced in the Mediterranean fisheries « small business » is a practice of sustainable fisheries in several respects. Find out in this story what are the specifics of these practices, and more importantly, what are the advantages for the nearshore and shallow so rich and diversified our Mediterranean coasts.</p> <p>France Nature Environnement Paca<br /> Fond de dotation ITANCIA<br /> <br /> 2014</p>  +
<p>La destruction violente des communs de la ZAD de Notre-Dame-des-Landes par le gouvernement français est un acte infâme et révoltant. L’actuelle offensive policière, menée par plusieurs milliers de gendarmes et de CRS, avec engins blindés et hélicoptères n’est que l’exercice de la violence étatique la plus pure contre un ensemble de pratiques collectives en cours ou en gestation, dont les fragiles conditions matérielles (bâtiments, lieux de réunion, outils de travail, troupeaux) sont anéanties par les bulldozers et les escouades policières. </p> <p>Dès la première journée d’assaut contre la ZAD de Notre-Dame-des-Landes la destruction de la ferme des «cents noms» constituait une véritable déclaration de guerre sociale et politique. La destruction de ce lieu ne s’imposait nullement au regard des critères invoqués par le gouvernement dans sa «communication». Nicole Klein, préfète des pays de Loire, justifie l’opération policière en prétendant que les «cents noms» n’avaient pas déposé de projet agricole. Ce qui est de toute évidence faux : les habitants de cette ferme étaient porteurs d’un projet agricole alternatif et certains d’entre eux avaient déposé une demande de régularisation. </p> <p>Quelle est la véritable raison de cette rage destructrice? Ce n’est pas l’absence de projet, c’est la nature des projets qui est en cause. Ce que ne supportent pas l’Etat et ses représentants c’est que s’expérimentent depuis 10 ans des formes de vie qui préfigurent ici et maintenant ce que pourrait être une société libérée de l’emprise de la logique propriétaire sous toutes ses formes. De ce point de vue, il est de la plus haute valeur symbolique que les habitants et défenseurs de<br /> la zone aient proposé dès le début que l’Assemblée des usages<br /> prenne en charge la gestion collective des terres et des espaces. Cette solution présentait l’avantage de prolonger directement l’expérience initiée et poursuivie durant tant d’années: faire prévaloir la logique de l’usage commun, qui est une logique de soin et d’entretien, sur la logique propriétaire, qui est une logique destructrice et mortifère.</p> <p>Ce n’est pas «l’État de droit» qui se défend, comme le soutient le premier Ministre, c’est un État de force qui veut éliminer le plus vite et le plus complètement possible tout ce qui pourrait relever du principe en acte du commun: associations, coopératives de consommation et de production, projets agricoles et artisanaux, modes d’échange et de vie conviviaux. L’État veut empêcher par ses moyens policiers démesurés ce qui est une véritable invention dans la manière de produire et de vivre, il veut faire table rase d un modèle de vie collective et écologique dont nous avons besoin aujourd’hui. </p> <p>L’Etat apparaît ici sous son vrai visage: il n’est pas simplement le garant de la propriété privée, il est lui-même soumis de fond en comble à la logique propriétaire, il est l’Etat propriétaire en guerre contre les communs. Il faut lui faire échec coûte que coûte pour préserver le trésor menacé<br /> des communs.<br /> <strong><br /> Pierre Dardot et Christian Laval</strong></p> <p>Publication originale : 12/04/2018, <a href="http://questionmarx.typepad.fr/question-marx/2018/04/nddl-non-a-la-violence-de-letat-contre-les-communs-.html" rel="noopener noreferrer" target="_blank">NDDL : NON A LA VIOLENCE DE L’ETAT CONTRE LES COMMUNS ! </a></p>  
<p><iframe loading="lazy" width="420" height="315" src="//www.youtube.com/embed/KCbLh34Qhhk" frameborder="0" allowfullscreen></iframe></p> <p>Marianne Knuth is a social entrepreneur based in Harare, Zimbabwe. She is telling On the Up the story of Kafunda Village, a learning centre in Zimbabwe.</p>  +
<p>For the social appropriation of Commons to be a source of emancipation, it should be rooted in a geographic, social and historical context, it should take on the past and present practices, traditions and thinking while account for outside inputs and welcome hybridation.</p> <p><a href="http://wiki.remixthecommons.org/index.php/Itin%C3%A9raires_en_Biens_Communs">Routes in Commons</a> is an interactive tool aimed at empowering the participants of Remix the Commons to creatively contribute to the definition and learning of the concepts and practices of the Commons.</p> <h3>Définition</h3> <p>One speaks of « Commons » when a community of people is united by the same will to take charge of a resource it inherits or creates and when it organizes itself in a democratic, friendly and responsible way to ensure it’s access, usage and continued existence in the general interest with care for the well being of the community and the generations to come.</p> <p>This definition is the result of a remix of readings, conferences and thoughts about the subject, from both a personal experience, a social and cultural context and lastly a will to communicate and contribute to the ongoing culture of the Commons.</p> <p>From this definition, any may find his or her way along the text : « Les communs sont sur toutes les lèvres » litteraly « <a href="http://wiki.remixthecommons.org/index.php/Itin%C3%A9raires_en_Biens_Communs#Le_bien_commun_est_sur_toutes_les_l.C3.A8vres">The commons are on every lips</a> » in which each step, by way of a hyperlink leads to resources directly usable by participants. « Routes in Commons » is an exchange place where paricipants can enrich the definition of Commons.</p> <h3>Tracks</h3> <p>Routes in Commons is an invitation to explore this definition from various angles by themes, context or inter-cultural co-creation meetings. We suggest making a inventory and a typology of Commons whether material or immaterial. Resources identified to an icon span over several levels according to usage from the simplest (or most accessible) to the more complicated. The text is a resource a well as a playground.</p> <p>One then notices that the Commons refer to a value system that matches an identical critical interpretation of reality and also refers to social, economic and cultural habits.</p> <h3>Futur development</h3> <p>Translated in three languages, the text « Les communs sont sur toutes les lèvres » (the Commons are on every lips) will be suggested as a frame for a collaborative process of creation of multimedia works in community radios stations.</p> <h3>Collaborators</h3> <p>Alain Ambrosi, writer of the text and the definition, the Communautique team.</p> <h3>Financing</h3> <p>Routes in Commons is a project based on volontary contribution.</p> <h3>Contribution of Remix the Commons</h3> <p>Routes in Commons get inspiration from Remix the Commons and uses the communications tools of the platform.</p>  
<p>Maxime Combes produced a <a href="http://www.boell.de/en/2014/01/21/valuing-natural-capital-or-devaluing-nature"> report on the first « Global Forum on natural capital » </a> which took place in late November 2013 in Edinburgh (Scotland).</p> <p>The document decrypts the process of developing new tools for natural capital accounting based on the valuation of the natural and ecosystemic services in large-scale capital. This approach is a very concrete translation of the consequences of Rio +20 results and the green economy that continues to be justified with the argument of the tragedy of the commons.</p> <p>We are facing a major challenge for so-called natural commons. It confirms the importance of defining the tools of accounting and management principles that preserve commons and nature.</p> <p>Report for the Heinrich Boll Foundation </p>  +
<p><iframe loading="lazy" width="400" height="225" src="//www.youtube.com/embed/O_pKnP-2mOQ" frameborder="0" allowfullscreen></iframe></p> <p>75% of Mali’s population are farmers, but rich, land-hungry nations like China and Saudi Arabia are leasing Mali’s land in order to turn large areas into agribusiness farms. Many Malian peasants do not welcome these efforts, seeing them as yet another manifestation of imperialism. As Mali experiences a military coup, the developers are scared off – but can Mali’s farmers combat food shortages and escape poverty on their own terms?</p> <p>How do you feed the world? To find out more and get teaching resources, go to <a href="http://www.whypoverty.net">www.whypoverty.net</a></p> <p>Director Hugo Berkeley & Osvalde Lewat<br /> Producer Eli Cane<br /> Produced by Normal Life Pictures<br /> <a href="http://www.whypoverty.net/en/video/31/">Why Poverty?</a><br /> Musique : « The River Tune » de Bassekou Kouyate + Ngoni ba (Google Play • iTunes • eMusic)<br /> ITVS</p>  +
<blockquote><p>Alors que nous préparons une rencontre publique, le 16 septembre prochain à Paris, avec Michel Bauwens et Bernard Stiegler, sur les enjeux de la connaissance libre et de la transition écologique, sociale et économique, nous présentons ici, la traduction en français de l’interview conduite par Richard Poynder, de Michel Bauwens au sujet du projet FLOK Society. Cette interview a été publiée à la veille du sommet FLOK society à Quito, en mai 2014, sous le titre original : <a href="http://poynder.blogspot.co.uk/2014/05/working-for-phase-transition-to-open.html">Working for a phase transition to an open commons-based knowledge society: Interview with Michel Bauwens</a>. de Michel Bauwens présente le projet FLOK Society, les résultats escomptés en Équateur et plus généralement pour le mouvement P2P, sans occulter les difficultés qu’il a rencontré avec son équipe de recherche.</p></blockquote> <p>Richard Poynder est un journaliste indépendant et blogueur passionné par le mouvement Open Access, la communication scientifique, la science ouverte, et les technologies de communication et la propriété intellectuelle. Son <a href="http://poynder.blogspot.co.uk">Blog </a> est une mine d’or pour toute personne qui s’intéresse à ce sujet.basée sur l’ouverture</p> <p>L’interview de Michel Bauwens a été publiée sous Licence : CC BY NC ND. La traduction a été réalisé par Frédéric Sultan.</p> <p><em>Mardi, 27 mai 2014</em></p> <figure style="width: 400px" class="wp-caption alignleft"><img decoding="async" loading="lazy" src="http://i.vimeocdn.com/video/177863970_640.jpg" alt="" width="400" height="225" /><figcaption class="wp-caption-text">Michel Bauwens – Berlin 2012 Remix The Commons</figcaption></figure> <p>Aujourd’hui, un <a href="http://cumbredelbuenconocer.ec/">sommet commence à Quito,</a> en Équateur qui discutera des façons dont le pays peut se transformer en une société de la connaissance ouverte basée sur les communs. L’équipe qui a élaboré ces propositions est dirigé par Michel Bauwens, fondateur de la <a href="http://p2pfoundation.net/">Fondation pour les alternatives Peer-to-Peer (P2P Foundation)</a>. Quel est le contexte de ce plan, et quelle est la probabilité que ses fruits apportent un réel changement ? C’est dans l’espoir de trouver une réponse à ces questions que j’ai récemment interviewé Michel Bauwens.</p> <p>Internet a suscité l’émergence et la croissance des mouvements libres et ouverts, comme ceux des logiciels libres et open source, de la politique ouverte, du gouvernement ouvert, des données ouvertes, le journalisme citoyen, creative commons, la science ouverte, les ressources éducatives libres (REL), le libre accès etc.</p> <p>Bien que ces mouvements se soient fixé des objectifs souvent assez limités (par exemple, libérer la littérature scientifique revue par un comité de lecture – e.g. “freeing the refereed literature”) certains théoriciens du réseau affirment que le phénomène qu’ils représentent a le potentiel non seulement de remplacer les pratiques fermées et propriétaires traditionnelles par des approches plus ouvertes et transparentes, mais aussi, de subordonner les intérêts commerciaux étroits à la satisfaction des besoins croissants des communautés et la société en général, et qu’en permettant aux citoyens ordinaires de collaborer ensemble d’une manière distribuée (et sans les organisations hiérarchiques traditionnelles) sur les grands projets, le réseau pourrait avoir un impact significatif sur la façon dont les sociétés et les économies s’organisent.</p> <p>Dans son livre influent « The Wealth of Networks », par exemple, Yochai Benkler identifie et décrit une nouvelle forme de production qu’il voit émerger sur Internet – ce qu’il appelle «la production par les pairs basée sur les communs ». Ceci, dit-il, crée une nouvelle économie de l’information en réseau.</p> <p>Ancien bibliothécaire et théoricien du réseau, le belge Michel Bauwens va jusqu’à dire qu’en permettant la collaboration de pair à pair (P2P), l’Internet a créé un nouveau modèle pour le développement de la société humaine. En plus de la production par les pairs, il m’a expliqué en 2006 que le réseau encourage également la création de propriété par les pairs (c’est à dire de propriété détenue en commun), et de la gouvernance par les pairs (gouvernance qui repose sur la société civile plutôt que sur la démocratie représentative).</p> <p>En outre, ce qui est frappant avec la production par les pairs, c’est qu’elle émerge et fonctionne en dehors des structures traditionnelles du pouvoir et des systèmes de marché. Et quand ceux qui travaillent dans ce domaine cherchent un financement, ils délaissent le système bancaire traditionnel, pour de nouvelles pratiques de P2P comme le crowdfunding et le prêt social.</p> <p>Lorsque j’ai demandé en 2006 à Michel Bauwens à quoi ce nouveau monde pourrait ressembler dans la pratique, il a répondu, «Je vois une civilisation de P2P qui devra être post-capitaliste, dans le sens où la survie de l’humanité ne peut pas coexister avec un système qui détruit la biosphère; mais il y aura néanmoins un marché en plein essor. Au cœur d’une telle société – où la production immatérielle est la forme primaire – la production de la valeur grâce à la production par les pairs non-réciproque, devrait probablement être soutenue par un revenu de base « .</p> <h1>Irréaliste et utopique?</h1> <p>Convaincu du potentiel du P2P, Bauwens a fondé la P2P Foundation (Fondation pour les alternatives Peer-to-Peer) en 2005 avec comme objectif: « la recherche, la documentation et la promotion des principes du pair-à-pair »</p> <p>Les critiques rejettent les idées de Bauwens comme irréalistes et utopiques, et durant les huit ans écoulées depuis la première fois que je lui ai parlé, beaucoup de choses sont arrivées qui pourraient sembler venir en renfort des arguments des sceptiques. Plutôt que d’être discrédité par la crise financière de 2008, les marchés traditionnels et le néolibéralisme ont par exemple resserré leur emprise sur les sociétés, dans toutes les parties du monde.</p> <p>Dans le même temps, le potentiel de démocratie et d’ouverture que Bauwens considère comme caractéristique du réseau, est mis en cause. Alors que les plates-formes de réseaux sociaux comme Facebook permettent le genre de partage et de collaboration que Bauwens définie comme le cœur d’une société de P2P, il y a par exemple un sentiment croissant que ces services sont en fait une nouvelle forme d’exploitation, notamment en raison de la valeur importante créée par les utilisateurs de ces services et monétisée non pas au bénéfice des utilisateurs eux-mêmes, mais pour celui exclusif des grandes sociétés qui en sont propriétaires.</p> <p>Nous avons également vu une forte croissance dans le domaine des appareils mobiles propriétaires, et le déluge d’applications nécessaires à leur usage – un développement qui amène l’ancien rédacteur en chef de Wired, Chris Anderson à conclure que nous assistons à un mouvement dramatique qui nous entraine « de la grande ouverte du Web vers les plates-formes à demi fermées ». Et ce nouveau paradigme, a-t-il ajouté, « reflète le cours inévitable du capitalisme ».</p> <p>En d’autres termes, plutôt que de mettre au défi ou de contourner le marché traditionnel et le néolibéralisme, le réseau semble destiné à être affecté par eux – un risque qu’un grand nombre considère confirmé par la récente déréglementation de la neutralité du net aux États-Unis.</p> <p>Il semblerait également que certains des mouvements pour le libre et l’ouverture soient progressivement appropriés et / ou subvertis par des intérêts commerciaux (par exemple les mouvements pour l’accès libre et ouvert aux ressources pédagogiques).</p> <p>Tout en admettant que la version capitaliste du P2P a commencé à émerger, Bauwens soutient que cela rend d’autant plus nécessaire de soutenir et de promouvoir des formes sociales de P2P. Et ici, il suggère des indices positifs, le nombre de mouvements libres et ouvertes continue de croître et le modèle P2P se répand à partir du monde de la «production immatérielle» pour englober la production matérielle – par exemple avec la conception ouverte (open design) et les mouvements de machines ouvertes (open hardware), un développement encouragé par l’utilisation croissante des imprimantes 3D (3D printers).</p> <p>Bauwens souligne également une croissance de la mutualisation, et l’émergence de nouvelles pratiques basées sur le partage des ressources physiques et des équipements.</p> <p>Fait intéressant, ces derniers développements sont souvent moins visibles que l’on pourrait s’y attendre, car une grande partie de ce qu’il se passe dans ce domaine semble avoir lieu hors de la vue des médias traditionnels dans l’hémisphère Nord.</p> <p>Enfin, dit Bauwens, le mouvement de P2P, ou du commoning (comme certains préfèrent l’appeler), est de plus en plus politisé. Entre autres choses, on a vu l’émergence de nouveaux partis politiques comme les Partis Pirates.</p> <p>Surtout, Bauwens estime que le succès à long terme du P2P est assuré parce que sa philosophie et ses pratiques sont beaucoup plus durables que le système basé sur le marché actuel. « Aujourd’hui, nous considérons la nature infinie et nous croyons que les ressources infinies devraient être raréfiées afin de protéger les acteurs monopolistiques», dit-il et « Demain, nous devrons considérer la nature comme une ressource finie, et nous devrons respecter l’abondance de la nature et de l’esprit humain. »</p> <h1>De la périphérie au mainstream</h1> <p>Et comme le besoin de durabilité devient de plus en plus évident, de plus en plus de gens se laisseront convaincre par ce que Bauwens a à dire. En effet, quel meilleur indice d’une reconnaissance du P2P que l’invitation l’année dernière par trois institutions gouvernementales équatoriennes, de Bauwens à diriger une équipe chargée d’apporter des <a href="http://en.wiki.floksociety.org/w/Research_Pl">propositions pour la transition </a>du pays vers une société basée sur la connaissance libre et ouverte ?</p> <p>L’organisation responsable du projet est la FLOK Society (Free, Libre, Open Knowledge Society). Lors de l’annonce du projet, David Bollier, en tant que «commoners», a expliqué, que l’équipe de Bauwens a été invité à examiner de nombreux thèmes interdépendants », dont l’éducation ouverte; l’innovation et la science ouverte; les activités de création (de sens et artistiques) »»; la conception ouverte en communs; la fabrication distribuée; l’agriculture durable; et la production industrielle ouverte ».</p> <p>Bollier a ajouté: «Ce projet de recherche examinera également des cadres juridiques et institutionnels pour soutenir les capacités productives ouvertes; de nouveaux types d’infrastructures et des systèmes pour la vie privée, la sécurité, la propriété des données et des droits numériques techniques ouvertes; et les moyens de mutualiser les infrastructures physiques de la vie collective et de promouvoir la consommation collaborative.  »</p> <p>En d’autres termes, dit Bollier, l’Equateur « n’a pas simplement assume – comme « le monde développé » le fait que plus d’iPhone et de fours à micro-ondes apportent la prospérité, la modernité et le bonheur. » Au contraire, il est à la recherche de solutions durables qui favorisent «l’égalité sociale et territoriale, la cohésion et l’intégration de la diversité. »</p> <p>Le résultat, en Avril l’équipe de Bauwens a publié une série de propositions destinées à faire entrer l’Equateur dans ce qu’il appelle une économie de P2P civique durable. Et ces propositions seront discutées lors d’un sommet qui se tiendra cette semaine dans la capitale de l’Equateur (Quito).</p> <p>« Comme vous pouvez le voir sur nos propositions, nous visons une transformation simultanée de la société civile, du marché et des pouvoirs publics», explique Bauwens. « Et nous le faisons sans inventer ou imposer des utopies, mais par l’extension des prototypes fonctionnels des commoners et les producteurs de pairs à pairs eux-mêmes. »</p> <p>Mais Bauwens sait que Rome ne s’est pas construite en un jour, et il se rend compte qu’il a pris sur lui une tâche énorme, lourde de difficultés. Le processus d’élaboration des propositions a rencontré des défis considérables. Peu de temps après leur arrivée en Equateur, par exemple, on leur a dit que le financement du projet avait été annulé (financement qui a heureusement été rétabli plus tard). Et pour le moment, on ne sait même pas si une partie (ou la totalité) des propositions FLOK verra jamais le jour.</p> <p>Bauwens est néanmoins optimiste. Quel que soit le résultat en Equateur, dit-il, une première tentative a été faite, et c’est important, pour créer un modèle de transition d’un État-nation du modèle dépassé d’aujourd’hui vers une société post-capitaliste de connaissance sociale.</p> <p>« Ce que nous avons maintenant que nous n’avions pas avant, indépendamment de la mise en œuvre en Equateur, est le premier plan global des communs pour la transition, et plusieurs propositions législatives concrètes, » dit-il. «Elles sont loin d’être parfaites, mais elles seront une référence que d’autres localités, villes, (bio)régions et États pourront s’approprier et adapter à leurs contextes. »</p> <p>Dans l’interview ci-dessous Bauwens présente le projet plus en détail, y compris l’arrière plan et les défis auxquels lui et le projet FLOK Society ont dû faire face.</p> <h1>Début de l’interview</h1> <p><strong>RP: La dernière fois que nous nous sommes parlé, en 2006, vous aviez présenté vos idées sur une société P2P (pair-à-pair), qui je crois, est désignée par David Bollier comme un « mode du commun » – le commoning. Brièvement, qu’avons nous appris depuis cette date, au sujet des opportunités et des défis que l’on rencontre en essayant de créer une société du P2P, et comment vos réflexions sur le P2P ont-elles changées / évoluées ?</strong></p> <p>MB: À l’époque, la dynamique P2P étaient surtout visible dans le processus de «production immatérielle», c’est à dire dans les communautés qui ont créé des communs de la connaissance et du code. La tendance a depuis embrassé la production matérielle elle-même, grâce à la conception ouverte (open-design) qui est lié à la production de machines ouverte (open hardware).</p> <p>Une autre tendance est la mutualisation des ressources physiques. Nous avons vu d’une part une explosion dans la mutualisation des espaces de travail ouverts (hackerspaces, fab-labs, co-travail) et l’explosion de l’économie dite du partage et de la consommation collaborative.</p> <p>Ceci est bien sûr liée à l’émergence de pratiques et de technologies distribuées pour la finance (financement par la foule, prêt social – crowd-funding, social lending); et pour les machines elles-mêmes (l’impression en 3D et d’autres formes de production distribuées). D’où l’émergence et la croissance de la dynamique P2P est maintenant clairement liés à la « distribution de tout ».</p> <p>Il n’existe pas aujourd’hui de lieu où nous allions, où les initiatives sociales en P2P ne se développent pas de manière exponentielle. Le P2P est maintenant un fait social.</p> <p>Depuis la crise de 2008, nous percevons également beaucoup plus clairement la dimension politique et économique du P2P. Il y a maintenant clairement, à la fois un secteur capitaliste P2P (louer et travailler gratuitement est maintenant appelé partager, ce qui exerce une pression à la baisse sur les niveaux de revenu du travail) et un secteur social. Tout d’abord, la crise généralisée de notre système économique a poussé plus de personnes à la recherche de telles solutions de rechange pratiques. Deuxièmement, la plupart des dynamiques P2P sont clairement contrôlées par les forces économiques, c’est à dire la nouvelle « net-archie » (hiérarchie du réseau) des plates-formes.</p> <p>Enfin, nous voyons la politisation croissante du P2P, avec l’émergence de Partis Pirates, des partis en réseau (Partido X en Espagne) etc.</p> <p>Nous avons maintenant à décider plus clairement qu’auparavant, si nous voulons plus de production par des pairs autonomes, c’est à dire, s’assurer de la domination d’une logique sociale d’agrégation libre qui permet de générer des moyens de subsistance autogérés, ou, si nous sommes heureux avec un système dans lequel la création de valeur est contrôlée et exploitée par les propriétaires de plateformes et d’autres intermédiaires.</p> <p>Le résultat de tout cela est que mes propres réflexions sont maintenant plus directement politiques. Nous avons élaboré des propositions concrètes et des stratégies pour créer des contre-économies basées sur le P2P qui soient dissociées de l’accumulation du capital, mais orientées vers l’accumulation de coopération et vers l’autonomie de la production des biens communs.</p> <p><strong>RP: En effet, l’année dernière, on vous a demandé de diriger une équipe en vue de présenter des propositions pour « refonder l’économie de l’Équateur, en initiant une transition vers une société de la connaissance libre et ouverte ». Si je comprends bien, elle serait fondée sur les principes des réseaux ouverts, la production par les pairs et sur le « mode du commun » (commoning). Pouvez-vous dire quelque chose sur le projet et ce que vous espérez qu’il va en résulter ? Est-ce le gouvernement équatorien lui-même qui vous a fait cette commande, ou bien un organisme gouvernemental ou non gouvernemental en Equateur?</strong></p> <p>MB: Le projet, appelé <a href="http://floksociety.org/">FLOK Society (floksociety.org</a>), a été commandité par trois institutions gouvernementales équatoriennes, à savoir le Ministère de coordination des connaissances et des talents humains ( Coordinating Ministry of Knowledge and Human Talent), la SENESCYT (Secretaría Nacional de Educación Superior, Ciencia, Tecnología e Innovación) et la IAEN (Instituto de Altos Estudios del Estado).</p> <p>La légitimité et la logique du projet provient du <a href="http://www.unosd.org/content/documents/96National%20Plan%20for%20Good%20Living%20Ecuador.pdf">Plan national de l’Équateur,</a> qui est basée sur la notion de Bien Vivre (Buen Vivir), qui est une manière, non réductionniste, non-exclusive de regarder la vie économique et sociale, inspirée par les valeurs traditionnelles des peuples autochtones des Andes. Le but de FLOK est d’ajouter la « Bonne connaissance » (Buen Conocer) comme un catalyseur et facilitateur de bonne vie.</p> <p>Le point important à souligner est qu’il est impossible pour les pays et les personnes qui sont encore sous la dépendance néo-coloniale d’évoluer vers des sociétés plus équitables, sans accès à la connaissance partageable. Et cette connaissance, exprimée dans divers communs, correspondent aux différents domaines de la vie sociale (éducation, science, agriculture, industrie), ne peut elle-même se développer sans que soit examinées à la fois les conditions matérielles et immatérielles qui permettront sa création et son expansion.</p> <h1>Sommet FLOK</h1> <p><strong>RP: Pour cela, vous avez élaboré un plan de transition. Cela comprend une série de propositions (disponible <a href="http://bollier.org/blog/ecuador%E2%80%99s-pathbreaking-plan-commons-based-peer-production-update">ici</a> ), et un rapport principal (<a href="http://en.wiki.floksociety.org/w/Research_Plan">ici</a> ). Je suppose que votre plan peut être ou ne pas être pris en compte par l’Équateur. Quelle est la procédure pour le faire avancer, et êtes-vous optimiste sur le fait que l’Equateur se lancera dans la transition que vous envisagez?</strong></p> <p>MB: Le plan de transition fournit un cadre permettant de passer d’une économie que nous appelons «cognitive», fondée sur le capitalisme net-archique (« netarchical ») (basé respectivement sur l’exploitation de rentes de la propriété intellectuelle ou de plates-formes de médias sociaux) à une «économie civique basée sur le P2P» mature.</p> <p>La logique ici est que les formes économiques dominantes aujourd’hui se caractérisent par une crise de la valeur, la valeur extraite dans cette logique ne s’écoule pas vers les créateurs qui en sont à l’origine. L’idée est de passer à une économie dans laquelle cette boucle de rétroaction de la valeur est restaurée.</p> <p>Donc, une quinzaine de nos propositions de politiques appliquent cette idée générale à des domaines spécifiques, et suggèrent comment les communs de la connaissance ouverte peuvent être créés et développés dans ces domaines particuliers. Nous avons publié ces propositions le 1er Avril sur co-ment, un logiciel open source qui permet aux gens de faire des commentaires sur les concepts, les phrases ou les paragraphes spécifiques.</p> <p>Cette semaine (du 27 au 30 mai 2014), le sommet FLOK qui discute ces propositions sera crucial. Il rassemblera les institutions gouvernementales, les défenseurs des mouvements sociaux et des experts, à la fois en Équateur et à l’étranger.</p> <p>L’idée est de consacrer trois jours à la recherche d’un consensus entre ces différents groupes, et puis d’essayer de parvenir à un accord avec les institutions gouvernementales capables de mettre en œuvre ces propositions. Il y aura donc deux filtres: le sommet lui-même, puis le suivi ultérieur, ce qui clairement confronte des intérêts différents.</p> <p>Ce n’est pas un projet facile, sachant qu’il n’est possible de réaliser tout cela par décret.</p> <p><strong>RP: Plus tôt cette année vous avez fait une<a href="http://bollier.org/blog/flok-society-vision-post-capitalist-economy"> série de vidéo</a>s pour discuter des questions découlant de ce que vous essayez de faire – qui consiste essentiellement à créer «une société post-capitaliste de la connaissance sociale» ou «une société de la connaissance ouverte basée sur les communs ». Dans une vidéo vous discutez de trois régimes différents de la valeur, et je note que vous parlez de ceux-ci dans votre dernière réponse – c’est à dire le capitalisme cognitif, le capitalisme net-archique et une économie civique du P2P. Pouvez-vous en dire un peu plus sur la façon dont ces trois régimes diffèrent et pourquoi à votre avis le régime en P2P est une meilleure approche que les deux autres?</strong></p> <p>MB: Je définis le capitalisme cognitif comme un régime dans lequel la valeur est générée par une combinaison d’extraction de rente à travers le contrôle de la propriété intellectuelle et des réseaux de production mondiaux, et exprimée en termes de monétisation.</p> <p>Ce que nous avons appris, c’est que la démocratisation des réseaux, qui fournit également de nouveaux moyens de production et de distribution de la valeur, signifie que ce type d’extraction de valeur est de plus en plus difficile à réaliser, et pour être maintenu nécessite soit la suppression de droits (ce qui érode sa légitimité), soit le sabotage technologique pur et simple (DRM). Ces deux stratégies ne sont pas viables à long terme.</p> <p>Ce que nous avons aussi appris, c’est que le réseau a provoqué l’ émergence d’un nouveau modèle, adapté à l’âge du P2P, et que j’appelle le capitalisme net-archique, c’est à dire « la hiérarchie du réseau ». Dans ce modèle, nous voyons l’exploitation directe de la coopération humaine par le biais de plates-formes propriétaires qui à la fois permettent et exploitent la coopération humaine. Surtout, alors que leur valeur est dérivée de notre communication, notre partage et notre coopération (une plate-forme vide n’a pas de valeur), et de la valeur d’usage que nous sommes en train de créer de façon exponentielle (Google, Facebook ne produisent pas le contenu, c’est nous qui le faisons), la valeur de l’échange est exclusivement extraite par les propriétaires de ces plate-formes. Ce n’est pas viable, car il est facile de voir qu’un régime dans lequel les créateurs de la valeur ne reçoivent aucun revenu de leur création n’est pas viable à long terme et pose donc des problèmes pour le capitalisme. Après tout, qui va acheter des marchandises sans revenus?</p> <p>Donc, la question clé est: comment pouvons-nous recréer la boucle de valeur entre la création, la distribution et le revenu? La réponse pour moi est la création d’une « économie civique P2P » mature, qui combine des communautés ouvertes contributives, les coalitions entrepreneuriales éthiques capables de créer des moyens de subsistance pour les « commoners », et des institutions « for-benefit » qui vont « rendre possible et renforcer les infrastructures de la coopération ».</p> <p>Pensez au modèle de base de notre économie comme l’économie Linux au sens large, mais dans lequel les entreprises sont en fait dans les mains des créateurs de valeurs eux-mêmes. Imaginez ce modèle micro-économique à l’échelle macro de toute une société. La société civile devient une série de communs avec les citoyens en tant que contributeurs; le marché de l’actionnariat devient une place de marché éthique des parties prenantes; et l’État devient un État partenaire, qui «permet et autorise la production sociale» à travers la « communalisation » des services publics et des partenariats publics communs (PPC).</p> <h1>Défis et méfiance</h1> <p><strong>RP: Comme vous l’avez dit plus tôt, ce n’est pas un projet facile que vous avez entrepris en Equateur, en particulier parce que c’est une tentative d’intervenir au niveau d’un État-nation. Gordon Cook a dit du projet: « C’est avant même de s’être posé sur place que le projet s’est fracassé sur des obstacles pourtant anticipés » Pouvez-vous dire quelque chose au sujet de ces obstacles et la façon dont vous les avez surmontés?</strong></p> <p>MB: Il est vrai que le projet a commencé sous des auspices assez négatives. Il est par exemple, devenu la victime de luttes de factions internes au sein du gouvernement, et son financement a même été annulé pour un temps après notre arrivée; les institutions n’ont pas payés nos salaires pendant près de trois mois, ce qui était un problème grave au regard des moyens financiers dont disposent les militants précaires qui composent l’équipe de recherche.</p> <p>Toutefois, en mars (lorsque l’une des parties du différend a perdu, il s’agit du promoteur initial Carlos Prieto, recteur de l’IAEN), nous avons renouvelé l’engagement des deux autres institutions. Depuis le soutien politique s’est renforcé, et le sommet est sur le point de démarrer.</p> <p>Quant à Gordon, il est devenu une victime de ce que nous allons appeler poliment, une série d’engagements mal interprétés sur le financement de sa participation, et il est tout à fait compréhensible qu’il soit devenu critique du processus.</p> <p>La vérité est que le projet a été extrêmement contradictoire de différentes façons, mais c’est la réalité du monde politique partout, pas seulement en Equateur.</p> <p>En effet, le gouvernement équatorien est lui-même engagé dans des politiques parfois contradictoires et la société civile considère qu’un grand nombre des premières idées du mouvement civique qui l’a porté au pouvoir ont été abandonnées. Ainsi, nos tentatives de participation plus large, ont été étouffées par la méfiance que de nombreux militants civiques ont vis à vis du gouvernement, et la sincérité de notre projet a été mise en doute.</p> <p>En outre, les dynamiques sociales du P2P, qui bien sûr existent comme dans de nombreux autres pays, ne sont pas particulièrement développées dans des formes modernes supportées par le numérique en Equateur. Le fait qu’il n’a pas été possible à l’équipe dirigeante du projet de recherche de se connecter directement avec les dirigeants politiques afin de tester leur engagement réel n’a pas faciliter le projet. Cela a été extrêmement frustrant.</p> <p>Sur le plan positif, nous avons été entièrement libres de mener nos recherches et de formuler nos propositions, et il est difficile de ne pas croire que le niveau de financement dont le projet a bénéficié ne reflète pas un certain degré d’engagement.</p> <p>Ainsi, le sommet est sur la bonne voie, et nous avons reçu de nouveaux engagements. Il est clair, cependant, qu’il faudra juger sur pièces lors du sommet et de ses suites.</p> <p>Quel que soit le résultat final, j’ai toujours été convaincu que la formulation du premier « Plan de Transition vers les communs » (que vos lecteurs trouveront ici) légitimé par un Etat-nation, place le mouvement P2P et des communs sur un niveau géopolitique supérieur. En tant que tel, il peut être considéré comme faisant partie de la maturation globale de l’approche P2P/communs, même si il s’avère ne pas fonctionner complètement en Équateur.</p> <p><strong>RP: Je crois que l’une des questions qui a surgi en concevant les propositions FLOK est que les Equatoriens, qui vivent dans les zones rurales, craignent qu’un système basé sur le partage ne tend à mettre leurs savoirs traditionnels au service d’intérêts privés. Pouvez-vous dire quelque chose à propos de cette peur et comment vous croyez que votre plan peut répondre à ces préoccupations?</strong></p> <p>MB: Comme vous le savez, les communautés traditionnelles ont souffert de la biopiraterie systématique au cours des dernières décennies, de la part des scientifiques occidentaux qui étudient leur connaissance de la botanique, extraient des résultats scientifiques brevetables, puis les commercialisent à l’Ouest.</p> <p>L’usage de licences de partage total comme la GPL, permettent de protéger la connaissance comme un bien commun, mais permettraient encore la commercialisation complète sans le retour d’avantages matériels à l’Equateur. Donc, ce que nous proposons est une discussion sur un nouveau type de licence, que nous appelons Licence de réciprocité basée sur le commun (<a href="http://p2pfoundation.net/Peer_Production_License">Commons-Based Reciprocity Licensing</a>). Cette idée a d’abord été conçue par Dmytri Kleiner, un pionnier de la Peer Production Licence.</p> <p>Ces licences seraient conçus pour une utilisation particulière, par exemple la recherche de la biodiversité dans une série de communautés traditionnelles. Elles permettent le partage non-commercial, l’utilisation commerciale par des entités à but non lucratif, et même s’adresse à des entités à but lucratif qui contribuent en retour. Surtout, elles créent une frontière vis à vis des acteurs à but lucratif qui ne contribuent pas en retour, et leur demande de payer.</p> <p>Ce qui est essentiel ici, ce n’est pas seulement le flux financier potentiel, mais c’est d’introduire le principe de réciprocité dans le marché, créant ainsi une économie éthique. L’idée est que les communautés traditionnelles peuvent créer leurs propres véhicules (processus) éthiques, et créer une économie dont elles peuvent également bénéficier, et qui reste sous leur contrôle.</p> <p>Ce concept commence à attirer l’attention des communautés de production ouvertes (open Hardware). Cependant, le débat en Equateur ne fait que commencer. Paradoxalement, les communautés traditionnelles sont aujourd’hui soit à la recherche de la protection de la propriété intellectuelle traditionnelle, qui ne fonctionne pas vraiment pour eux, soit pour des options de non-partage.</p> <p>Donc nous avons vraiment besoin de développer des solutions éthiques intermédiaires pour ceux à qui elles peuvent être utiles, tout <em>en les mettant dans le siège du conducteur</em>, selon l’expression de Sheila Greer.</p> <h1>Le renversement fondamental de notre civilisation</h1> <p><strong>RP: Dans l’économie mondiale d’aujourd’hui, où pratiquement tout le monde et tout semble être interconnecté et soumis aux règles du néolibéralisme et du marché, est-il vraiment possible pour un pays comme l’Equateur de partir dans une direction différente qui lui serait propre?</strong></p> <p>MB: Une transition complète est en effet probablement une affaire mondiale, mais les micro-transitions doivent partir de la base, et un gouvernement progressiste qui serait en mesure de créer des politiques et des projets exemplaires montrerait le chemin.</p> <p>L’Équateur, dans une situation néo-coloniale difficile, est soumis aux pressions du marché mondial et des groupes sociaux internes qui lui sont affiliés. Il y a des signes clairs que, depuis 2010, le gouvernement équatorien s’est éloigné des idées radicales originales exprimées dans la Constitution et le Plan national, comme nous l’avons entendu relaté par la plupart des mouvements civiques que nous avons rencontré.</p> <p>Le passage à une économie sociale de la connaissance est d’une importance stratégique pour dé-colonialiser l’Equateur mais cela ne signifie pas que cela va effectivement se produire. Cependant, les forces progressistes n’ont pas complètement disparu des institutions gouvernementales.</p> <p>Aujourd’hui, il est vraiment difficile de prédire quelle sera le résultat de ce projet. Mais comme je le dis, compte tenu de l’investissement que le gouvernement a fait dans le processus, nous croyons qu’il y aura des progrès. Mon opinion personnelle est que la combinaison de nos réalisations politiques et théoriques, et l’existence des documents de propositions politiques, signifie que même avec des progrès modestes dans les lois et sur le terrain, nous pouvons être certains que nous aurons fait une différence.</p> <p>Le plus probable est que le résultat sur place se révélera être un mélange hybride d’acceptation et de refus de nos propositions, et très certainement la situation n’est pas encore suffisamment mature pour que soit acceptée la logique sous-jacente de notre Plan de Transition pour les Communs (Commons Transition Plan) dans sa totalité.</p> <p>En d’autres termes, ce que nous pouvons espérer de mieux, c’est la publication et le dialogue sur le plan lui-même, et des actions concrètes, des cadres législatifs, et des projets pilotes. Cela aura pour effet de donner une vraie légitimité à notre approche et de placer les communs à un niveau géo-politique. Que pouvons-nous espérer de plus?</p> <p>Personnellement, je crois que même si seulement 20% de nos propositions sont retenues pour l’action, nous pouvons considérer qu’il s’agit d’un succès relatif. C’est la première fois qu’une telle transition même partielle aura des effets à l’échelle d’une nation et, comme je le vois, cela donne une légitimité à un nouvel ensemble d’idées sur la transition sociétale. Donc, je crois que nous sommes dignes de notre engagement.</p> <p>Nous devons accepter que les réalités du pouvoir politique soient incompatibles avec les attentes d’un processus propre pour un changement aussi fondamental de politique. Mais nous espérons que certaines propositions essentielles du projet feront une différence, à la fois pour les Equatoriens et pour tous ceux qui regardent le projet.</p> <p>Pour l’avenir, toutefois, je dois dire que je m’interroge sérieusement sur l’idée d’essayer de « pirater une société » (“hack a society”) ce qui était la philosophie initiale du projet et des personnes qui nous ont embauchés. Vous ne pouvez pas pirater une société, car une société n’est pas un programme exécutable. Le changement politique a besoin d’une base sociale et politique, et celle-ci était très faible depuis le début dans cette affaire.</p> <p>C’est pourquoi je crois que les projets futurs devraient d’abord se concentrer sur les niveaux inférieurs de l’organisation politique, comme les villes et les régions, où la politique est plus proche des besoins de la population. Cependant, l’Histoire est toujours pleine de surprises, et des paris audacieux peuvent donner des résultats. Donc FLOK peut encore surprendre les sceptiques.</p> <p><strong>RP: Si l’Équateur adoptait votre plan (ou une partie substantielle de celui-ci), quelles seraient les conséquences à votre avis, pour l’Equateur, pour les autres pays, et pour les différents mouvements libres et ouverts? Et quelles seraient les conséquences si rien n’était retenu ?</strong></p> <p>MB: Comme je le dis, à ce stade, dans le meilleur des cas, je vois seulement qu’il sera possible que se réalisent quelques avancées juridiques et des projets pilotes. Ceux-ci seraient importants, ce sont des graines pour l’Equateur, et cela donnerait une crédibilité supplémentaire à notre effort.</p> <p>Je me rends compte que cela peut vous surprendre de me l’entendre dire, mais je ne pense pas que cela soit l’essentiel. Nous avons déjà des milliers de projets dans le monde qui sont engagés dans des formes de production par les pairs et de transitions vers communs, et cette tendance profonde ne va pas changer. Les efforts visant à changer la logique économique et social vont aller de l’avant avec ou sans l’Equateur.</p> <p>Comme je l’ai mentionné, ce que nous avons maintenant que nous n’avions pas avant, indépendamment de la mise en œuvre en Equateur, est un premier plan global de transition basé sur les communs, et plusieurs propositions législatives concrètes. C’est loin d’être parfait, mais c’est une référence que d’autres, localités, villes, (bio)régions et États seront en mesure de prendre à leur compte et d’adapter.</p> <p>Dans le même temps, nous devons poursuivre la transformation à la base et reconstruire des coalitions orientées vers les communs à tous les niveaux, local, régional, national et mondial. Cela prendra du temps, mais puisque la croissance infinie n’est pas possible dans une économie fini, un certain type de transition est inévitable. Espérons juste que ce sera pour le bénéfice des « commoners » et de la majorité de la population mondiale.</p> <p>Ce dont nous avons besoin, c’est essentiellement de semer les graines de la nouvelle contre-économie, et le mouvement social qui peut la défendre, faciliter son emergence et la développer. Chaque expression politique et formulation de politique publique est un bonus.</p> <p>Quant à la fin du jeu, vous avez bien deviné. Ce qui distingue l’effort de la Fondation P2P et de nombreux chercheurs FLOK, c’est que nous ne sommes pas seulement engagés dans une démarche pour l’ajout de certaines communs et de la dynamique de P2P le cadre capitaliste existant, mais que nous visons une « phase de transtion » profonde.</p> <p>Travailler pour une société et une économie durable est absolument crucial pour l’avenir de l’humanité, et en même temps que nous respectons les libertés des gens de s’engager dans la dynamique de marché pour l’allocation des biens rivaux, on ne peut pas se permettre un système basé sur une croissance infinie et une rareté de l’ingénierie, ce qu’est en fait le capitalisme.</p> <p>En d’autres termes, aujourd’hui, nous considérons la nature infinie et nous croyons que les ressources qui sont infinies devraient être rares, afin de protéger les acteurs monopolistiques; demain, nous devrons considérer la nature comme une ressource finie, et nous devrons respecter l’abondance de la nature et de l’esprit humain.</p> <p>Aussi, notre but est-il de parvenir à ce renversement fondamental de notre civilisation, rien de moins. Comme vous pouvez le voir sur nos propositions, nous visons une transformation simultanée de la société civile, du marché et des pouvoirs publics. Et nous le faisons sans inventer ou imposer des utopies, mais par l’extension des prototypes fonctionnels des commoners et des producteurs en pair à pair eux-mêmes.</p> <p><strong>RP: Merci pour cette conversation. Bonne chance pour le sommet.</strong></p>  
<blockquote><p> Interview of Philippe Minard about E. P. Thompson’s book: Whigs and Hunters : The Origin of the Black Act, translated and published in French in 2014. </p></blockquote> <p><iframe loading="lazy" frameborder="0" width="400" height="225" src="http://www.dailymotion.com/embed/video/x1b1xbe?logo=0" allowfullscreen></iframe><br /><a href="http://www.dailymotion.com/video/x1b1xbe_philippe-minard-boite-a-idees_news" target="_blank" rel="noopener noreferrer">Philippe Minard</a> <i>par <a href="http://www.dailymotion.com/Mediapart" target="_blank" rel="noopener noreferrer">Mediapart</a></i></p>  +
<blockquote><p>En Catalogne, la coopérative <a href="http://femprocomuns">femprocomuns</a> propose des ateliers, des sessions de travail et des outils élaborés à partir du Modèle de Soutenabilité des Communs, qui a fait l’objet d’une recherche de plusieurs années avec des collectifs et des individus engagés dans les communs.</p></blockquote> <figure id="attachment_6826" aria-describedby="caption-attachment-6826" style="width: 2560px" class="wp-caption alignnone"><img decoding="async" loading="lazy" class="size-full wp-image-6826" src="https://www.remixthecommons.org/wp-content/uploads/2022/06/ModelSostenibiliatProcomu_taller-scaled.jpg" alt="" width="2560" height="1130" srcset="https://www.remixthecommons.org/wp-content/uploads/2022/06/ModelSostenibiliatProcomu_taller-scaled.jpg 2560w, https://www.remixthecommons.org/wp-content/uploads/2022/06/ModelSostenibiliatProcomu_taller-342x151.jpg 342w, https://www.remixthecommons.org/wp-content/uploads/2022/06/ModelSostenibiliatProcomu_taller-607x268.jpg 607w, https://www.remixthecommons.org/wp-content/uploads/2022/06/ModelSostenibiliatProcomu_taller-768x339.jpg 768w, https://www.remixthecommons.org/wp-content/uploads/2022/06/ModelSostenibiliatProcomu_taller-1536x678.jpg 1536w, https://www.remixthecommons.org/wp-content/uploads/2022/06/ModelSostenibiliatProcomu_taller-2048x904.jpg 2048w" sizes="(max-width: 2560px) 100vw, 2560px" /><figcaption id="caption-attachment-6826" class="wp-caption-text">cof</figcaption></figure> <pre>Cet article est dérivé de contenus sous <strong>Creative Commons Attribution Share alike 3.0-es (CCBYSA)</strong>. Voir accréditation en pied de page.</pre> <h2 style="text-align: left;">Introduction aux communs</h2> <p style="text-align: left;"><strong>Aux côtés du marché et de l’État, il existe un troisième modèle d’organisation sociale et économique, les communs.</strong> Outre les nombreux cas de production, de reproduction et de gestion de biens communs traditionnels qui se sont maintenus au fil des ans, des projets technologiques, urbains et culturels, dont certains utilisent des licences libres et ouvertes, avec des modèles distribués et démocratiques de production, de reproduction, de gestion et de prise de décision, ont été lancés au cours des dernières décennies. Ces projets sont différents les uns des autres, mais partagent certains principes et qualités.</p> <p style="text-align: left;">Les communs sont un modèle d’organisation sociale qui résout collectivement les besoins et les relations sociales par l’autogestion et la coproduction, en prenant en charge les ressources nécessaires de manière durable, sans les épuiser ni les mettre en danger. Un commun implique l’articulation d’une communauté qui assume des responsabilités et des décisions communes, qui produit collectivement avec sa force de travail, qui se dote de règles convenues et, le cas échéant, de biens partagés. Les ressources (les biens communs) concernées peuvent être matérielles et immatérielles, naturelles ou produites par l’activité humaine.</p> <p> </p> <p><a href="https://commons.wikimedia.org/wiki/File:AMAP_Goutte_d%27Or_IMG_20210925_115029818_25.jpg#/media/File:AMAP_Goutte_d'Or_IMG_20210925_115029818_25.jpg"><img decoding="async" loading="lazy" src="https://upload.wikimedia.org/wikipedia/commons/2/26/AMAP_Goutte_d%27Or_IMG_20210925_115029818_25.jpg" alt="AMAP Goutte d'Or IMG 20210925 115029818 25.jpg" width="3264" height="1836" /></a><br /> <a title="Creative Commons Attribution-Share Alike 4.0" href="https://creativecommons.org/licenses/by-sa/4.0">CC BY-SA 4.0</a>, <a href="https://commons.wikimedia.org/w/index.php?curid=114353234">Lien</a></p> <p style="text-align: left;">Il est de plus en plus évident pour un nombre croissant de personnes que le modèle basé sur la maximisation du profit privé a échoué, qu’il n’est pas viable et non soutenable pour la société et pour la planète. Ce modèle, qui prévaut encore, nous conduit à une crise sociale et à une urgence climatique sans précédent. Face à cette situation, nous trouvons dans la matrice des communs un moyen de nous réorganiser afin d’articuler des alternatives durables. Cette matrice peut être complémentaire à d’autres modèles d’organisation démocratique, de soutenabilité écologique et d’économie solidaire.</p> <p style="text-align: left;"><strong>Les communs ont des origines très anciennes dans les sociétés humaines, apparaissant dans différentes situations et, en particulier, dans les situations d’urgence ou de catastrophe. </strong>Certains communs traditionnels ont été éradiqués en Europe aux 18e et 19e siècles avec la fermeture des champs, donnant lieu à l’accumulation capitaliste et à la révolution industrielle. L’éradication ou la marginalisation des communs s’est étendue aux nouveaux territoires que les empires et États européens émergents colonisaient. La réponse a été multiple : conflits de résistance pour défendre les communs menacés, résistance à la colonisation et à l’esclavage, et réponse des paysans prolétarisés (dans certains cas, d’anciens commoners ou leurs descendants) à travers les associations de travailleurs et <strong>le coopérativisme</strong>. Ce processus n’est pas terminé, la gestion des biens communs est, aujourd’hui encore, fermés ou privatisés par l’exploitation minière, la déforestation agricole ou les géants technologiques. Mais les biens communs, ressources (richesses collectives, naturelles, infrastructures civiles, œuvres culturelles, traditions, connaissances,…), sont présents dans notre environnement, et pour les préserver (d’un point de vue social et environnemental), aujourd’hui nous pouvons également chercher des réponses dans l’auto-organisation des personnes, l’associationnisme et dans la revitalisation et la réinvention du coopérativisme ouvert (open cooperativism).</p> <p style="text-align: left;"><strong>L’écologie </strong>nous a appris l’importance des écosystèmes interconnectés, elle a remis en cause l’imaginaire anthropocentrique en plaçant l’espèce humaine comme une espèce comme les autres, qui a en même temps une responsabilité pour son impact. Le point de vue des communs met l’accent sur l’intendance plutôt que sur la propriété et sur l’importance de la soutenabilité dans la transmission des ressources et de l’environnement écologique aux générations futures.</p> <p style="text-align: left;">Les communs sont renouvelés par la culture <strong>libriste</strong>, les logiciels (Linux, LibreOffice, etc.) mais aussi d’autres initiatives aussi diverses que le réseau internet communautaire Guifi.net, le partage des semences en Inde, la protection des espèces de pommes de terre à valeur génétique au Pérou (Potato Park) ou comme le camp de réfugiés de Zaatari en Jordanie ou le CouchSurfing (offrir à des voyageurs de dormir sur son canapé).</p> <p style="text-align: left;">« Soyons clairs : les communs ne sont pas une utopie. C’est quelque chose qui se passe en ce moment même. Nous pouvons le voir dans d’innombrables villes, dans le Sud et le Nord industriel, dans les communautés de logiciels libres et les cyber-réseaux mondiaux. »<br /> <em>Helfrich, Silke ; Bollier, David (2020) Free, fair and alive : the insurgent power of the commons.</em></p> <p style="text-align: left;">Les principes des communs s’acquièrent dans la sphère domestique qui est un des espaces essentiel de la reproduction sociale et de sa durabilité. En ce sens, il existe une confluence entre les communs et <strong>l’économie féministe</strong>, qui les réinterprète et les transforme, en soulignant l’importance du travail reproductif invisible dans le modèle du marché. La perspective féministe met en lumière tout ce qui rend possible et durable un projet communautaire.</p> <blockquote> <p style="text-align: left;">La mise en commun (« commoning ») commence dans la famille. La cuisine, où la production et la reproduction se rencontrent et où les énergies de la journée sont négociées entre les genres et les générations. C’est là que sont prises les premières décisions capitales concernant la division du travail, la distribution des produits, la création du désir et le maintien de la santé.<br /> <em>Linebaugh, Peter (2010) Some Principles of the Commons. Counterpunch.</em></p> </blockquote> <h2>Faire place aux communs</h2> <p>Aujourd’hui, les communs constituent une matrice dans laquelle se reconnaissent les acteurs engagés dans des initiatives et des projets qui cherchent à préserver ou produire des ressources, résoudre des besoins collectifs, en tissant des relations sociales respectueuses des personnes et de la nature. Ces acteurs s’organisent collectivement à travers des mécanismes d’autogestion et d’autoproduction et de collaboration à différentes échelles. Avec leurs communautés ils visent une forme de production collaborative de biens matériels ou immatériels qui seront mis à la disposition de ceux qui en ont besoin selon des règles à définir ensemble. Dans ces communs, le défi consiste souvent à articuler les personnes et les organisations aux motivations diverses pour qu’elles utilisent, gèrent et contribuent par une approche de production p2p et/ou d’inter-coopération, à une mission orientée par des valeurs partagées. Il s’agit de rechercher le moyen pratique de convenir de l’usage d’une ressource partagée ou d’articuler un réseau relationnel d’entraide.</p> <figure id="attachment_6825" aria-describedby="caption-attachment-6825" style="width: 2560px" class="wp-caption alignnone"><img decoding="async" loading="lazy" class="size-full wp-image-6825" src="https://www.remixthecommons.org/wp-content/uploads/2022/06/ModeleSoutenabiliteCommuns-scaled.jpg" alt="" width="2560" height="1473" srcset="https://www.remixthecommons.org/wp-content/uploads/2022/06/ModeleSoutenabiliteCommuns-scaled.jpg 2560w, https://www.remixthecommons.org/wp-content/uploads/2022/06/ModeleSoutenabiliteCommuns-342x197.jpg 342w, https://www.remixthecommons.org/wp-content/uploads/2022/06/ModeleSoutenabiliteCommuns-607x349.jpg 607w, https://www.remixthecommons.org/wp-content/uploads/2022/06/ModeleSoutenabiliteCommuns-768x442.jpg 768w, https://www.remixthecommons.org/wp-content/uploads/2022/06/ModeleSoutenabiliteCommuns-1536x884.jpg 1536w, https://www.remixthecommons.org/wp-content/uploads/2022/06/ModeleSoutenabiliteCommuns-2048x1179.jpg 2048w" sizes="(max-width: 2560px) 100vw, 2560px" /><figcaption id="caption-attachment-6825" class="wp-caption-text">cof</figcaption></figure> <p>De tels processus s’appliquent en de multiples domaines,  comme par exemple l’alimentation, l’eau, la santé, les filières agricoles, l’innovation technique, … et aux différentes échelles territoriales. Ils sont d’une grande complexité car l’auto-organisation repose sur la qualité des relations humaines qui se tissent dans la pratique, mais aussi sur des mécanismes économiques et juridiques à co-construire, et la reconnaissance des valeurs partagées. Faire naître ces mécanismes de gouvernance en commun demande du temps. Cela requiert aussi l’appropriation d’outils et de méthodes qui permettent de saisir et mobiliser l’expérience vécue dans les communs pour en faire une connaissance et une culture commune.</p> <p>Pour qu’un tel travail puisse se réaliser, il est aussi nécessaire de concevoir un cadre accueillant qui prend la forme d’<strong>un processus d’accompagnement ou animation adapté à chaque contexte singulier</strong> et aux objectifs des participants que sont les porteurs de projets, les institutions publiques, les acteurs de la société civile (économiques, ESS, innovateurs sociaux, ….etc).</p> <h2>Leur donner de la puissance</h2> <p>Pour répondre à ce besoin, nous avons développé au cours des dernières années un outil et une démarche pour accompagner les collectifs qui cherchent à proposer des solutions aux défis de leurs territoires.</p> <p>Nous nous appuyons sur un modèle conceptuel qui représente 5 dimensions interconnectées la mise en commun (5 piliers). Il modélise la façon dont un projet fonctionne ou souhaite fonctionner. Il utilise un schéma visuel, le <strong>Modèle de soutenabilité des communs </strong>qui nous aide à situer et qualifier les communs au regard de ces 5 dimensions.</p> <p><img decoding="async" loading="lazy" class="aligncenter wp-image-6812 size-full" src="https://www.remixthecommons.org/wp-content/uploads/2022/06/5879953783667144909_121-1.jpg" alt="" width="1280" height="1280" srcset="https://www.remixthecommons.org/wp-content/uploads/2022/06/5879953783667144909_121-1.jpg 1280w, https://www.remixthecommons.org/wp-content/uploads/2022/06/5879953783667144909_121-1-342x342.jpg 342w, https://www.remixthecommons.org/wp-content/uploads/2022/06/5879953783667144909_121-1-607x607.jpg 607w, https://www.remixthecommons.org/wp-content/uploads/2022/06/5879953783667144909_121-1-768x768.jpg 768w" sizes="(max-width: 1280px) 100vw, 1280px" /></p> <p>Ce schéma est un support pour mobiliser un ensemble d’outils méthodologiques, juridiques, économiques, issus des sciences sociales et de l’expérience cumulée de la matrice des communs au cours des dernières décennies. Ces outils permettent d’aller plus loin, d’analyser ce qui existe et de développer les potentiels des initiatives en fonction de leurs contextes et environnements.</p> <p>En travaillant ensemble avec de tels outils sur un même territoire ou bien dans un même domaine, les acteurs peuvent développer des coopérations nouvelles et mieux prendre en charge l’objet de leur projet.</p> <p><strong>Pilier communautaire. </strong>Au cœur du modèle se trouve la communauté des personnes qui produisent, gèrent et utilisent un élément commun particulier qu’elles partagent. Elle s’articule à travers des mécanismes, des outils et des règles qui permettent de réguler son fonctionnement. Les projets d’économie sociale, solidaire et coopérative (ESSC) et les biens communs numériques, urbains ou de la connaissance impliquent souvent des communautés importantes et diverses. Ils dépendent de processus dans lesquels la participation est essentielle, ils proposent des modèles de gouvernance distribuée et les personnes qui y participent veulent influencer leur environnement, consciemment et collectivement. La communication, la délibération et la prise de décision sont des facteurs importants à prendre en compte.</p> <p><strong>Pilier de mobilisation des ressources.</strong> Il s’agit de la mobilisation des ressources nécessaires à l’existence du projet, matérielles ou immatérielles, qui ne sont pas des forces de travail. Ils peuvent être fournis par les membres de la communauté articulée autour du projet ou venir de l’extérieur. Cela peut se faire selon différents modèles de relations économiques (cession gratuite, don, prêt, échange, intercoopération, marché social, marché capitaliste). Il peut s’agir de ressources naturelles, monétaires, financières, de matériaux désaffectés qui sont réintégrés dans le circuit économique, de contenus écrits ou audiovisuels, de logiciels informatiques, entre autres. Et, bien sûr, ils peuvent servir à rémunérer et/ou à compenser la main-d’œuvre.</p> <p><strong>Pilier de coproduction.</strong>  Il se concentre sur la main-d’œuvre, sur les relations de production qui sont établies, sur la façon dont la production est organisée et sur les motivations des personnes qui y participent. Elle parle d’autoproduction collective : la production est réalisée au sein d’une communauté par ses propres membres, pour répondre à leurs propres besoins et défis. Il est nécessaire de comprendre quels sont les individus, les collectifs et les organisations qui composent cette communauté et comment ils sont liés les uns aux autres ; si une partie de cette production est réalisée en dehors de la communauté ou dans d’autres communautés avec lesquelles des relations sont établies, et si la production répond uniquement à ses propres besoins ou si elle est réalisée au grand jour et que tout le monde peut en bénéficier. Il s’agit de toute la force de travail humaine, rémunérée ou volontaire, qui doit être mobilisée, coordonnée et mise en collaboration.</p> <p><strong>Pilier de la co-gouvernance. </strong>Il identifie les outils et mécanismes sociétaux disponibles pour permettre la participation de la communauté motrice, exécutante et/ou cible du projet à la prise de décision de manière horizontale, démocratique et distribuée. Quelles sont les politiques d’adhésion à un projet, comment devenir membre de la communauté ou de l’entité, comment mobiliser les ressources nécessaires, quels sont les engagements de retour et de rentabilité, et comment convenir et exécuter la répartition de la valeur générée entre les contributeurs.</p> <p><strong>Pilier de partage. </strong>La manière de partager les connaissances, les compétences et même la production immatérielle ou matérielle peut être la clé pour qu’un projet de biens communs soit reproduit de manière durable et pour qu’il puisse être répliqué ou adapté. Il s’agit de disposer de mécanismes permettant de transmettre, au sein de la communauté, la manière dont les choses sont faites (documentation, formation interne, apprentissage partagé) ; le partage ouvert par le biais de licences publiques, la publication des fichiers sources, les données ouvertes et la collaboration avec la réplication.</p> <pre><strong>Travail dérivé de :</strong> Matériaux de La Comunificadora 4 (femProcomuns et LabCoop, 2019-20) l CCBYSA 3.0-es Matériel pour les cours de coopérativisme de plateforme (femProcomuns-Dimmons-Free Knovledge institute, 2018). CCBYSA 3.0-es Traduction et adaptation en français 2022. CCBYSA 3.0-fr.<strong> Auteurs:</strong> David Gómez Fontanills, Mònica Garriga Miret, Guernica Facundo Vericat, Wouter Tebbens, Pere Ribas,  David Jacovkis Halperin, Jordi Framis Maimi, Frédéric Sultan Traduction en Français: Coordonné par femProcomuns et Remix the commons dans le cadre d’Écosystèmes des Communs. Traduction en français 2022. CCBYSA 3.0-fr. <strong>Version:</strong>0.1.1 FR | 06/2022</pre> <p> </p>  
<p>At the last meeting of the Francophone network for the commons, popular education approaches have been discussed several times. Working groups should be set up to pursue this logic, one in particular, around the idea of school or university common folk. This article is a contribution to the debate and a proposal to organize a large meeting of the actors involved in different practices of learning the commons with a political perspective. The article is in French only. You can also find a list of refences of actions at the end. </p> <p>Différentes initiatives s’inscrivent dans une logique d’école ou université populaire des communs. Celles que nous connaissons le mieux sont l’<a href="http://p2pfoundation.net/School_of_the_Commons_-_Catalonia">école des Communs de Barcelone</a>, <a href="http://www.schoolofcommoning.com">celle de Londres</a>, ou l’<a href="http://web03.webcoach.at/w16/commons/index.php/Hauptseite">université d’été</a> qui se déroule en Allemagne depuis quelques années. A Montréal, une rencontre « <a href="http://bit.ly/1kPbTFK">A l’école des communs</a> » s’est déroulée à la fin de l’année 2012. </p> <p>Ces initiatives prennent différentes formes. Certaines sont permanentes alors que d’autres sont des temps de rencontres ponctuels. Certaines allient auto formation et transmission de savoirs dans une perspective d’éducation populaire, d’autres veulent d ’emblée s’inscrire dans des cursus académiques. Pour les unes, une école des communs se doit d’être nomade et proactive dans son environnement socio politique. Pour les autres elles doivent plutôt s’ancrer dans les institutions d’enseignement. La place et les rôles respectifs du présentiel et du virtuel peuvent varier. </p> <p>Les pédagogies appliquées sont plus ou moins ouvertes. Elles vont de la conférence, au format somme toute assez traditionnel (Londres), à un travail de construction de coalition locale d’activistes et de chercheurs (Barcelone ou Montréal).<br /> Finalement, une discussion sur la nature de ce que devrait être la pédagogie à l’ère des communs (peeragogie) s’est déroulée ces dernières semaines sur le forum de discussion Commoning (en anglais).</p> <p>Ces initiatives incluent dans leurs objectifs de produire des documents de référence tels que par exemple les <a href="http://bit.ly/LtK064">interviews conférences de James Quilligan</a>, les interviews de <a href="https://www.remixthecommons.org/?fiche=a-lecole-des-communs-premiere-conversation-sur-leco-nomie-des-communs">Michel Bauwens</a> et <a href="https://www.remixthecommons.org/?fiche=a-lecole-des-communs-deuxieme-conversation-sur-leco-nomie-des-communs">Lionel Maurel</a> pour A l’école de communs ou la transposition des principes définis par E. Ostrom dans un « langage activiste » par le groupe allemand (qui sera ensuite <a href="http://www.savoirscom1.info/2012/11/03/huit-points-de-reference-pour-la-mise-en-commun-des-biens-2/">traduit en français par Savoircom1</a>). </p> <p>La <a href="http://p2pfoundation.net/ECC2013">conférence de Berlin</a> de mai 2013 a été l’occasion de mutualiser ces expériences au cours de deux « side events » axés sur la « <a href="http://p2pfoundation.net/Commons_Culture_Communications_-_2013">Culture et Communication des Communs </a>» et sur l’« <a href="http://p2pfoundation.net/Commons_Education_Commons_-_2013">Éducation des Communs</a> ». Une réflexion collective sur <a href="http://www.percolab.com/2014/01/hosting-the-commons/">les modes d’animation d’assemblées et de conférences sur les communs</a> a été initiée à cette occasion. Dans ce contexte, une démarche ouverte d’éducation aux communs pour et par une coalition francophone pourrait enrichir l’offre existante et démultiplier sa puissance de transformation sociale et politique en systématisant ces démarches.</p> <p>L’un des premiers enjeux que rencontre une démarche d’éducation populaire autour des communs aujourd’hui est certainement lié à l’étude et la stabilisation des catégories de définition des communs et du vocabulaire des communs. Elaborer des catégories des communs plus opérationnelles faciliterait la mise en réseau des commoneurs et la dissémination du paradigme des communs dans la société. Des initiatives existent sur ce terrain qu’il faut regarder de près et renforcer. <a href="http://movecommons.org">Move Commons</a> est une des plus avancées. Le site web propose d’attribuer un label à un projet selon des critères correspondant à la nature des communs (4 types) au mode de gouvernance de l’organisation ou de l’initiative concernée. Le formulaire permet alors de produire un badge, à la manière des licences Creative Commons qui pourra être inclus dans la page web du projet. Move Commons s’est développé dans l’écosystème des communs espagnols formé par le Medialab Prado et l’association Communes. Aujourd’hui, Bastien Guerry, l’un des initiateurs de Move commons, développe une deuxième version du site qui s’affranchit des catégories pour privilégier la qualification des initiatives sous la forme de tags. A travers la question des labels des communs, Move Commons interroge la possibilité et la pertinence de certification des pratiques et des communautés.</p> <p>Le collectif Remix The Commons, composé de 5 organisations francophones (en France, au Maroc, au Sénégal, au Québec), s’attache à définir des catégories qui cette fois s’appliquent à des documents. Remix The Commons invite à documenter les pratiques et les enjeux des biens communs. Entre 2010 et 2013, le collectif Remix The Commons a notamment collecté auprès de commoneurs du monde entier, chercheurs ou activistes, leurs <a href="https://www.remixthecommons.org/projet/definir-les-biens-communs/">définitions des biens communs</a> sous la forme de brèves capsules vidéos. Ces documents (et d’autres, actuellement le site en référence environ 260), sont classés en fonction d’une part des domaines d’action ou ressources mises en biens communs : l’eau, la connaissance, les infrastructures, …etc, et d’autre part, en fonction de l’agenda des luttes propres aux communautés et aux acteurs : le droit d’accès à l’eau potable, le libre accès à la connaissance, la neutralité des infrastructures telles que Internet, …etc. Le catalogue (et donc les catégories) de Remix The Commons est considéré comme une contribution (un commun) au mouvement des communs. Le principal artefact de ce catalogue est le <a href="http://remixthecommons.org">site web</a>.</p> <p>Les vocabulaires (jeux de catégories) qui émergent de ces initiatives ne gagneraient-ils pas à être explicités collectivement afin de nourrir la culture commune des communs ? On a pu voir à travers le <a href="https://fr.wikipedia.org/wiki/Projet:Biens_communs">projet Biens Communs de Wikipédia</a> qu’il y a un vide à combler. Certaines définitions manquent lorsque d’autres sont tronquées ou le reflet d’un point de vue qui ne tient pas compte de la perspective des communs.</p> <p>L’idée de glossaire des communs a fait l’objet des premières expérimentations autour de Ville en Biens Communs avec le <a href="http://www.encyclopetrie.org/experiment/glossaire-biens-communs/">groupe Encyclopétrie</a>. En partant de groupes de mots identifiés à la fois par Remix The Commons et dans le manifeste de Savoircom1, un dispositif de visualisation interactif a été expérimenté. Ce projet a le mérite d’ouvrir la réflexion sur l’objet lexique des communs et sur les conditions de production et d’interconnexion de glossaires des groupes, réseaux de commoneurs.</p> <p>Mais en plus de la création / amélioration des définitions dans l’encyclopédie, il serait utile de mettre à contribution les outils de web sémantique tels que ceux développés sous le leadership de Wikimedia, pour définir et stabiliser des catégories qui seraient ainsi plus facilement partageables. Le partage de ces catégories permettraient de rendre interopérables certains projets, comme ceux cités, et probablement d’autres que nous n’identifions pas encore.</p> <p>Un deuxième enjeu est certainement de mieux articuler transformations sociales et politiques.</p> <p>A différentes échelles, locale, régionale, nationale (pour ne prendre que celles-là) des collectifs se saisissent de problématiques plus ou moins spécifiques, telles que l’alimentation, le transport, la santé, l’environnement, l’information et l’éducation, l’espace public, le travail, l’énergie et l’environnement, l’eau, … pour agir très concrètement sur le terrain. Dans bien des domaines, la capacité de ces initiatives à peser de manière significative aux moments et dans les espaces décisionnels, est restreinte et doit être développée. Il est évident que certains de ces champs sont aujourd’hui beaucoup mieux lotis que d’autres. La connaissance, l’informatique libre ou Internet par exemple sont défendus par des groupes qui ont su constituer une force de frappe auprès de la puissance publique et développer des dispositifs de création ou de protection des communs à grande échelle. Les causes liées aux communs ne se limitent pas aux domaines reconnus, et, même si tout n’est pas acquis sur ces terrains, loin s’en faut, accompagner le « passage à l’échelle » du politique dans d’autres domaines devrait faire partie des objectifs de la coalition des biens communs. L’expérience de ces mouvements plus influents montre qu’il sont d’autant plus puissants dans cette sphère, qu’ils savent rassembler des militants et développer des outils de coordination et réunir des compétences spécifiques ,notamment juridiques, à leur domaine d’action..</p> <p>La mobilisation dépend en grande partie de la diffusion de la notion de communs dans la société. Dans une perspective d’éducation populaire, les modes de diffusion passent par une élaboration collective par les habitants des problématiques qu’ils partagent et sur lesquelles ils s’engagent (ou pas) dans la consolidation de liens sociaux ou symboliques qui fondent les communautés.</p> <p>Les MOOC, sont une piste régulièrement invoquée, pour contribuer à la diffusion de la notion de communs. Ils pourraient faire l’objet de coopérations entre des acteurs de la formation issus de l’univers académique et du monde associatif qui se sont dédiés à la formation professionnelle. Le <a href="http://master-recherche-infocom.u-paris10.fr/">Master recherche Infocom</a> de l’université Paris Ouest et coordonné par Louise Merzeau et <a href="http://animacoop.net/">Animacoop</a> formation professionnelle à la coopération mise en place par Outils réseaux http://outils-reseaux.org/ et la ville de Brest, pourraient conduire ce type de démarche. La chaire dédiée aux communs, soutenue par le Crédit Coopératif, le CNAM, l’IAP organisateur d’une table ronde sur Web, associations et communs, et bien d’autres acteurs issus du secteur de la formation sont mobilisables.</p> <p>Sous différentes formes, l’analyse de terrain, l’étude de cas, les recherches actions, des dispositifs qui sont conduits avec les personnes concernées, cette fois dans le but de peser sur la situation concrète, contribuent à (et s’appuient sur) l’élargissement des mobilisations. La <a href="http://about.kompost.me/filter/fabrique%20du%20commun">fabrique du commun</a> du groupe Kom.post détourne le format habituel de la conférence pour créé un espace de partage des savoirs liés à une problématique partagée.<br /> Au Sénégal, les <a href="https://www.remixthecommons.org/projet/petits-dejeuners-en-commun/">petits déjeuners des communs</a> organisent la rencontre des habitants et des artistes autour de problématiques inscrites dans l’espace local. La production des fiches d’expérience en vue de préparer de la <a href="http://www.terre-citoyenne.org/des-initiatives/guerande-2013/le-magazine-de-guerande.html">rencontre de Guérande</a> organisée par L’Université Internationale Terre Citoyenne (UITC), l’Association des Peuples de Montagnes du Monde (APMM) et l’Alliance Internationale Terre Citoyenne (AITC) est un autre exemple de ces pratiques. Un travail de recherche action en cours d’élaboration au Sénégal à travers le projet <a href="http://wiki.remixthecommons.org/index.php/Communs_en_Afrique">Communs en Afrique</a> se situe dans une perspective très proche. Il vise à définir des processus participatifs et expérimentaux pour documenter la problématique des communs en lien avec les défis auxquels fait face le continent : l’alimentation, le transport, la Santé, l’environnement, l’information, l’éducation, et observer des processus de Biens Communs en Afrique.</p> <p>Ce dernier projet fait appel à des <a href="https://www.remixthecommons.org/2013/12/definir-les-communs-sur-une-carte/">démarches de cartographie des communs</a> que nous avons commencé à explorer en nous appuyant sur <a href=" http://remixthecommons.infini.fr/">Chimère</a>, une application qui permet de classer et documenter des points d’intérêt sur un territoire. La cartographie participative permet non seulement la recension et la visualisation de ressources (éventuellement mises en communs), mais s’offre aussi comme un support de médiation au sein de la communauté sur les racines et le devenir des biens communs et pour la résolution des problématiques auxquelles elle fait face. Les démarches de cartographie sont déjà largement répandues pour outiller des groupes sociaux qui ont le désir de prendre en main leur destinée. On peut voir les actions qui font référence en Inde, au Brésil, en Afrique du Sud, en Guinée, en associant la production de carte et le processus délibératif des communautés. Les formes de production collectives des cartes ont été renouvelées par l’avènement d’Open Street Map, puis par le développement des pratiques de visualisation et d’ouverture des données (Open data). La production par les collectifs de leur propres représentations, leur permet de redessiner les enjeux et leur stratégies à partir de leur propre vision, comme le montre clairement les expériences de cartographie radicale depuis plusieurs décennies (Nicolas Lambert <a href="http://neocarto.hypotheses.org/15">cartographie radicale</a>. Les initiatives lancées par <a href="https://www.academia.edu/3886909/Mapping_the_Urban_Commons._A_new_representation_system_for_cities_through_the_lenses_of_the_commons">hackitectura</a> de cartographies des communs des Villes d’Athènes et Istambul et en cours actuellement à Rio en sont un exemple remarquable. En outre, partager les classifications des communs, comme évoquées précédemment, permettrait de développer des démarches de recherche actions conjointes.</p> <p>Cet embryon d’inventaire d’initiatives autour des définitions et de l’appropriation de la notion de communs ou de biens communs, est très bref. De toute évidence, il mériterait d’être étoffé. Aussi, n’hésitez pas à partager vos expériences et vos idées pour y contribuer.</p> <p>Nous pourrions imaginer de faire se rencontrer et échanger les personnes intéressées par ces initiatives afin de favoriser l’émergence de collaborations. Nous y sommes intéressés. Cela pourrait être un des volets d’une rencontre, école des communs, ou quelque soit sont titre, qui pourrait se dérouler en 2014. L’expérience d’école des communs de Barcelone suit cette ligne. Dans une interview, <a href="https://www.remixthecommons.org/?fiche=la-escuela-de-los-comunes-de-barcelona">Mayo Fuster</a> décrit le mode de fonctionnement de l’école des communs de Barcelone comme un espace de rencontre et de fécondation des projets. Chaque rencontre se déroule dans un espace correspondant à la problématique abordée. C’est une manière ouverte de faire réseau et coalition. De telles rencontres contribueraient à créer les conditions de la production de discours savants et politiques sur les communs à partir des causes et des pratiques que nous défendons.</p> <p>Frédéric Sultan et Alain Ambrosi.</p> <p>Références :</p> <p>Ecole des Communs de Barcelone (http://p2pfoundation.net/School_of_the_Commons_-_Catalonia)<br /> Ecole des Communs de Londres (www.schoolofcommoning.com),<br /> Université d’été en Allemagne http://web03.webcoach.at/w16/commons/index.php/Hauptseite.<br /> A l’école des communs Montréal http://bit.ly/1kPbTFK.<br /> University of the Commons San Francisco https://vimeo.com/65627856<br /> Interviews conférences de James Quilligan http://bit.ly/LtK064<br /> Conversations avec Michel Bauwens Lionel Maurel pour A l’école de communs https://www.remixthecommons.org/?fiche=a-lecole-des-communs-premiere-conversation-sur-leco-nomie-des-communs et https://www.remixthecommons.org/?fiche=a-lecole-des-communs-deuxieme-conversation-sur-leco-nomie-des-communs<br /> Transposition des principes définis par E. Ostrom dans un « langage activiste » traduit en français par Savoircom1 http://www.savoirscom1.info/2012/11/03/huit-points-de-reference-pour-la-mise-en-commun-des-biens-2/<br /> Conférence de Berlin de mai 2013 http://p2pfoundation.net/ECC2013<br /> Side event Culture et Communication des Communs: http://p2pfoundation.net/Commons_Culture_Communications_-_2013<br /> Side event Éducation des Communs. » (http://p2pfoundation.net/Commons_Education_Commons_-_2013<br /> Réflexion collective sur les modes d’animation d’assemblées et de conférences sur les communs http://www.percolab.com/2014/01/hosting-the-commons/<br /> Move Commons (http://movecommons.org)<br /> Définitions des biens communs : https://www.remixthecommons.org/projet/definir-les-biens-communs<br /> Catalogue Remix The Commons : http://remixthecommons.org<br /> Projet Biens Communs de Wikipédia : https://fr.wikipedia.org/wiki/Projet:Biens_communs<br /> Glossaire des communs : http://www.encyclopetrie.org/experiment/glossaire-biens-communs/.<br /> Master recherche Infocom de l’université Paris Ouest (Louise Merzeau) http://master-recherche-infocom.u-paris10.fr/<br /> Outils réseaux http://outils-reseaux.org/<br /> Animacoop : http://animacoop.net/<br /> La fabrique du commun http://about.kompost.me/filter/fabrique%20du%20commun<br /> les petits déjeuners des communs (https://www.remixthecommons.org/projet/petits-dejeuners-en-commun/<br /> projet Communs en Afrique http://wiki.remixthecommons.org/index.php/Communs_en_Afrique<br /> Nicolas Lambert cartographie radicale http://neocarto.hypotheses.org/15).<br /> Expérience de cartographies / Remix The Commons : https://www.remixthecommons.org/2013/12/definir-les-communs-sur-une-carte/<br /> Chimère : http://remixthecommons.infini.fr<br /> Université Internationale Terre Citoyenne (UITC), l’Association des Peuples de Montagnes du Monde (APMM) et l’Alliance Internationale Terre Citoyenne (AITC) à l’occasion de la rencontre de Guérande http://www.terre-citoyenne.org/des-initiatives/guerande-2013/le-magazine-de-guerande.html<br /> projet Communs en Afrique http://wiki.remixthecommons.org/index.php/Communs_en_Afrique<br /> Nicolas Lambert cartographie radicale http://neocarto.hypotheses.org/15).<br /> Interview Mayo Fuster : https://www.remixthecommons.org/?fiche=la-escuela-de-los-comunes-de-barcelona</li>