21.02 Défendre les lieux en communs - conditions et stratégies
Dans la collection : Appel en commun
Objet(s) de commun : Culture, Espace de création, Espace de travail Enjeu(x) : Occupation Action(s) : Squat, Centre social occupé et autogéré Résultat(s) attendu(s) : Droits culturels
Appel en commun avec Joël Lecussan de MixArt Myrys à Toulouse et TUROLLA Tommaso de RiMake à Naples sur les stratégies de résistance des lieux occupés en commun. Comment créer et maintenir des conditions d'une pérennité des lieux indépendants en communs ? Quelles stratégies ont été mises en place ? Quelles expériences partager et quelles solidarités pour soutenir les lieux menacés ?
Métadonnées
Date de création | 2021/02/23 |
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Date de publication | 2021/02/23 |
Durée | 01:14:00 |
Langue du contenu | FR |
Pays | France, Italie |
Fait partie de | Appel en commun |
Média | Audio |
URL de diffusion | https://wiki.remixthecommons.org/images/Appelencommun20210223.mp3 |
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Contexte de production | Appel en commun 21.02 |
Producteur(s) | Remix the commons |
Participant(s) | DESGOUTTE Jules, Lecussan Joël, Turolla Tommaso |
Type de licence | by-sa |
Un grand nombre de lieux occupés fonctionnent sur la base des communs. Les artistes y trouvent un espace de travailcollectif alors qu'ils sont souvent confrontés à la rareté des espaces accessibles en milieu urbain. Ils sont le creuset où s'élabore la production artistique à laquelle aura accès le public. Ces lieux sont aussi des espaces les communautés produisent, diffusent et reproduisent de la connaissance utile à leur membres. Ils permettent de satisfaire de nombreux besoins d'utilisatrices et d'utilisateurs dans des domaines très variés : santé, alimentation, éducation, accès aux droits, accueil des réfugié-e-s pour ne citer que les plus courants. Ce rapport à la communauté en fait de véritables lieux en commun, de l'agir en commun : auto-organisation et horizontalité de la gouvernance, partage des ressources, soin apporté à la communauté et ses conditions d'existence.
Pourtant, l'existence de ces lieux est fragile. Leur rôle est remis en cause et ils sont souvent menacés d'expulsion sur des bases administratives. C'est ce qui arrive aujourd'hui à Mix'art à Toulouse. Mix'art Myrys, c'est pourtant le squat emblématique de la scène artistique et sociale de la ville rose. Des générations de plasticiens, sculpteurs, circassiens s'y sont retrouvés. Et ces dernières années, le lieu est devenu un point de ralliement pour le mouvement des gilets jaunes. L'appel en commun sera l'occasion d'un échange sur entre militants français et italiens qui font face à ces questions et imaginent des stratégies pour défendre les lieux communs.
Notes prises pendant la rencontre
2 experiences : RIMake Milan and Mix'art Toulouse.
RiMake présenté par Tommaso Turolla
Je suis ici representant un collectif de Milan (nord). RiMake a une courte histoire. Au cours des 3 dernières années 2016. On a essayé de dépasser le paradigme du centre social à l'italienne. On essaie de construire un commun urbain. Donc on est aussi en lien avec d'autres lieux en Italie et en France. Et c'est le chemin par lequel on espère protéger notre lieu qui est maintenant menacé par les institutions publiques. Les racines du lieu : centre social autogéré commencé par une occupation. initiative sociale. Le passage au commun est conçu à partir de l'idée de fonctionnement en assemblée publique. Donc l'idée de vraiment construire un bien commun, à travers le voisinage et la ville, afin de garantir un usage non-exclusif du lieu.
D'autres expériences comme l'Asilo (Napoli) et Casa bettola (Reggio Emilia), sont proches. Nous travaillons sur les même mécanismes juridiques. Les outils juridiques ne sont pas assez développés pour garantir l'usage civique. L'usage civique a été oublié suite au développement de l'Etat et de l'approche propriétaire capitaliste (exploitation de la ressource).
De mon point de vue, cette bataille pour les communs doit être mené sur plus de plans, pas seulement sur le plan urbain : à travers les réseaux, aussi au niveau du parlement, donc au niveau national. on développe un comité d'acteurs pour développer des propositions juridiques pour subordonner la propriété privée à l'usage civique. On élabore une proposition de loi pour intégrer les communs dans la constitution.
Il y a un droit des communs émergents, basés sur l'usage civique. La seule ville qui le reconnaît pour l'instant, c'est Naples, mais il existe un réseau (le réseau des communs émergents en Italie) et c'est très important.
RiMake est un ancien lycée abandonné. On a activé un syndicalisme de base autour des droits du travail et du logement. Dans les moments de déconfinement, on a organisé des concerts, des repas, des assemblées publiques. Mais à d'autres moments, on a du arrêter l'activité pour raison de covid
Maintenant, nous sommes attaqués par la mairie. Ils ont lancé un appel. A milan, nous avons une règlementation pour prendre soin des communs ("charte" des communs modèle de Bologne) différent de ce qu'il y a à Naples. les "Pactes de collaboration" : temps limité, sur 3 ans. C'est ce qu'on a proposé. La ville l'a ignoré. Il ne veulent pas vendre, mais veulent l'utiliser pour un usage public. Ils veulent le donner à la Questura. Nous pensons que notre façon de faire la Ville peut être innovant. Notre stratégie consiste à organiser des alliances avec des associations locales pour faire pression sur le gouvernement local. Nous organisons une assemblée publique en face de la gare centrale de Milan.
Tommaso : Just to specify... this is the public assembly that I was talking about https://fb.me/e/6mQwADd4G (as a symbolic occupatione and citizen action to raise public attention about the self-governed/collaborative city)
Mix'Art Myrys toulouse Joêl Lecussan :
Le nom de Myrys est en mémoire des luttes ouvrières qui ont défendu leurs outils de production. Cela a commencé par des solidarités, des migrants du maghreb, des personnes en grandes précarités et des artistes.
Structuration en association autour du geste artistique, sur ces notions du communs d'un espace.
On a monté une longue bataille de reconnaissance,
Ancienne préfécture de TOulouse de 2002 à 2005.
Mixart a reçu des subventions publiques, considérant être d'intérêt public et d'intéret général.
En 2001, nous avons participé à la campagne des municipales de Toulouse en s'inscrivant dans le mouvement des Motivés, qui étaient l'une des premières listes citoyennes faisant 13%. On se reconnaissant dans la pratique démocratique dans des assemblées générales ou apéros généreux où on prenait les décisions sur la vie du lieu, ect.
Quand les métropoles se sont constitués, on s'est rendu compte que l'on avançait pas, et on cherchait à nous cantonner comme étant uniquement un lieu artistique. On a commencé à ouvrir le lieu en mettant en place des évènements publics. `
Mix'art is based in a old factory of shoes. First we started with homeless people, artists. We launch by self organisation and the artistic gesture (or practices, which were always central, but in the same time always looking foraward to achieve ...)
In 2001, we participate as happy anarchists, to the "motivée" electoral campaign, first citizen-based political list pretending to a township.
Today, we are recognize as "metropolitan interest". But we were jailed into "artistic field" which wasn't satisfiyng for us. From there, we were quite legalised, in 2018 the building was bought by the metropole, and they decided to realise some works in the building. But they couldn't find the money needed for, so they decided to close the place because it wasn't compatible with the norms for the opening of the place to the audience.
It puts a lot of people in the street, not only artists, also ngos, alternative and ecological intiatives... The collagial is enlarged and open to new guys.
The discussion has been broken by Toulouse Metropole. They even lie and show a lot of wrong faith and stupidity. More than 300 companies associates to support Mixart Myrys, and we organise a strike of around 4000 persons.
There are a comity organised to build a concertation, but what we feel is that they want to get rid of some people in the association.
We work on an open call, on a national scale, to all the action of commoning, to self-organize, against the strong liberal offensive that all the commons are facing toay in france. We are facing radical opposition of the elected to any artistic and social self organisation.
A MIlan, il y a un lieu comme ca : MACAO qui rencntre les même enjeux.
How to face this ? Could we gather the commons forces ?
David Gabriel Bodinier : from Grenoble. How could we return the situation as in Judo ? How can we put the institution that defend private interest on the ground ? Those one should be declare illegals. The places that produce social wealth, and sociabilities should be convinced to be illegal. Perhaps the first step would be to measure the richness of those initiatives in commons.
We should find indicators - to demonstrate that the institutions are killing the commons.
Jules Desgoutte : As national network, we are asking to the autority to evaluate their action, not only ours. If we have no allies, it's difficult to do.
Joël Lecussan : CO-assement with the participation of inhabitants and occupants is a possibility. We have made some work from 95 to today as a resistance work. Even if we have some sectorial rules, it is difficult.
Jules Desgoutte : Mixart is under pressure, but it is not the only one. There other in other regions. One option is to organize a national gathering to organize and defend the commons.
EXTRAIT DU CHAT DE LA RENCONTRE
David Gabriel Bodinier
- Ce qui est sur, c'est que le succès de la lutte dans laquelle est aujourd'hui engagé Mix'art Myris est essentiel pour l'ensemble des lieux occupés en France et au-delà.
- Il y a certainement les élections régionales en Juin qui est une étape importante pour réaliser un plaidoyer
Jules Desgoutte
- +1 David
- Il y a aussi un gros travail juridique en cours par un groupe de recherche universitaire sur des propositions de lois pour faire exister les communs dans le droit français. un gros rapport, qui va être rendu public en avril.
"L'échelle de communalité", un rapport auquel participe , Marie Cornu, Gilles Martin...
Fred Ortuño
- Il y a quand même certainement un enjeu à ne pas attendre "trop" (ou trop longtemps) sur le plan juridique, légal, et à se donner les moyens depuis les situations concrètes les lieux à imposer la nécessité de ces lieux pour la respiration démocratique... Le contexte actuel de pandémie est à la fois un frein mais peut aussi être un tremplin d'autre part.
Joël Lecussan :
- The call we will launch is not specific to art and occupied places. We will invite very diverse people to the collective action and mobilisation. On ecological, social societal grounds, linked
Documents et information complémentaires
Journal de bord de la mobilisation du collectif Mix'Art Myrys à Toulouse, depuis le 20 janvier : https://vive.mixart-myrys.org/
Ri-make - Milan (all the materials are in italian, i'm sorry!)
- (local level) grassroots co-design campaign to draw a "urban commons" for our neighborood (as the city council want to demolish the lyceum where Ri-make is active) https://rimake.noblogs.org/disegniamo-assieme-un-bene-comune/ and a recent video news about our experience https://www.milanotoday.it/video/rimake-spazio-occupato-sotto-sgombero.html
(city level) civic public assembly with occupied spaces, urban commons, associations, civic organizations, ecological movements against public institutions (and the real estate...) https://fb.me/e/6mQwADd4G (@ Milan central station). The next step is a bike critical mass troughout different threatened urban spaces, civic organization and occupations. Here the previous of this grassroots network during a public press conference in front of the city council: https://rimake.noblogs.org/comunicato-stampa-milano-non-si-vende-la-cura-siamo-noi/ (@ Piazza della Scala, Milan)
- (national level) Building a law proposal on commons as Rete dei beni comuni emergenti (Réseau des biens communs émergents) https://www.retebenicomuni.it/2021/01/08/proposte-per-un-percorso-giuridico-di-lotta-per-i-beni-comuni/
Mediacités https://www.mediacites.fr/ - Jacques TRENTESAUX (jtrentesaux.pro@gmail.com) a partagé l'article publié sur Mediacités : Culture : la mairie de Toulouse ferme Mix’Art Myrys <https://www.mediacites.fr/breve/toulouse/2021/01/20/culture-mairie-toulouse-ferme-mixart-myrys/?gift-code=MPV6Z1sFeqg7drg8iEPuwqJOv&utm_campaign=article_offert&utm_source=abonne_mediacites&utm_medium=email> La collectivité vient d'ordonner la fermeture administrative de ce lieu culturel emblématique de Toulouse. Annoncée en février 2019, la mise aux normes tarde à être programmée par le propriétaire... Toulouse Métropole. Lire l’article gratuitement <https://www.mediacites.fr/breve/toulouse/2021/01/20/culture-mairie-toulouse-ferme-mixart-myrys/?gift-code=MPV6Z1sFeqg7drg8iEPuwqJOv&utm_campaign=article_offert&utm_source=abonne_mediacites&utm_medium=email>