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|Enjeu=Gestion de l'eau, Gouvernance démocratique
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===Situation d'action===
===Situation d'action===
La Métropole de Lyon est une collectivité territoriale située dans le département du Rhône. 98% de l'eau distribuée sur la Métropole est puisée dans les nappes souterraines du Rhône au Nord de Lyon. L’eau présente dans ces nappes est déjà très pure et n’a besoin que d’un très léger traitement au chlore avant d’être distribuée. 2 En 2020, les élus de la Métropole ont approuvé la reprise en gestion publique du service d’eau potable de la production à sa distribution, jusqu'alors déléguées à l’entreprise Veolia (par une DSP). Le collectif EAU BIEN COMMUN de la Métropole de Lyon et une vingtaine d’associations, d’organisations syndicales et de mouvements politiques sont à l’origine de cette initiative. La décision de reprendre en régie publique repose sur un choix politique visant à répondre à différents enjeux :   
La Métropole de Lyon est une collectivité territoriale située dans le département du Rhône. 98% de l'eau distribuée sur la Métropole est puisée dans les nappes souterraines du Rhône au Nord de Lyon.[1] L’eau présente dans ces nappes est déjà très pure et n’a besoin que d’un très léger traitement au chlore avant d’être distribuée.[2] En 2020, les élus de la Métropole ont approuvé la reprise en gestion publique du service d’eau potable de la production à sa distribution, jusqu'alors déléguées à l’entreprise Veolia (par une DSP).[3] Le collectif EAU BIEN COMMUN de la Métropole de Lyon et une vingtaine d’associations, d’organisations syndicales et de mouvements politiques sont à l’origine de cette initiative.[4] La décision de reprendre en régie publique repose sur un choix politique visant à répondre à différents enjeux :   
*Écologiques : prioriser la préservation de l’eau, la gestion sur le long terme de cette ressource en tension et la maîtrise du cycle de l’eau. Le Rhône, qui alimente directement les nappes verrait son débit annuel moyen diminuer de -10 a -40 % à l'horizon 2070.  
*Écologiques : prioriser la préservation de l’eau, la gestion sur le long terme de cette ressource en tension et la maîtrise du cycle de l’eau. Le Rhône, qui alimente directement les nappes verrait son débit annuel moyen diminuer de -10 a -40 % à l'horizon 2070. [5]
*Démocratiques : développer une “culture de l’eau” au sein des habitants de la métropole et associer les citoyens, associations, organismes impliqués dans la gestion de l’eau, etc. à certaines thématiques liées à la création de la régie via une “concertation partenariale”.   
*Démocratiques : développer une “culture de l’eau” au sein des habitants de la métropole et associer les citoyens, associations, organismes impliqués dans la gestion de l’eau, etc. à certaines thématiques liées à la création de la régie via une “concertation partenariale”.   
*D’équité : garantir le droit fondamental d’accès à une eau de qualité pour toutes et tous.  
*D’équité : garantir le droit fondamental d’accès à une eau de qualité pour toutes et tous.  
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La métropole de Lyon a conçu en parallèle une démarche de “prospective” et une “démarche” de consultation durant l’année 2021 portée par l’équipe-projet composée d’élus, du Cabinet du président, de la Direction de l’eau de la régie publique sur des propositions méthodologiques de la Direction de la Prospective et du Dialogue Public.  
La métropole de Lyon a conçu en parallèle une démarche de “prospective” et une “démarche” de consultation durant l’année 2021 portée par l’équipe-projet composée d’élus, du Cabinet du président, de la Direction de l’eau de la régie publique sur des propositions méthodologiques de la Direction de la Prospective et du Dialogue Public.  
La démarche “concertation” s’appuie sur une volonté d’associer des associations représentatives de la société civile et des habitants à la création de la régie et à sa gouvernance.  
La démarche “concertation” s’appuie sur une volonté d’associer des associations représentatives de la société civile et des habitants à la création de la régie et à sa gouvernance.  
De l’automne 2021 à l’hiver 2022, différents ateliers ont permis aux participants de renforcer leurs connaissances sur l’eau et d’intégrer des grands principes comme le droit à l’eau pour toutes et tous dans une Charte des usagers. D’autres ateliers, plus opérationnels et animés par les professionnelles du Service Participation et Implication Citoyenne de la DPDP et Planète citoyenne ont amené à la co-construction progressive des modalités d’association des usagers à la gouvernance de la régie publique.  
De l’automne 2021 à l’hiver 2022, différents ateliers ont permis aux participants de renforcer leurs connaissances sur l’eau et d’intégrer des grands principes comme le droit à l’eau pour toutes et tous dans une Charte des usagers. [6] D’autres ateliers, plus opérationnels et animés par les professionnelles du Service Participation et Implication Citoyenne de la DPDP et Planète citoyenne ont amené à la co-construction progressive des modalités d’association des usagers à la gouvernance de la régie publique.  
Ces ateliers de concertation ont mené à la création d’une Assemblée des usagers de l’eau, et à l’élection de quatre représentants des usagers (sur 14 candidatures), siégeant au conseil d’administration de la régie publique.
Ces ateliers de concertation ont mené à la création d’une Assemblée des usagers de l’eau, et à l’élection de quatre représentants des usagers (sur 14 candidatures), siégeant au conseil d’administration de la régie publique.
Cette assemblée, composée initialement de 80 personnes, est devenue le lieu de débat sur les sujets stratégiques rencontrés par la régie de l’eau et par la Métropole. Elle peut également se saisir elle-même des questions qu’elle souhaite faire remonter à la Métropole et à sa régie. Les discussions au sein de l'Assemblée orientent les propositions faites lors des conseils d’administration de la régie, où siègent 4 représentants d’usagers en permettant aux citoyens de s'emparer des problématiques qui les concernent sur leur territoire. Ces mécanismes de gouvernance partagée favorisent une plus forte redevabilité des représentants d'usagers et des élus de la Métropole, vis-à-vis des citoyens   À ce jour, elle compte 120 membres et reste ouverte pour les citoyennes et citoyens, les acteurs associatifs ou les collectifs qui souhaitent la rejoindre.   
Cette assemblée, composée initialement de 80 personnes, est devenue le lieu de débat sur les sujets stratégiques rencontrés par la régie de l’eau et par la Métropole. Elle peut également se saisir elle-même des questions qu’elle souhaite faire remonter à la Métropole et à sa régie. Les discussions au sein de l'Assemblée orientent les propositions faites lors des conseils d’administration de la régie, où siègent 4 représentants d’usagers en permettant aux citoyens de s'emparer des problématiques qui les concernent sur leur territoire. Ces mécanismes de gouvernance partagée favorisent une plus forte redevabilité des représentants d'usagers et des élus de la Métropole, vis-à-vis des citoyens. À ce jour, elle compte 120 membres et reste ouverte pour les citoyennes et citoyens, les acteurs associatifs ou les collectifs qui souhaitent la rejoindre.   
===L'exemple de la tarification===
===L'exemple de la tarification===
Dans le cadre de la création de la Régie publique de l’Eau, la Métropole et la Régie ont proposé la mise en place d'un système de tarification de l'eau potable solidaire et respectueux de l'environnement. L’approche participative dans l'élaboration des tarifs a mobilisé les usagers (via l'Assemblée), les services de la Métropole et de la Régie, ainsi que les élus.  
Dans le cadre de la création de la Régie publique de l’Eau, la Métropole et la Régie ont proposé la mise en place d'un système de tarification de l'eau potable solidaire et respectueux de l'environnement. L’approche participative dans l'élaboration des tarifs a mobilisé les usagers (via l'Assemblée), les services de la Métropole et de la Régie, ainsi que les élus.  
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L’Assemblée s’est largement positionnée en faveur d’une tarification progressive, et avec la mise en place de premiers m3 « gratuits », pour l’ensemble des abonnés. Elle a aussi instauré une différence tarifaire entre usagers domestiques et professionnels afin de réduire les inégalités entre petit et grands consommateurs d’eau. Enfin, elle a décidé de renforcer le caractère incitatif du tarif en ajoutant une dernière tranche pénalisante pour les consommations élevées. En s'appuyant sur la mobilisation et la concertation des citoyens-usagers dès la phase de construction de la régie publique, la Métropole a pu co-construire une politique de tarification qui articule les enjeux écologiques et démocratiques autour de l'eau.  
L’Assemblée s’est largement positionnée en faveur d’une tarification progressive, et avec la mise en place de premiers m3 « gratuits », pour l’ensemble des abonnés. Elle a aussi instauré une différence tarifaire entre usagers domestiques et professionnels afin de réduire les inégalités entre petit et grands consommateurs d’eau. Enfin, elle a décidé de renforcer le caractère incitatif du tarif en ajoutant une dernière tranche pénalisante pour les consommations élevées. En s'appuyant sur la mobilisation et la concertation des citoyens-usagers dès la phase de construction de la régie publique, la Métropole a pu co-construire une politique de tarification qui articule les enjeux écologiques et démocratiques autour de l'eau.  


Notes :
1. https://www.eaudugrandlyon.com/origine-eau-lyon.aspx#:~:text=L'origine%20de%20l'eau&text=98%25%20de%20l'eau%20distribu%C3%A9e,114%20puits%20sur%20375%20hectares.
2. https://www.eaudugrandlyon.com/cycle-eau.aspx
3. https://www.grandlyon.com/actions/regie-de-leau
4. https://unipoplyon.fr/core/wp-content/uploads/2020/01/Petite-histoire-de-la-gestion-de-l%E2%80%99eau-V2.pdf
5. https://www.senat.fr/rap/r18-511/r18-5117.html#fn22
6. https://www.grandlyon.com/fileadmin/user_upload/media/pdf/eau/20221128_eau_charte-engagements.pdf
===Liens internet===
===Liens internet===
*[https://www.grandlyon.com/actions/regie-de-leau Pourquoi une gestion publique de l'eau potable ? ] : page de présentation du projet sur le site de la Métropole Grand Lyon
*[https://www.grandlyon.com/actions/regie-de-leau Pourquoi une gestion publique de l'eau potable ? ] : page de présentation du projet sur le site de la Métropole Grand Lyon
*[https://agence.eaudugrandlyon.com/ Eau du Grand Lyon] : Site de l'agence publique qui a pris en charge la production, distribution et gestion de l'eau à Lyon
*[https://agence.eaudugrandlyon.com/ Eau du Grand Lyon] : Site de l'agence publique qui a pris en charge la production, distribution et gestion de l'eau à Lyon

Version du 11 avril 2024 à 10:45

Dans la collection : GRET - Eau ici et ailleurs

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Schéma récapitulatif des rôles de l'Assemblée des usagers de l'eau dans la démarche de gestion publique de l'eau mise en place par la Métropole de Lyon

Objet(s) de commun : Eau potable,  Politiques publiques  Enjeu(x) : Gestion de l'eau,  Gouvernance démocratique  Action(s) : Participation citoyenne  Résultat(s) attendu(s) : Co-production des politiques publiques  

Documentation

Médias (6)

Métadonnées

Langue du contenu FR
Pays France
Fait partie de GRET - Eau ici et ailleurs
Média Fiche
Producteur(s) Eau publique du Grand Lyon
Site Web Adresse du site
Coordonnées géographiques 45° 45' 26.68" N, 4° 51' 41.00" E


Situation d'action

La Métropole de Lyon est une collectivité territoriale située dans le département du Rhône. 98% de l'eau distribuée sur la Métropole est puisée dans les nappes souterraines du Rhône au Nord de Lyon.[1] L’eau présente dans ces nappes est déjà très pure et n’a besoin que d’un très léger traitement au chlore avant d’être distribuée.[2] En 2020, les élus de la Métropole ont approuvé la reprise en gestion publique du service d’eau potable de la production à sa distribution, jusqu'alors déléguées à l’entreprise Veolia (par une DSP).[3] Le collectif EAU BIEN COMMUN de la Métropole de Lyon et une vingtaine d’associations, d’organisations syndicales et de mouvements politiques sont à l’origine de cette initiative.[4] La décision de reprendre en régie publique repose sur un choix politique visant à répondre à différents enjeux :

  • Écologiques : prioriser la préservation de l’eau, la gestion sur le long terme de cette ressource en tension et la maîtrise du cycle de l’eau. Le Rhône, qui alimente directement les nappes verrait son débit annuel moyen diminuer de -10 a -40 % à l'horizon 2070. [5]
  • Démocratiques : développer une “culture de l’eau” au sein des habitants de la métropole et associer les citoyens, associations, organismes impliqués dans la gestion de l’eau, etc. à certaines thématiques liées à la création de la régie via une “concertation partenariale”.
  • D’équité : garantir le droit fondamental d’accès à une eau de qualité pour toutes et tous.

Processus de mobilisation et de faire commun 

La métropole de Lyon a conçu en parallèle une démarche de “prospective” et une “démarche” de consultation durant l’année 2021 portée par l’équipe-projet composée d’élus, du Cabinet du président, de la Direction de l’eau de la régie publique sur des propositions méthodologiques de la Direction de la Prospective et du Dialogue Public. La démarche “concertation” s’appuie sur une volonté d’associer des associations représentatives de la société civile et des habitants à la création de la régie et à sa gouvernance. De l’automne 2021 à l’hiver 2022, différents ateliers ont permis aux participants de renforcer leurs connaissances sur l’eau et d’intégrer des grands principes comme le droit à l’eau pour toutes et tous dans une Charte des usagers. [6] D’autres ateliers, plus opérationnels et animés par les professionnelles du Service Participation et Implication Citoyenne de la DPDP et Planète citoyenne ont amené à la co-construction progressive des modalités d’association des usagers à la gouvernance de la régie publique. Ces ateliers de concertation ont mené à la création d’une Assemblée des usagers de l’eau, et à l’élection de quatre représentants des usagers (sur 14 candidatures), siégeant au conseil d’administration de la régie publique. Cette assemblée, composée initialement de 80 personnes, est devenue le lieu de débat sur les sujets stratégiques rencontrés par la régie de l’eau et par la Métropole. Elle peut également se saisir elle-même des questions qu’elle souhaite faire remonter à la Métropole et à sa régie. Les discussions au sein de l'Assemblée orientent les propositions faites lors des conseils d’administration de la régie, où siègent 4 représentants d’usagers en permettant aux citoyens de s'emparer des problématiques qui les concernent sur leur territoire. Ces mécanismes de gouvernance partagée favorisent une plus forte redevabilité des représentants d'usagers et des élus de la Métropole, vis-à-vis des citoyens. À ce jour, elle compte 120 membres et reste ouverte pour les citoyennes et citoyens, les acteurs associatifs ou les collectifs qui souhaitent la rejoindre.

L'exemple de la tarification

Dans le cadre de la création de la Régie publique de l’Eau, la Métropole et la Régie ont proposé la mise en place d'un système de tarification de l'eau potable solidaire et respectueux de l'environnement. L’approche participative dans l'élaboration des tarifs a mobilisé les usagers (via l'Assemblée), les services de la Métropole et de la Régie, ainsi que les élus. Au lieu de partir d'un projet défini, la mise en place de la tarification de l'eau potable s'est appuyée sur les réflexions de l'Assemblée des usagers et sa vision partagée du service public de l’eau, en dialogue régulier avec les services techniques et les élus au sein d'un Comité de Pilotage spécifique. L'objectif était de rendre opérationnelle d'ici 2025 une tarification respectant les valeurs de solidarité et de préservation de l'environnement. Quatre principes fondamentaux ont orienté la structuration de cette nouvelle tarification : a) une structure tarifaire environnementale domestique individuelle progressive, b) une structure tarifaire solidaire et préventive, c) une structure tarifaire professionnelle différente et d) une structure tarifaire collective équitable. Par exemple, il a été discuté de la quantité d’eau (en m3) qui devant être gratuite (appelé 1ère tranche) et de la meilleure manière de prendre en compte la précarité économique des usagers. L’Assemblée s’est largement positionnée en faveur d’une tarification progressive, et avec la mise en place de premiers m3 « gratuits », pour l’ensemble des abonnés. Elle a aussi instauré une différence tarifaire entre usagers domestiques et professionnels afin de réduire les inégalités entre petit et grands consommateurs d’eau. Enfin, elle a décidé de renforcer le caractère incitatif du tarif en ajoutant une dernière tranche pénalisante pour les consommations élevées. En s'appuyant sur la mobilisation et la concertation des citoyens-usagers dès la phase de construction de la régie publique, la Métropole a pu co-construire une politique de tarification qui articule les enjeux écologiques et démocratiques autour de l'eau.

Notes : 1. https://www.eaudugrandlyon.com/origine-eau-lyon.aspx#:~:text=L'origine%20de%20l'eau&text=98%25%20de%20l'eau%20distribu%C3%A9e,114%20puits%20sur%20375%20hectares. 2. https://www.eaudugrandlyon.com/cycle-eau.aspx 3. https://www.grandlyon.com/actions/regie-de-leau 4. https://unipoplyon.fr/core/wp-content/uploads/2020/01/Petite-histoire-de-la-gestion-de-l%E2%80%99eau-V2.pdf 5. https://www.senat.fr/rap/r18-511/r18-5117.html#fn22 6. https://www.grandlyon.com/fileadmin/user_upload/media/pdf/eau/20221128_eau_charte-engagements.pdf

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