GIRE locale dans les Niayes au Sénégal

De Remix Biens Communs
Aller à :navigation, rechercher

Dans la collection : Eau ici et ailleurs

Projet d'opérationnalisation du GRET d'une GIRE locale dans les Niayes au Sénégal : faire commun pour préserver les ressources en eaux souterraines.

Objet(s) de commun : Eaux souterraines  Enjeu(x) : Plans locaux de GIRE  Action(s) : Plateformes locales de l'eau,  Approche par les communs  Résultat(s) attendu(s) : Gestion intégrée des ressources en eau  

Documentation

Médias (1)

Métadonnées

Date de publication 2024-04-23
Langue du contenu FR
Pays Sénégal
Fait partie de Eau ici et ailleurs
Média Fiche


Situation d'action

Localisation :

  • Zone des Niayes Sénégal
  • 120 km de long sur 20 km de large environ
  • 5 Communes : Mont-Rolland, Diender, Kayar, Darou-Khoudoss et Mboro
  • En cours d’élargissement à 11 nouvelles communes

Situation hydrique :

  • Ressource en eau presque exclusivement souterraines
  • Hausse des prélèvements par une multiplicité d’usagers, dont industriels
  • Surexploitation et diminution exponentielle du niveau des nappes
  • Pollutions croissantes

Enjeux de gouvernance :

  • Accompagner l’émergence de trois puis onze plateformes locales de l’eau (PLE)
  • Mise en place de Plans locaux de GIRE (PLGIRE)

Acteurs clés :

  • Plateformes locales de l’eau (usagers, citoyens, mairies)
  • Mairies (Mont-Rolland, Diender-Kayar, Darouss-Mboro)
  • Direction de la Gestion et Planification des Ressources en Eau (DGPRE)
  • Gret (chargé de recherche-action, animateurs, chef de projet…)

La zone des Niayes est située sur le littoral entre Dakar et Saint Louis et s’étend sur 120 km de long et 20 km de large environ. Les dynamiques agricoles et industrielles y sont très fortes et la population urbaine augmente. Les ressources en eau, très majoritairement souterraines, sont massivement exploitées par les prélèvements d’une multiplicité d’usagers (agriculteurs, éleveurs, industriels, minières, population urbaine et rurale...). Alors que le niveau des nappes baisse et subit des pollutions de plus en plus fortes (liées aux industries notamment), le nombre de forages se multiplie selon une logique concurrentielle. Dans un contexte de décentralisation, l’Etat (via la DGPRE) impulsé la mise en place d’une gestion intégrée des ressources en eau (GIRE) à partir des années 2000. Elle vise à préserver les ressources et à renforcer les mécanismes de régulation autour de l’eau. En 2017, elle confie au Gret l’opérationnalisation de la GIRE dans la zone des Niayes. Trois projets « Girel » se sont depuis succédés pour expérimenter la mise en place d’une Gire locale qui soit le fruit d’un dialogue entre l’ensemble des usagers (citoyens / usagers domestiques, agricoles, etc.) et les pouvoirs publics. Les habitants du territoire expérimentent ainsi manière de co-construire des politiques publiques, reposant sur une articulation des rôles entre des Plateformes locales de l’eau (multi-acteurs), les collectivités (mairies en particulier) et l’Etat (à travers la DGPRE). L’équipe du Gret (5-8 pers.) au Sénégal adopte une posture de facilitation. Son approche par les communs consiste à accompagner l’action collective, le dialogue et la construction de mécanismes de gouvernance partagée entre les citoyens, les usagers, et les pouvoirs publics. La démarche de recherche-action dont la rigueur est permise par le travail d’un doctorant, aide à adopter un regard réflexif sur cette posture et sur les changements liés au contexte et aux relations de pouvoir. Exemple d’actions mises en place par le Gret :

  • Appui à la structuration des PLE (choix du mode de prises de décision - consensus, vote uninominal, vote de valeur, etc.)
  • Jeux sérieux (prospectifs, pour favoriser la coopération entre DPGRE et PLE, etc.)
  • Actions de sensibilisation inspirées de l’éducation populaire : ciné-débats, théâtres-forums, éducation à l’environnement, etc.

Le processus

Gouvernance des PLE

  • Association avec AG, comité directeur, bureau exécutif et pôles de mise en œuvre (infrastructures, environnement, informations et gouvernance)
  • Comité directeur (tous les 2 mois) composé des maires et des membres « actifs » de l’association Il évalue les avancées et décide des orientations stratégiques.
  • Organisation par « collèges représentatifs » (agriculteurs, éleveurs…) avec système de pondération pour améliorer la représentativité. Les industriels ont un collège dédié mais sont absents.

Le Gret et la DGPRE (progressivement embarquée) ont décidé d’accompagner la création de plateformes locales de l’eau (PLE). Espaces de gouvernance à l’échelle communale ou intercommunale, elles regroupent les acteurs concernés par la ressource en eau (agriculteurs, éleveurs, associations d’usagers de l’eau potable, opérateurs privés, services techniques de l’État, collectivités territoriales, ONG, chercheurs, etc.). Elles réfléchissent à des solutions pour préserver et partager l’eau avec à terme l’objectif de mettre en œuvre une régulation locale contraignante. Conçu par chaque PLE, les Plans locaux de GIRE (PLGIRE) sont des outils de planification territoriale qui priorisent des actions à conduire à l’échelle locale. Le cadre législatif ne conférant pas encore aux PLE des compétences de régulation, leurs principales missions sont d’identifier les problématiques, d’imaginer un futur souhaitable et de réaliser des actions de sensibilisation (caravanes de l’eau), d’aménagement (reboisement…) ou de suivi (recensement des ouvrages hydrauliques…). Chaque PLGIRE sera composé d’un plan d’objectifs, d’un plan opérationnel et d’une charte. Les trois premiers PLGIRE ont été soumis à la validation de la DGPRE, de la sous-préfecture et des municipalités et acceptés entre 2019 et 2021. La troisième phase du projet Girel (2022-2025) accompagne les PLE dans la révision des PLGIRE et la programmation de nouvelles activités.