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De Remix Biens Communs
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C
<blockquote><p>L’Assemblée Européenne des Communs (ECA) est un <a href="http://europeancommonsassembly.eu">réseau de personnes engagées dans les communs</a> sur le terrain en Europe. Ce réseau s’est donné rendez-vous au Medialab Prado, Madrid du 25 au 27 octobre prochain. Cette rencontre se déroule en parallèle du Festival Transeuropa, lui-même une vaste réunion autour des alternatives politiques, sociales et environnementales. L’appel à participer est ouvert jusqu’au 4 août. [voir ici le <a href="https://goo.gl/forms/9vID21eSIojQsffk1">formulaire d’inscription</a>] </p></blockquote> <p><a data-flickr-embed="true" data-footer="true" href="https://www.flickr.com/photos/medialab-prado/28100107155/" title="18.05.16 Taller"><img decoding="async" loading="lazy" src="https://farm8.staticflickr.com/7379/28100107155_1659853c90_c.jpg" width="800" height="500" alt="18.05.16 Taller"></a><script async src="//embedr.flickr.com/assets/client-code.js" charset="utf-8"></script></p> <p>L’Assemblée Européenne des Communs (ECA) a été lancée en novembre 2016 lors du <a href="https://europeancommonsassembly.eu/process/">premier événement public</a> sur les communs qui s’est déroulé au Parlement Européen et au centre social Zinneke à Bruxelles, en Belgique. Cette réunion a rassemblé plus de 150 commoners européens pour faire valoir la nécessité de politiques publiques pour les communs en Europe et développer les réseaux pour inscrire cette démarche dans la durée. </p> <p>La rencontre de Madrid se structure autour d’ateliers thématiques sur les communs urbains, d’une rencontre avec les acteurs politiques de madrilènes et d’autres villes espagnoles, et de temps de délibération sur le futur de ECA à l’horizon 2018/2019. </p> <p>Les ateliers thématiques, au coeur du processus de cette rencontre, permettront, à partir des échanges avec les initiatives madrilènes et espagnoles, d’expérimenter et de proto-typer les outils utiles au développement des communs urbains en Europe. Les premiers participants inscrits ont proposés de travailler sur dans thèmes tels que : Espace public, Migrations et réfugiés, Participation citoyenne à la politique urbaine, Culture, Aliments, Logement, Santé, Devise et financement pour les communs, Lois et mécanismes juridiques pour protéger les communs, Technologie pour la citoyenneté. Vous pouvez également proposer un thème qui ne figure pas déjà dans cette liste. Un processus d’agglutination permettra de définir la liste définitive des ateliers dans la limite de 8 atleirs. Pour cela remplissez le formulaire et proposez l’organisation d’un atelier spécifique et / ou de participer à l’un des ateliers déjà identifié qui vous intéresse.</p> <p>Chaque atelier sera l’occasion de collaborations entre une ou plusieurs initiatives communautaires locales espagnoles et d’autres venant d’ailleurs en Europe engagées sur le thème de l’atelier. Ces ateliers seront conçus pour permettre le partage et l’exploration des connaissances et des stratégies fruits de ces expériences. À cette fin, l’équipe de coordination de ECA à Madrid organisera plusieurs vidéoconférences pour relier les différentes initiatives et co-concevoir les contenus de l’atelier avant la rencontre avec les participants. La méthodologie de facilitation sera aussi conçue pour inclure les participants dans la démarche structuration de la documentation des travaux collectifs afin de ressortir de la rencontre avec une boite à outils partagée sur les communs urbains. </p> <p>Coté logistique, lorsque vous remplissez le formulaire, vous pouvez indiquer si vous avez besoin de faire couvrir vos frais de déplacement et / ou d’hébergement par l’organisation (dans le cas où il n’est pas possible de couvrir ces dépenses d’une autre manière). </p> <p>Pour plus d’informations, contactez nicole.leonard [at] sciencespo.fr ou bien retrouvez plus d’informations sur le<a href="https://europeancommonsassembly.eu/"> site Web de ECA</a>.</p>  
<p>La plupart d’entre vous sont certainement déjà au courant que le <a href="https://transformadora.org">FSMET</a> se tiendra finalement en ligne du 25 juin au 1er Juillet suivi d’une seconde rencontre qui se tiendra probablement au mois d’octobre. <br /><br />Quelques uns d’entre nous ont discuté de ce qu’il était possible de faire pour se reconnecter, continuer d’échanger nos points de vue et réunir des énergies autour des changements qui sont en train de se produire dans la perspective du mouvement des communs. <br /><br />Aussi nous avons commencé à réfléchir informellement à l’idée d’un processus de réflexion/discussion/production sur les communs qui peut servir le forum et les commoners. Nous avons appelé cela « Horizons communs » (titre temporaire). Nous nous sommes inspiré des dernières expériences de rencontres virtuelles en ajoutant plusieurs ingrédients : la production de ressources utiles pour les militants et la présentation de perspectives ou propositions basées sur les communs. Pour chaque thème traité, ces 3 éléments formeront un chapitre de « Horizons communs ». L’idée est de produire 3 chapitres, chacun sur un sujet différent. <br /><br />Une 1ere chose qui nous intéresse, c’est l’idée d’inscrire cette démarche tout au long du cycle du forum de Juin à octobre, car le forum n’est pas seulement une addition de conférences pendant 5 jours, mais un processus. <br /><br />Un deuxième point est que cette proposition pourrait se réaliser <br />collectivement avec les commoners intéressés et aussi être ouverte aux <br />personnes de différents mouvements sociaux engagées dans le forum pour les économies transformatives. <br /><br />Les premières notes sur cette idée sont sur le pad suivant : https:// <br />pad.femprocomuns.cat/p/Horizonscommuns en FR, EN et ES. <br /><br />Alors, si vous êtes intéressé, faites vos propositions de contenus dont vous souhaitez discuter : <br /><a href="https://pad.femprocomuns.cat/FSMETCOMMONS_EventOnline_Production">https://pad.femprocomuns.cat/FSMETCOMMONS_EventOnline_Production</a> <br /><br />Si vous souhaitez en savoir plus sur l’idée d’<strong>Horizons communs</strong> et participer, retrouvez nous à la réunion en ligne : <a href="https://meet.jit.si/fsmet_procomuns">https://meet.jit.si/fsmet_procomuns</a> le lundi 15 juin, de 16h à 18h – heure de Barcelone. (Si votre fuseau horaire ne vous permet pas de participer, faites vos contributions sur le pad, et faites-le nous savoir et nous pourrons faire une réunion le mardi 16, dans notre matinée) <br /><br />A bientôt <br /><br />Monica Garriga <br />femProcomuns.coop <br />Frédéric Sultan <br />Remix the commons</p>  
<p><iframe loading="lazy" src="//www.youtube.com/embed/6t0csmTRkck?rel=0" width="400" height="225" frameborder="0" allowfullscreen="allowfullscreen"></iframe></p> <p>Les questions sur la «propriété» ou sur le droit de bénéficier de l’héritage indigène sont au cœur des débats politiques, économiques et éthiques en cours aux niveaux local, national et international. Quand il s’agit de la recherche dans ce domaine, la vision des peuples autochtones sur la façon dont les études relatives à leur patrimoine sont gérés, est généralement peu prise en compte. De plus en plus cependant, des efforts sont faits pour décoloniser les pratiques de recherche en favorisant des relations plus équitables entre les chercheurs et les peuples autochtones, fondées sur la confiance mutuelle et la collaboration.</p> <p>Dans cette présentation, George Nicholas critique les débats sur la «propriété» du patrimoine autochtone et fournit des exemples de nouvelles pratiques de recherche qui sont à la fois plus éthiques et plus efficaces. Ces modèles de recherche en collaboration, dans lesquels la communauté mène la recherche, mettent en évidence de nouvelles orientations importantes dans la protection du patrimoine des peuples autochtones.</p> <p>IPinCH (Intellectual Property Issues in Cultural Heritage) est un projet international de recherche participative autour de la réappropriation de l’héritage culturel par les communautés ancestrales. A qui appartient le passé ? A qui bénéficie-t-il ? quelles sont les conceptions culturelles de l’héritage culturel (de la mémoire) ? Comment distinguer accaparement et emprunts culturels (cultural borrowings) ? Ce projet croise des questions sur le domaine public, la nature de la recherche conduite par les communautés (et non pour elles) et sur les connaissances ancestrales (et culturelles en général). Il montre un éventail de processus de gestion collective des connaissances des communautés et tire des principes applicables à la recherche et pour comprendre les questions étudiées. Enfin, il propose l’usage de la <a href="http://www.localcontexts.org/">Traditional Knowledge licence</a> et un <a href="http://www.sfu.ca/ipinch/outputs/blog/appropriation-month-midterm-exam">questionnaire </a>pour évaluer accaparement ou emprunt culturel.</p> <p>Speaker: George Nicholas<br /> Event: SFU Public Square<br /> Date: April 2, 2014</p>  
<p>The Charter of the Forest – Carta de Foresta – published in 1217, is recognized as the first official act that extends the protections and essential rights of the Magna Carta to the English commoners against the abuses of the aristocracy. Under this charter, the people are guaranteed the right to access forest resources. The impact of this charter has been revolutionary. It is generally considered one of the cornerstones of the British Constitution and<a href="https://www.americanbar.org/groups/public_services/law_library_congress/charter_of_the_forest.html"> inspiration of the American Constitution</a> (2). It has made it possible to render vast expanses of land to the peasants, to oppose the plundering of the common goods by the monarchy and the aristocracy. In the 17th century, it has inspired the Diggers and Levellers and later protests against the enclosure of lands by the capitalist bourgeoisie. But it was repealed in 1971 by a conservative government, allowing the privatization of resources such as water for the benefit of multinational companies.</p> <p>Today, forests remain essential resources for housing, food sovereignty, and are essential for fighting environmental crises. A <a href="http://charteroftheforest800.org/">campaign</a> to celebrate the Forest Charter began in Britain in September and continues in November. The Lincoln Record Society has organized an international conference on the Charter of the Forest that began with a houseboat trip on the River Thames from Windsor to Runnymede, the place where was signed the Magna Carta. Experts presented the Charter of the Forest, its history and its contemporary implications. Participants were also able to see one of the original copies of the Forest Charter and participated in a guided tour of the Forest of Sherwood that (in France) we know through Robin Hood story.</p> <p>Today, there is a debate chaired by the Shadow Chancellor, John McDonnell MP, with Professors Peter Linebaugh and Guy Standing, and Julie Timbrell of <a href="https://thenewputneydebates.com/">New Putney Debates</a>. This debate is part of a week-long program (6) calling for the creation of a <a href="https://en.wikipedia.org/wiki/Domesday_Book">new Domesday Book</a>, a national census of UK landowners and the identification of the common goods as well as a new Commons Charter and Communities Charters. This is to question the notion of land ownership in a country where it is one of the most concentrated in the western countries, and to elaborate proposals, including a possible tax on land ownership, for a better distribution of rights and responsibilities to land.</p> <p>Thanks to Yves Otis for reporting the article <a href="https://www.nakedcapitalism.com/2017/11/youve-never-heard-charter-important-magna-carta.html">Why You’ve Never Heard of a Charter as Important as the Magna Carta</a></p> <p>Transcript of the Forest Charter: <a href="http://www.constitution.org/eng/charter_forest.html">http://www.constitution.org/eng/charter_forest.html</a></p>  
<blockquote><p>6 mois après l’espace des communs au Forum Social Mondial, notre outil de documentation / jeu de carte sur les communs est prêt à circuler, animer des conversations et vous aider à faire avancer les communs près de chez vous !</p></blockquote> <p><img decoding="async" loading="lazy" src="https://www.remixthecommons.org/wp-content/uploads/2017/03/IMG_0071-1024x768-300x225.jpg" alt="IMG_0071-1024x768" width="800" height="600" class="aligncenter size-medium wp-image-4621" /></p> <p>C@rtes en Commun est un jeu où 2 à 5 joueurs collaborant pour construire une société civile résiliente qui défend les communs contre les forces d’accaparement. Outre le plaisir de jouer, C@rtes en commun a été imaginé comme un moyen de documenter la présence des communs à l’Espace de communs, dispositif éphémère de rencontre au Forum Social Mondial à Montréal qui se déroulait en août 2016. Les cartes qui composent le jeu ont été conçues par les personnes présentes volontaires qui ont partagé leur vision et leur expérience des communs sur la base d’un design du jeu réalisé par Mathhieu Rhéaume et son équipe. Cette expérience permet de penser qu’il serait possible d’utiliser une même approche et ces outils méthodologiques pour documenter les communs dans d’autres contextes locaux, votre quartier, ou thématique comme les communs de la connaissance par exemple. Nous avons hâte de pouvoir mener de telles expériences ! </p> <p>Pour en savoir plus sur le jeu, visitez le <a href="http://cartesencommun.cc/">site Internet</a>. Le jeu est publié à la demande par The Game Crafter aux USA pour le prix de 22,99 $US l’unité plus frais de port et de douane via : <a href="https://www.thegamecrafter.com/games/c-rtes-en-commun">https://www.thegamecrafter.com/</a> </p> <p>Pour réduire les frais de port et douane pour les européens, nous lançons une commande groupée et nous espérons que cela ramènera le coût de chaque jeu livré en Europe à environ de 30/35 $US. </p> <p>Si vous souhaitez participer à cette première commande groupée, <a href="https://goo.gl/forms/UdXsgNWxqklo4bJq2">remplissez le formulaire</a> avant le 18 mars à 20:00 GMT: </p> <p>Vous devrez aussi versez une avance correspondant uniquement au prix du ou des jeux commandés. Le reste à payer (port et douane) vous sera demandé une fois la commande terminée, lorsque nous connaîtrons les coûts des frais postaux et de douane. </p> <p>Ensuite, soyez patient ! La commande groupée sera initiée le 18 mars et arrivera à Paris au cours du mois d’avril. Dès leur arrivée à Paris, les jeux seront expédiés par la poste à leurs destinataires. </p>  
<blockquote><p>Ce post est la traduction de la présentation par David Bollier sur son <a href="http://bollier.org/blog/promise-%E2%80%9Copen-co-operativism%E2%80%9D">blog, </a>du rapport d’un atelier international de deux jours, sur le thème « Vers un Coopérativisme Ouvert, » qui s’est tenue en Août 2014 en Allemagne.</p></blockquote> <p>Est-il possible d’imaginer une nouvelle sorte de synthèse ou de synergie entre le mouvcement émergent des communs et de la production entre pairs (P2P production) d’une part, et les éléments novateurs du mouvement de l’économie de coopération et de solidarité qui se développent de l’autre?</p> <p>C’est la question qui animait un atelier de deux jours, « Vers un Coopérativisme Ouvert, » qui s’est tenue en Août 2014 et qui fait l’objet d’un nouveau rapport rédigé par l’expert du coopérativisme en Grande bretagne, Pat Conaty et moi-même. (Pat est membre de la New Economics Foundation et un associé de recherche des coopératives Royaume-Uni, et a assisté à l’atelier.)</p> <p>L’atelier a été organisé parce que le mouvement des communs et de la production par les pairs partage une grande partie de leurs valeurs et de leurs approches avec les coopératives …. mais diffèrent aussi de manière profonde sur certains points. Les deux partagent la conviction profonde que la coopération sociale est une force économique et sociale constructive. Pourtant, ils tirent de leurs histoires, cultures, identités et aspirations, singulières des visions de l’avenir qui ne sont pas identiques. Il est très prometteur que ces deux mouvements cheminent plus étroitement ensemble, mais il ne faut pas ignorer les obstacles importants qui pourraient être rencontrés sur ce chemin.</p> <p>L’atelier a exploré ce sujet, comme capturé par le sous-titre du rapport: «Une nouvelle économie sociale fondée sur les plates-formes ouvertes, des modèles coopératifs et les communs», organisée par le Commons Strategies Group à Berlin en Allemagne, le 27 Août et 28 2014. l’atelier a été soutenu par la Fondation Heinrich Böll, et la Fondation Charles Léopold Mayer.</p> <p>Vous trouverez ci-dessous, l’introduction du rapport suivi par la table des matières. Vous pouvez télécharger une version PDF du rapport complet (28 pages) ici [http://bollier.org/open-co-operativism-report]. Le rapport complet est distribué sous licence Creative Commons Attribution-ShareAlike (BY-SA) licence 3.0, alors ne hésitez pas à le diffuser.</p> <h1>Extrait de l’introduction</h1> <p>Pour les personnes qui participent aux communs, à la production par les pairs ou aux coopératives, l’économie émergente présente un paradoxe frustrant du fait de l’énorme décalage entre culture coopérative d’une part et les formes d’organisation qui peuvent soutenir et faire avancer le grand bien-être de la société, d’autre part.</p> <p>Les nouvelles formes de production par les pairs génèrent de nouvelles de ressources en communs, de la connaissance, du code et du design et des secteurs de production et de gouvernance socio-économico-techniques entièrement nouveaux. Ce mouvement tentaculaire, éclectique, basé sur le logiciel libre, la connaissance ouverte, la conception ouverte et production ouverte repose sur la collaboration et du partage, et aspire à devenir un secteur auto-suffisant et autonome des communs.</p> <p>Malheureusement, parce que ces formats économiques sont généralement intégrées dans les économies capitalistes – dépendantes d’une conception fermée de la propriété intellectuelle, du modèle de financement du capital risque, de structures d’entreprises à but lucratif, et ainsi de suite – les nouveaux «modèles ouverts» sont généralement subordonnées aux marchés hyper-concurrentiel et rattrapés par la dynamique capitaliste. La revendication du potentiel libérateur de «l’économie de partage, et de la production par les pairs sur les plates-formes ouvertes pourrait se limiter à remplacer les formes plus classiques du capitalisme propriétaire par une forme hybride d’entreprise/communs qui captent divers communs pour finalement servir les intérêts du capital.</p> <p>Pendant ce temps, le mouvement coopératif, dans de nombreuses parties du monde, fait face à ses propres défis, en rapport avec les technologies et l’économie politique contemporaines. Certaines grandes coopératives ont acquis une envergure mondiale, et agissent sur le marché avec les cultures organisationnelles et styles de gestion correspondant. Elles ne sont pas totalement à l’abri de menaces de privatisation. Leurs gestionnaires et dirigeant fonctionnent sans véritablement impliquer les membres de la coopérative qui, souvent, ne participent plus activement ou ne partagent plus la culture coopérative. De même, pour les petites coopératives, beaucoup ont été repoussées aux marges à la fois du marché et de la société par les grandes forces dominantes. Ainsi, sans solutions créatives, ces acteurs sont incapables de soutenir la concurrence sur les grands marchés, concentrés ou adopter les technologies de réseautage qui pourraient améliorer leurs capacités coopératives.</p> <p>Pour ces raisons et d’autres, le mouvement coopératif, en dépit de son illustre histoire et des impressionnants modèles organisationnels et financiers, n’inspire plus l’imaginaire social populaire à l’image de l’élan des années 1890, 1920 ou 1970. Le pouvoir du capital mondial et des marchés, les technologies numériques et la culture consumériste ont fonctionnés de manière perverse pour freiner les ambitions de certaines composantes du mouvement coopératif. Cependant, ces dernières années ont vu un renouvellement de la confiance dans le secteur coopératif international. Les Nations Unies ont déclaré 2012 «Année internationale des coopératives», et dans la même année, l’Alliance coopérative internationale rajeunie, a adopté un plan ambitieux pour une «décennie de coopération » destiné à établir un leadership d’un modèle coopératif et écologique qui repose sur l’association plus étroite des parties-prenantes de l’entreprise. L’idée de l’open coopérativisme rencontre une attention croissante, comme on le voit dans le livre de Robin Murray, Coopération à l’ère de Google (Co-operation in the Age of Google), un thème qui fait écho au premier principe cardinal du mouvement coopératif, de l’adhésion « ouverte et inclusive».</p> <p>Ces évolutions sont les bienvenues, car un affaiblissement des coopératives diminuerait le bien-être général de la société. Le grand public a de moins en moins d’alternatives face aux grandes sociétés prédatrices dont les comportements anti-sociaux sont souvent sanctionnés par les législateurs et les bureaucraties d’État. Bien que l ‘«économie sociale» gagne du terrain dans de nombreuses régions du monde et certains secteurs d’activité, ces avantages sont souvent tués dans l’oeuf ou maintenus dans des limites strictes. Le duopole marché / Etat, qui divise la responsabilité de la production et de la gouvernance, tout en poussant un agenda de croissance économique implacable et des politiques néolibérales, continue d’être largement incontrôlé.</p> <p>Tout cela nous amène donc à la question: Est-il possible d’imaginer une nouvelle synthèse ou synergie entre le mouvement des communs produits entre pairs naissant d’une part, et les éléments toujours plus novateurs des mouvements de l’économie de la coopération et de la solidarité de l’autre? Les deux partagent la conviction profonde que la coopération sociale puise être une force économique et sociale constructive. Pourtant, ils tirent de leurs histoires, cultures, identités et aspirations, singulières des visions de l’avenir qui ne sont pas identiques. Il est très prometteur que ces deux mouvements cheminent plus étroitement ensemble, mais il ne faut pas ignorer les obstacles importants qui pourraient être rencontrés sur ce chemin.</p> <h1>Explorer les possibilités d’un Open Coopérativisme</h1> <p>Cet atelier a exploré la question suivante : Comment la coopération sociale dans la vie contemporaine peut-elle être structurée de façon à mieux servir les intérêts des coopérateurs / commoners et la société en général, dans une économie de techno/politique qui favorise actuellement l’appropriation de la plus-value par le capital privé ?</p> <p>Les commoners ont tendance à aborder cette question à travers une perspective et une vision historique différentes de celle du mouvement coopératif. Cela résulte par exemple, du fait que les commoners ont tendance à occuper un espace à l’extérieur des marchés, alors que les coopératives sont généralement elles-mêmes des entités du marché. Les commoners ont tendance à avoir peu de ressources institutionnelles ou sources de revenus, mais plutôt à compter sur de puissants réseaux de collaboration basés sur des plates-formes ouvertes.</p> <p>En revanche, les coopératives constituent aujourd’hui une partie importante de l’économie moderne. Il y a plus d’un milliard de coopérateurs dans 2,6 coopératives à travers le monde, et ils génèrent un revenu annuel estimé à 2,98 milliards de Dollar. A l’échelle des états, cette économie serait le cinquième plus grande économie dans le monde, après l’Allemagne. Pourtant, l’impact transformateur de ce pouvoir économique est plus faible que ce que sa taille suggère. Là où il y a une présence de coopérative forte, comme dans le secteur de la banque locale en Allemagne, le logement en Suède ou l’agriculture en Inde, les coopératives peuvent changer les effets du marché. Mais là où elles sont un minoritaires, en dehors de cas singuliers de coopératives particulièrement innovantes, de nombreuses coopératives se sont tout simplement adaptées aux pratiques et à l’éthique de l’économie capitaliste et à la politique de concurrence, plutôt que d lutter pour réinventer le modèles du « commonwealth coopératif» de notre temps. Leur influence sur la vie politique nationale n’est plus ce qu’elle a put être de par le passé, ni comme vecteur d’une vision progressiste et novatrice, ni comme axe d’amélioration du sort des citoyens ordinaires. Il y a plusieurs raisons à cela : l’échelle des anciennes entreprises coopératives, la distance entre les gestionnaires et les membres bénéficiaires, les termes passéistes de la législation existante sur les coopératives, et les affinités culturelles entre les «nouvelles coopératives» et le mouvement de l’économie sociale et solidaire.</p> <p>Le but de cet atelier était d’explorer les possibilités d’efforts convergence entre les commoners et les coopérateurs, en particulier dans le rencontre du savoir-faire institutionnel et financier des coopératives avec la puissance explosive des technologies numériques et des réseaux ouverts. Pouvons-nous trouver de nouvelles façons de marier les éthiques participatives novatrices de la production par les pairs, à l’expérience historique et la sagesse du mouvement coopératif ? Quelles fructueuses convergences entre ces deux formes de coopération sociale pourrions-nous identifier et de cultiver? Quelles sont les possibilités pour la réalisation de nouvelles formes «d’accumulation de coopération », dans lequel les contributions des individus aux communs seraient couplés avec des services à valeur ajoutée qui génèrent des revenus et des moyens en nature pour les coopérateurs/commoners ?</p> <p>Un projet de l’open coopératisme aborderait deux importantes questions non résolues : 1) le problème des moyens de subsistance d’une économie des communs numériques (comment l’économie peut-elle se renouveler et initier une logique sociale et économique différente, si tout le monde travaille sans rémunération); et 2) le défi des coopératives et de l’économie solidaire est de savoir tirer parti de l’énorme potentiel des nouvelles technologies de l’information et de la communication, tout en évitant la subordination à la logique et à la discipline du capital.</p> <p>«L’accumulation coopérative» pourrait occuper un espace entre les communs, qui ont peu ou pas d’engagements sur les marchés, et les entreprises capitalistes, qui cherchent à extraire des bénéfices privés et accumuler du capital. Cette forme intermédiaire, ouverte de coopérativisme, pourrait constituer un nouveau secteur dans lequel les commoners pourraient gérer leurs ressources en communs, les allouer de façon équitable et durable, et gagner leur vie en tant que membres de coopératives – plus ou moins à l’extérieur des marchés capitalistes classiques. Ce que nous envisageons ici, est la création et la gouvernance de nouveaux types de marchés non capitalistes ou post-capitaliste qui réintègrent en leur sein les communautés sociales et les structures de responsabilisation.<b></b></p> <p>La clé, bien sûr, est de savoir comment conceptualiser et mettre en œuvre cette convergence. Comme nous le verrons ci-dessous [dans le rapport], un certain nombre d’idées prometteuses ont été proposées, comme les entrepreneurs coopératifs co-producteurs de communs ; les coalitions d’entrepreneurs éthiques qui utiliseraient des licences de droit d’auteur pour créer des zones de production protégée du capital et les marchés traditionnels; et de nouveaux modèles de production locale distribuée reliés à des réseaux de connaissance partagée à l’échelle mondiale. D’autres idées intrigantes mais encore peu développées, telles que le rôle potentiel que la gouvernance coopérative pourrait jouer dans la production par les pairs basée sur les communs et, inversement, la façon dont l’auto-gouvernance largement expérimentée dans les secteurs numériques, pourraient être appliquée dans la coopérative et l’économie sociale et solidarité.<br /> Etant donné que ce rapport est le résultat d’un dialogue au sein de l’atelier, de nombreux points de vue différents sont représentés, de nombreuses idées suggérées sont incomplètes . Ce n’est donc pas un plan clair pour savoir comment aller de l’avant. Notre espoir, cependant, est que ce rapport stimulera utilement la recherche, le débat, l’innovation et une nouvelle convergence des mouvements.</p> <p>Traduction : Frédéric Sultan</p>  
<p><img decoding="async" loading="lazy" class="aligncenter size-full wp-image-4963" src="https://www.remixthecommons.org/wp-content/uploads/2019/07/pla_barcelona_digital_city_in-2.jpg" alt="" width="600" height="300"><br /> Aux dernières élections  de mai,  Barcelone en Commun a fait alliance avec le Parti socialiste Catalan pour former un nouveau gouvernement municipal avec un programme commun et Ada Colau a été réélue  pour un autre mandat de 4 ans. Le premier mandat 2015-2019 s’est  effectué avec un gouvernement minoritaire et  dans un contexte régional et national politiquement et idéologiquement peu propice au développement d’un «  nouveau municipalisme des communs » et d’« une autre manière de faire de la politique»  dont se réclamait Barcelona en Comù. L’heure est au bilan et, bien sûr, beaucoup auront à dire sur les réalisations effectuées en les comparant au  programme initial. Mais quand on voit d’une part les réalisations concrètes qui dépassent souvent  ou questionnent les compétences d’une municipalité  (logement, mobilité, revenu  civique, santé, immigration, tourisme, féminisation de la politique, souveraineté énergétique  et technologique, etc.) et d’autre part ce qui a été mis en place pour transformer la relation entre l’institution, les mouvements sociaux et les assemblées de quartiers dans la transparence et la recherche de co-production de politiques, on peut affirmer que le bilan est globalement positif.</p> <p>Le mouvement des communs et les tenants d’un nouveau municipalisme ne peuvent que se féliciter que, grâce à une coalition de mouvements sociaux qui a eu le courage (et il en faut) d’investir  une institution aux pratiques imprégnées de néo- libéralisme et dans une logique de partis souvent éloignée des besoins et réalités des résidents,  Barcelone demeure un des laboratoires des communs urbains les plus dynamiques et un modèle auquel se référer.</p> <p>Le <a href="https://ajuntament.barcelona.cat/digital/sites/default/files/pla_barcelona_digital_city_in.pdf">bilan du plan numérique</a> mis en place au cours du premier mandat que l’on propose ici est caractéristique des réalisations, du cheminement critique et de la créativité de ce laboratoire.</p> <p>Voici comment la ville y résume les principes de son action :</p> <blockquote> <ul> <li>S’imposer comme une référence mondiale en tant que ville des communs et de la production collaborative.</li> <li>Mettre fin à la privatisation et au transfert des actifs publics au secteur privé, tout en encourageant la re-municipalisation des infrastructures urbaines critiques.</li> <li>Réduire massivement le coût des services de base tels que le logement, les transports, l’éducation et la santé, afin d’aider les couches les plus précaires de la population.</li> <li>Instituer un revenu de base des citoyens axé sur la lutte contre la pauvreté et l’exclusion sociale</li> <li>Construire des modèles de l’économie guidés par les données, avec des intrants réels (en utilisant des analyses de données en temps réel) afin que la démocratie participative puisse modéliser des décisions complexes.</li> <li>Préférer et promouvoir les organisations collaboratives plutôt que les solutions centralisées de l’État et du marché (augmenter la proportion des investissements du budget public dans les PME innovantes et le secteur coopératif).</li> <li>Construire le patrimoine commun de données de la ville : décréter que les données de la population générées dans le cadre de l’utilisation des services publics ne peuvent être la propriété des opérateurs de services.</li> </ul> </blockquote> <p>Ces principes s’incarnent dans un programme d’actions dont ce document détaille les effets. À coté des emblématiques 13 000 propositions politiques qui émanent des habitants, dont 9,245 (72%) ont été acceptées, on relève par exemple les 126 cas de corruption dénoncés à travers la boite courriel de la transparence (Transparency mailbox) depuis 2017 ou la prise en compte de la différence des genres dans le programme STEAM d’éducation et de formation technologique .</p> <p>Enfin, Barcelone, ici comme dans d’autres domaines, s’appuie et renforce les réseaux de villes. Elle a initié – avec New-York et Amsterdam – la Coalition des villes pour les droits numériques et lancé la campagne « 100 villes en 100 jours »pour défendre 5 principes de politique numérique :</p> <blockquote> <ul> <li>l’accès égal et universel à l’Internet et à la culture numérique</li> <li>la protection de la vie privée et la sécurité des données</li> <li>la transparence, la responsabilité et la non-discrimination dans l’usage les données, les contenus et les algorithmes</li> <li>la démocratie participative, la diversité et l’inclusion</li> <li>l’ouverture des services numériques et des normes éthiques</li> </ul> </blockquote> <p>Les villes de la Coalition développent des feuilles de route, lois, outils, actions et ressources communes pour protéger les droits numériques des résidents et des visiteurs.</p> <p><strong>Alain Ambrosi et Frédéric Sultan</strong></p> <p><em>Pour un bilan plus exhaustif voir le bilan secteur par secteur sur le <a href="https://barcelonaencomu.cat/es">site de Barcelone en Commun (en espagnol)</a> ou bien l’actualité sur le <a href="https://ajuntament.barcelona.cat/en/">site de la mairie de Barcelone (en anglais) </a>.</em></p>  
<p>Dans le cadre de l’initiative portée par l’UNESCO sur les futurs de l’éducation, l’Institut de l’UNESCO pour l’apprentissage tout au long de la vie (UIL, Hambourg) a publié récemment un rapport d’experts multidisciplinaires de prospective sur la culture de l’apprentissage tout au long de la vie (« <a href="https://uil.unesco.org/lifelong-learning/embracing-culture-lifelong-learning">Lifelong Learning </a>»)*. Dans un contexte où beaucoup d’États peinent à répondre aux besoins éducatifs de base de leur population et où les inégalités d’accès à la culture et aux savoirs se creusent de plus en plus, comment (re)donner toute sa place à une culture de l’apprentissage ouverte, accessible et inclusive qui permet à toute personne de pouvoir définir et réaliser ses projets de développement de sa capacité d’agir dans un monde de plus en plus complexe et exigeant?</p> <p>S’inscrivant directement dans la filiation humaniste de l’éducation des adultes (Commission internationale sur l’éducation au XXIe siècle, UNESCO 1996), les auteurs présentent une série de recommandations parmi lesquelles figure celle de faire de l’apprentissage tout au long de la vie un bien commun. Dans leur énoncé de vision de la situation idéale de l’apprentissage tout au long de la vie en 2050, ils décrivent :</p> <blockquote><p> /To ensure that learning opportunities are accessible to all, learning spaces beyond educational institutions have been reinvented to promote and support learning. Besides using public spaces and infrastructure for learning, there are also learner-friendly work environments in all sectors and opportunities for self-employed people. To enhance the free availability of learning resources further, an educational commons has been developed. p. 13/ **</p></blockquote> <p><iframe loading="lazy" title="Les communs et l'éducation tout au long de la vie" width="880" height="660" src="https://www.youtube.com/embed/r7c5UA5lluI?feature=oembed" frameborder="0" allow="accelerometer; autoplay; clipboard-write; encrypted-media; gyroscope; picture-in-picture" allowfullscreen></iframe></p> <p>À titre de président du conseil d’administration de l’UIL, Daniel Baril, directeur général de l’Institut de coopération pour l’éducation des adultes (Montréal, Canada) a participé aux travaux du groupe d’expert.e.s. Dans le cadre de l’appel en commun, il nous partage ses réflexions sur le processus qui a mené à l’élaboration de ces recommandations, mais surtout sur la manière dont la notion de communs peut s’imbriquer dans l’élaboration des instruments normatifs internationaux en éducation.</p> <p>* Document : <a href="https://uil.unesco.org/lifelong-learning/embracing-culture-lifelong-learning">UNESCO Institute for Lifelong Learning Embracing a culture of lifelong learning: contribution to the Futures of Education initiative. UNESCO Institute for Lifelong Learning, 2020</a>.</p> <p>** Traduction : /Afin de garantir que les possibilités d’apprentissage soient accessibles à tous, les espaces d’apprentissage au-delà des établissements d’enseignement ont été réinventés pour promouvoir et soutenir l’apprentissage. Outre l’utilisation d’espaces et d’infrastructures publics pour l’apprentissage, il existe également des environnements de travail conviviaux pour les apprenants dans tous les secteurs, et des possibilités pour les travailleurs indépendants. Afin d’améliorer encore la disponibilité gratuite des ressources d’apprentissage, un patrimoine éducatif commun a été développé. p. 13/</p>  
<figure id="attachment_6626" aria-describedby="caption-attachment-6626" style="width: 607px" class="wp-caption aligncenter"><img decoding="async" loading="lazy" class="wp-image-6626 size-large" src="https://www.remixthecommons.org/wp-content/uploads/2021/02/Mixart-Par-Vincent-Caille-3-1024x461-1-607x273.jpg" alt="" width="607" height="273" srcset="https://www.remixthecommons.org/wp-content/uploads/2021/02/Mixart-Par-Vincent-Caille-3-1024x461-1-607x273.jpg 607w, https://www.remixthecommons.org/wp-content/uploads/2021/02/Mixart-Par-Vincent-Caille-3-1024x461-1-342x154.jpg 342w, https://www.remixthecommons.org/wp-content/uploads/2021/02/Mixart-Par-Vincent-Caille-3-1024x461-1-768x346.jpg 768w, https://www.remixthecommons.org/wp-content/uploads/2021/02/Mixart-Par-Vincent-Caille-3-1024x461-1.jpg 1024w" sizes="(max-width: 607px) 100vw, 607px" /><figcaption id="caption-attachment-6626" class="wp-caption-text">Photo Vincent Calle</figcaption></figure> <h2>Appel en commun</h2> <p>le 19 février 2021.Rencontre avec Joël Lecussan, coordinateur de Mix’art Myris et une personne membre d’un lieu, une réalité sociale du réseau italien des communs urbains, à partir des questions suivantes : <strong>Comment créer et maintenir des conditions d’une pérennité des lieux indépendants en communs ? Quelles stratégies ont été mises en place ? Quelles expériences partager et quelles solidarités pour soutenir les lieux menacés ?</strong></p> <p style="padding-left: 40px;">Date : mardi 23/02/2021<br /> Heure : de 20 h à 21 h CET (Paris) – 14 h à 15 h EDT (Montréal)<br /> Rencontre en ligne : <a href="https://ca.meet.coop/b/rem-xoc-eoo-kkw">https://ca.meet.coop/b/rem-xoc-eoo-kkw</a><br /> (utilisez votre navigateur – aucune installation d’application n’est nécessaire)<br /> La rencontre se déroulera en français.</p> <p>Un grand nombre de lieux occupés fonctionnent sur la base des communs. Les artistes y trouvent un espace de travail collectif alors qu’ils sont souvent confrontés à la rareté des espaces accessibles en milieu urbain. Ils sont le creuset où s’élabore la production artistique à laquelle aura accès le public. Ces lieux sont aussi des espaces les communautés produisent, diffusent et reproduisent de la connaissance utile à leur membres. Ils permettent de satisfaire de nombreux besoins d’utilisatrices et d’utilisateurs dans des domaines très variés : santé, alimentation, éducation, accès aux droits, accueil des réfugié-e-s pour ne citer que les plus courants. Ce rapport à la communauté en fait de véritables lieux en commun, de l’agir en commun : auto-organisation et horizontalité de la gouvernance, partage des ressources, soin apporté à la communauté et ses conditions d’existence.</p> <p>Pourtant, l’existence de ces lieux est fragile. Leur rôle est remis en cause et ils sont souvent menacés d’expulsion sur des bases administratives. C’est ce qui arrive aujourd’hui à Mix’art à Toulouse. Mix’art Myris, c’est pourtant le squat emblématique de la scène artistique et sociale de la ville rose. Des générations de plasticiens, sculpteurs, circaciens s’y sont retrouvés. Et ces dernières années, le lieu est devenu un point de ralliement pour le mouvement des gilets jaunes. L’appel en commun sera l’occasion d’un échange sur entre militants français et italiens qui font face à ces questions et imaginent des stratégies pour défendre les lieux communs.</p>  
<p><a href="https://www.remixthecommons.org/wp-content/uploads/2015/01/Move-North-South-Water.jpg"><img decoding="async" loading="lazy" class="aligncenter size-medium wp-image-4194" src="https://www.remixthecommons.org/wp-content/uploads/2015/01/Move-North-South-Water-198x300.jpg" alt="Move North South Water" width="198" height="300" /></a></p> <p>The « Nan Shui Bei Diao » – literally South North Water Move – is the largest water transfer project in the world, between the southern and northern China. In the footsteps of this colossal project, the film stands by Antoine Boutet eventful mapping a territory where cement beats plains, rivers leave their beds, deserts become forests, which gradually voices are in demand of justice and the right to speak. While the material decomposes and individuals are alarmed, a landscape of science fiction, against nature, is recomposed.</p> <p>Move North South Water released Wednesday, January 28th. If you want to associate yourself with one projection, contact the respective theater or distribution of the film: mdecout@zeugmafilms.fr. And if you want to support a projection in a city where the film is not yet scheduled, contact us: hague.philippe@gmail.com</p>  +
<p>Appel à contributions</p> <p><a title="Auteur inconnuUnknown author, CC BY-SA 4.0 <https://creativecommons.org/licenses/by-sa/4.0>, via Wikimedia Commons" href="https://commons.wikimedia.org/wiki/File:Silke_Helfrich,_Autorin,_Forscherin_und_Aktivistin_zu_Gemeing%C3%BCtern_und_Commons.jpg"><img decoding="async" src="https://upload.wikimedia.org/wikipedia/commons/thumb/f/fd/Silke_Helfrich%2C_Autorin%2C_Forscherin_und_Aktivistin_zu_Gemeing%C3%BCtern_und_Commons.jpg/1024px-Silke_Helfrich%2C_Autorin%2C_Forscherin_und_Aktivistin_zu_Gemeing%C3%BCtern_und_Commons.jpg" alt="Silke Helfrich, Autorin, Forscherin und Aktivistin zu Gemeingütern und Commons" width="1024" /></a><br /> Silke Helfrich est décédée le matin du 10 novembre 2021dans un accident de montagne au Liechtenstein, alors qu’elle participait à une rencontre dans les Alpes. Elle a été la leader incontestée du mouvement des communs depuis 2009 lorsqu’elle a initié l’une des premières rencontres internationales sur les communs à Crotorf en Allemagne. Celle-ci a permis la rencontre de chercheur·se·s de nombreuses disciplines et de militant·e·s des communs, contribuant à faire advenir une nouvelle culture politique basée sur l’expérience à la fois ancestrale et moderne des communs.</p> <blockquote><p>les communs sortent de la sphère de l’économie pour devenir un vocabulaire de l’action collective orientée vers la transition.</p></blockquote> <p>Crottorf 2009, c’est à l’occasion de ce séminaire, qui rassemble un panel idéal d’universitaires et de militant·e·s des communs, que sera publié le <a href="http://1https://www2.world-governance.org/IMG/pdf_009._Bollier_Crottorf_-_The_Future_of_the_Commons.pdf)">Manifeste The Future of the Commons</a> et imaginées les deux conférences internationales sur les communs qui seront organisées à Berlin au siège de la Fondation Heinrich Boell en 2010 et 2013. Chacune d’elles rassemble près de 300 militant·e·s, universitaires, activistes et personnalités politiques venus du monde entier. Ensemble, elles marqueront un tournant pour le mouvement des communs, qui va s’épanouir, touchants tous les domaines de la vie personnelle et sociale, culturelle, économique, morale et politique, de la connaissance et du vivant. Ces conférences inscrivent les communs au coeur du projet de transition socio-écologique.</p> <p>Pour Silke Helfrich, l’intention du mouvement des communs, qui se cristallisent au cours de ces rencontres, ne se limite pas simplement à étudier les biens communs en tant que ressources économiques ou nouvelle forme de propriétés. Elle vise à développer les communs comme un nouveau paradigme, une vision du monde qui pourrait servir à transformer profondément le système capitaliste. C’est une démarche qui s’attache à créer les conditions pour revisiter la nature même de la politique, de la culture, du droit, de l’éthique et des conceptions modernes de la vie elle-même.</p> <p>L’impulsion donnée par le travail d’animation de Silke Helfrich touche un panel très large et varié de militant·e·s et de chercheur·se·s tels que Massimo De Angelis, Stefan Meretz, Peter Linebaugh, Silvia Federici, George Caffentzis, Michel Bauwens, Wolfgang Sachs, etc. Cette variété concerne autant les disciplines de recherche que les champs et les contextes d’actions et d’engagement qui balaient l’ensemble du spectre des sciences sociales et sciences du vivant et des mouvements sociaux mondiaux. Forte de cette dynamique, Silke Helfrich et, avec elle, les militants du mouvement des communs développent des actions qui visent à approfondir la connaissance des communs au service de la transition sociale et économique.</p> <p>Dans le même temps, avec David Bollier et Michael Bauwens, Silke Helfrich fonde le Commons Strategies Group (CSG). (Michel Bauwens quitte le CSG en 2018), un espace de recherche et d’appel à mobilisation pour les communs à même de développer et faire circuler le discours sur les communs. Trois livres naîtront de cette collaboration. C’est d’abord les anthologies «The Wealth of the Commons » (2012) et « Patterns of Commoning » (2015). Ces ouvrages collectifs mettent en lumière les caractères des communs dans une perspective holistique et transdisciplinaire. Ces deux anthologies ont permis de présenter la diversité des communs contemporains afin de montrer qu’ils ne sont ni une relique de l’époque médiévale, ni une forme économique archaïque persistante dans le Sud global. Les communs qui y sont décrits apparaîssent comme un ensemble tout à fait contemporain et robuste d’alternatives au système marché/État.</p> <blockquote><p>la notion de commoning comme une dimension vivante des processus d’engagement collectif</p></blockquote> <p>Ces livres contribuent à faire connaître la notion de commoning comme une dimension vivante des processus d’engagement collectif. Cette notion va progressivement faire évoluer le discours sur les communs, passant d’une approche souvent naturaliste, principalement économique, à un processus social, culturel et politique qui croise et se nourrit des savoirs situés des acteurs et la revendication des droits sociaux, culturels et économiques portée par les mouvements sociaux (paysans, numérique, droit à la ville, féminisme, décolonial, décroissance, l’économie sociale, etc.). L’impact de ce travail est difficile de mesurer notamment du fait que le mouvement des communs ne s’est pas structuré autour d’un plaidoyer politique unifié, mais comme une culture politique renouvelée.</p> <p>Le troisième ouvrage, « Free, Fair and Alive : The Insurgent Power of the Commons » (2019) est une démarche ambitieuse de conceptualisation des communs en tant que système social. Il développe une synthèse théorique qui permet de décrire plus précisément la diversité empirique des communs. Inspiré par les travaux de Christopher Alexander sur le langage des formes et modèles d’action (« pattern language »), les auteurs de cet ouvrage, David Bollier et Silke Helfrich cherchent à expliquer les communs comme une forme sociale intemporelle qui échappe à l’ontologie de l’individualisme et de l’économie de marché moderne. Silke Helfrich et David Bollier rendent possible une lecture des communs comme réalités (en Italie, les militants juristes parlent de réalités sociales) qui ne peuvent être exprimées par l’épistémologie des droits de propriété ou par la « rationalité » du marché et de l’individualisme. Pour se faire, ils développent la « Triade de la mise en commun » et la notion de « propriété relationnelle », et décrivent de manière fine et détaillé un ensemble de modèles de l’action en commun : les patterns de commoning, dont ils établissent une première liste.</p> <blockquote><p>développer les études pratiques sur les patterns de commoning avec les acteurs des mouvements sociaux dans différents pays</p></blockquote> <p>Silke Helfrich poursuivra ce travail après la publication « Free, Fair and Alive : The Insurgent Power of the Commons » avec la volonté de le diffuser le plus largement possible auprès des acteurs engagés dans la transition sociale et environnementale. Pour cela, polyglotte, elle s’est engagée dans la traduction en plusieurs langues (allemande, espagnol, grecque, français) de l’ouvrage. Elle a aussi commencer à développer les études pratiques sur les patterns de commoning avec les acteurs des mouvements sociaux dans différents pays et contextes linguistiques afin d’affiner et enrichir le corpus initial.</p> <p>En France, la traduction de « Free, Fair and Alive : The Insurgent Power of the Commons » est engagée. La publication est prévue pour l’automne 2022 par les Éditions ECLM. À l’occasion de cette traduction, un chantier de traduction-adaptation autour des patterns de commoning s’est aussi engagé. Celui-ci vise à explorer les formulations possibles en français des nouveaux concepts et modèles proposés dans l’ouvrage et à enrichir le corpus d’illustration des patterns déjà identifiés dans l’ouvrage puis dans les travaux de recherche menés dans divers pays. Ces travaux sont déjà mobilisés par exemple par les démarches d’École des communs, qui visent à instituer des réseaux de partage de connaissance dans des domaines comme l’alimentation ou la gouvernance, (Paris, Montreuil Toulouse, Marseille , … etc). Free, Fair and Alive aide à structurer un vocabulaire et une grammaire de l’action collective basée sur la matrice des communs, c’est à dire qui ne se définit plus à partir de la dichotomie public/privé, individuel/collectif, mais dans une approche holistique. Enfin, ces démarches invitent à revisiter la relation des communs et des commoners avec la recherche.</p> <p>C’est pourquoi nous proposons de rendre un hommage à Silke Helfrich en permettant le partage et la poursuite de ses travaux. D’une part, il est important de rendre visible et accessible l’héritage laissé par Silke au mouvement des communs, d’autre part il est indispensable de créer les conditions de la poursuite de son travail par celles et ceux qui le souhaitent.</p> <p>Si vous souhaitez contribuer à cette démarche, faites vous connaître en envoyant un message à info@remixthecommons.org</p>  
<p><iframe loading="lazy" src="//www.youtube.com/embed/ihDoZ5dYapw" width="400" height="225" frameborder="0" allowfullscreen="allowfullscreen"></iframe></p> <p>Self-management and integral cooperativism: an experiment of the community on the length scale.</p> <p>A group of coop at Barquisimeto (northeastern Venezuela), totally self-managed. More than 1,200 workers, no leader, no manager, no hierarchical structure, a lot of participation, confidence and learning, constant rotation in all workplaces … and more</p> <p>For more information, see the article in <a href="http://www.utopiasproject.lautre.net/reportages/article/venezuela" target="_blank" rel="noopener noreferrer">http://www.utopiasproject.lautre.net/</a>…</p> <p>See CECOSESOLA web site</p> <p><a href="http://www.cecosesolaorg.bugs3.com/index.php/publicaciones/experiencias-en-video?videoid=yejPDL6mKSA">http://www.cecosesolaorg.bugs3.com/index.php/publicaciones/experiencias-en-video?videoid=yejPDL6mKSA</a></p> <p>See also the remixthecommons productions:</p> <p><a href="https://www.remixthecommons.org/?fiche=cecosesola-vivir-lo-comun-dia-a-dia">https://www.remixthecommons.org/?fiche=cecosesola-vivir-lo-comun-dia-a-dia</a></p> <p><a href="https://www.remixthecommons.org/?fiche=definir-les-communs-noel-vale-valera">https://www.remixthecommons.org/?fiche=definir-les-communs-noel-vale-valera</a></p> <p><a href="https://www.remixthecommons.org/?fiche=definir-les-communs-jorge-rath">https://www.remixthecommons.org/?fiche=definir-les-communs-jorge-rath</a></p>  +
<p lang="fr-CA"><b>Au cours des dernières années, la notion de communs a été placée sur le devant de la scène. Ce terme est devenu le marqueur d’une volonté de changer la société en poussant pour davantage de démocratie et de participation citoyenne dans les affaires publiques. Ce changement est porté notamment par l’intuition qu’un nouveau type de communs, les communs urbains, constitue un enjeu politique clé de la production de l’espace public.</b></p> <p><span lang="fr-CA">Nous devons à des chercheurs engagés comme </span><span lang="fr-CA">D. </span><span lang="fr-CA">Harvey, </span><span lang="fr-CA">C. </span><span lang="fr-CA">Vercelone et </span><span lang="fr-CA">S. </span><span lang="fr-CA">Rodotà le dépassement d’une vision naturaliste des biens communs, qui s’intéressait principalement à la gestion des ressources à l’intérieur d’un groupe d’individus déterminé. Ils ont mis en lumière l’importance primordiale </span><span lang="fr-CA">du processus de</span><span lang="fr-CA"> mise en commun (« commoning ») </span><span lang="fr-CA">dans la transformation </span><span lang="fr-CA">d’un bien ou d’un service, public ou privé, </span><span lang="fr-CA">en</span><span lang="fr-CA"> commun. Ce qui importe, ce ne sont pas les caractéristiques intrinsèques </span><span lang="fr-CA">de l’objet mis en </span><span lang="fr-CA">partage</span><span lang="fr-CA">, mais </span><span lang="fr-CA">bien</span><span lang="fr-CA"> le processus qui génère et modifie son statut et la manière dont il est utilisé </span><span lang="fr-CA">et perçu par les acteurs. </span><span lang="fr-CA">L</span><span lang="fr-CA">es </span><span lang="fr-CA">communs urbains entraînent </span><span lang="fr-CA">ainsi </span><span lang="fr-CA">des </span><span lang="fr-CA">conséquences </span><span lang="fr-CA">sur les plans </span><span lang="fr-CA">social, culturel et politique. </span></p> <p><span lang="fr-CA">À </span><span lang="fr-CA">cet égard, l</span><span lang="fr-CA">e </span><span lang="fr-CA">processus de constitution de</span><span lang="fr-CA">s communs urbains questionne ce qu’on entend par territoire. Les communs urbains transcendent les échelles de territoires qui sont habituellement considérées comme un emboîtent du local, dans le national, et l’international.</span> <span lang="fr-CA">Si l’action apparaît toujours ancrée « quelque part », </span><span lang="fr-CA">elle est soutenue par les dynamiques </span><span lang="fr-CA">propres à l’</span><span lang="fr-CA">économie de la connaissance, les </span><span lang="fr-CA">pratiques de </span><span lang="fr-CA">pairs à pairs (P2P) et les mécanismes d’intelligence collective.</span></p> <p><span lang="fr-CA">Les communs urbains </span><span lang="fr-CA">apparaissent </span><span lang="fr-CA">comme un projet politique qui poursuit et renforce les luttes antérieures pour l’essor des communs : mouvement pour la culture et la connaissance libre, mouvement pour l’eau bien commun, les premiers à se penser comme mouvement des communs, mais aussi les mouvements pour l’écologie, ou le bien être. </span><span lang="fr-CA"> Ils offrent un référentiel pour appréhender le territoire à partir de cette complexité globale,</span><span lang="fr-CA"> une </span><span lang="fr-CA">alternati</span><span lang="fr-CA">ve</span><span lang="fr-CA"> puissante au narratif du capitalisme néolibéral qui se prétend hégémonique. </span></p> <p><span lang="fr-CA">Dans ses actions des dernières années, R</span><span lang="fr-CA">emix </span><span lang="fr-CA">s’est affirmée comme l’un des lieux au croisement des dynamiques qui animent le mouvement des communs en France, en Europe et dans la </span><span lang="fr-CA">F</span><span lang="fr-CA">rancophonie. Le collectif </span><span lang="fr-CA">s’est</span><span lang="fr-CA"> engagé de longue date </span><span lang="fr-CA">dans </span><span lang="fr-CA">un travail </span><span lang="fr-CA">de collaboration</span><span lang="fr-CA"> avec </span><span lang="fr-CA">les chercheurs de différentes disciplines et les militants de différents secteur</span><span lang="fr-CA">s</span> <span lang="fr-CA">afin de co-construire</span><span lang="fr-CA"> des outils pour développer la culture des communs et </span><span lang="fr-CA">pour promouvoir </span><span lang="fr-CA">l’ingénierie de politiques fondées sur les communs. </span></p> <p><span lang="fr-CA">En effet, l</span><span lang="fr-CA">a culture des communs </span><span lang="fr-CA">naît et </span><span lang="fr-CA">se nourrit </span><span lang="fr-CA">de</span><span lang="fr-CA">s pratiques et des connaissances sur les communs, les commoners et </span><span lang="fr-CA">plus généralement </span><span lang="fr-CA">sur </span><span lang="fr-CA">c</span><span lang="fr-CA">e mouvement </span><span lang="fr-CA">dans la société</span><span lang="fr-CA">. Les notions et les définitions des communs ont évolué au cours de la décennie, plaçant à coté d’une description fine des mécanismes de </span><span lang="fr-CA">gestion, une vision holistique des communs qui redessine une </span><span lang="fr-CA">figure du commoner et </span><span lang="fr-CA">déploie un</span><span lang="fr-CA"> vocabulaire </span><span lang="fr-CA">nouveau de l’action collective</span><span lang="fr-CA">. </span><span lang="fr-CA">Ces perspectives sont explorées par Remix à travers les démarche</span><span lang="fr-CA">s de l’éc</span><span lang="fr-CA">ole des communs et d</span><span lang="fr-CA">e l</span><span lang="fr-CA">’art de l’en-commun. </span><span lang="fr-CA">Nous mettons en lumière l’importance du </span><span lang="fr-CA">partage de l</span><span lang="fr-CA">’expérience acquise </span><span lang="fr-CA">dans le </span><span lang="fr-CA">groupe </span><span lang="fr-CA">à travers la pratique du commoning</span><span lang="fr-CA">. Les communs, </span><span lang="fr-CA">quelque soit leur domaine</span><span lang="fr-CA">, sont des espaces, ou des actions, dans lesquelles nous co-produisons, nous partageons et nous transformons </span><span lang="fr-CA">la connaissance </span><span lang="fr-CA">qui nous est essentielle pour répondre à nos besoins et </span><span lang="fr-CA">e</span><span lang="fr-CA">xercer nos droits. </span><span lang="fr-CA">Cette connaissance s’étend à l’expérience vécue et </span><span lang="fr-CA">se </span><span lang="fr-CA">constitue </span><span lang="fr-CA">de</span><span lang="fr-CA"> « modes de faire </span><span lang="fr-CA">ensemble</span><span lang="fr-CA"> » partagés, </span><span lang="fr-CA">construits pas à pas dans les pratiques de production et de reproduction de la communauté</span><span lang="fr-CA">. </span></p> <p><span lang="fr-CA">Pour poursuivre cette démarche, </span><span lang="fr-CA">Remix documente et diffuse largement les pratiques en structurant l’information pour qu’elle devienne un véritable levier d’apprentissage et de transformation sociale par les communs. </span><span lang="fr-CA">Ce projet est adossé à nos travaux plus anciens sur le vocabulaire des communs élaboré à partir de l’analyse des pratiques et des recherches académiques. Celui-ci </span><span lang="fr-CA">s’enrichit</span><span lang="fr-CA"> de </span><span lang="fr-CA">nouvelles</span><span lang="fr-CA"> collaborations </span><span lang="fr-CA">avec des partenaires </span><span lang="fr-CA">en Europ</span><span lang="fr-CA">e</span><span lang="fr-CA"> autour </span><span lang="fr-CA">de la mise en œuvre d’outils</span><span lang="fr-CA"> de web sémantique </span><span lang="fr-CA">et de la cartographie des alternatives et aussi de l</span>’exploration des patterns (modèles) de commoning à l’occasion de la traduction en français de l’ouvrage de Silke Helfrich et David Bollier (Fair, Free and Alive. The Insurgent Power of the Commons).</p> <p><span lang="fr-CA">À</span> <span lang="fr-CA">plus</span><span lang="fr-CA"> long terme, nous travaillons à la </span><span lang="fr-CA"><b>reconnaissance d’une culture du partage et de la participation inclusive et émancipatrice</b></span><span lang="fr-CA">. Cette dimension de l’action de Remix est stratégique </span><span lang="fr-CA">parce qu’elle</span> <span lang="fr-CA">contribue à</span> <span lang="fr-CA">l’</span><span lang="fr-CA">émerge</span><span lang="fr-CA">nce</span> <span lang="fr-CA">d’</span><span lang="fr-CA">un récit </span><span lang="fr-CA">et d’un projet </span><span lang="fr-CA">partagé</span><span lang="fr-CA">s</span><span lang="fr-CA"> sur les communs et </span><span lang="fr-CA">sur</span><span lang="fr-CA"> leur rôle comme alternative au capitalisme néolibéral. </span><span lang="fr-CA">On</span><span lang="fr-CA"> s’accorde à penser l</span><span lang="fr-CA">es communs </span><span lang="fr-CA">comme </span><span lang="fr-CA">une forme de résistance aux nouvelles « enclosures » du savoir, du vivant et des institutions d</span><span lang="fr-CA">e la protection sociale</span><span lang="fr-CA">. </span><span lang="fr-CA">S’ils sont une réaction aux pratiques prédatrices du </span><span lang="fr-CA">capitalisme, </span><span lang="fr-CA">ils incarnent </span><span lang="fr-CA">aussi </span><span lang="fr-CA">une alternative au monopole du binôme public-privé qui a </span><span lang="fr-CA">marqué l’âge du capitalisme industriel de son sceau. </span><span lang="fr-CA">L</span><span lang="fr-CA">e projet </span><span lang="fr-CA">des communs </span><span lang="fr-CA">ne pourrait se développer sans un fondement culturel puissant </span><span lang="fr-CA">qui revisite notre conception de l’action publique pour en faire un espace de co-production de normes et de politiques dans lequel la société civile fait sa part. </span><span lang="fr-CA">C’est pourquoi Remix au cours de la décennie à venir s’attachera à une transformation de la culture des acteurs publics. </span></p> <p><span lang="fr-CA"><b>L’identification, le recueil </b></span><span lang="fr-CA"><b>et l’invention </b></span><span lang="fr-CA"><b>des mécanismes qui </b></span><span lang="fr-CA"><b>forme</b></span><span lang="fr-CA"><b>nt</b></span><span lang="fr-CA"><b> l’ingénierie des communs </b></span><span lang="fr-CA">est </span><span lang="fr-CA">le </span><span lang="fr-CA">troisième</span><span lang="fr-CA"> axe de travail à long terme de Remix. </span><span lang="fr-CA">Les politiques publiques sont aujourd’hui enserrées dans le carcan d’un État largement dominé par le projet du capitalisme néo-libéral. Les communs doivent passer du discours aux actes </span><span lang="fr-CA">et entamer la reconquête de l’État</span><span lang="fr-CA">. La mise en lumière des outils et des mécanismes existants dans le domaine juridico-économique est un</span><span lang="fr-CA">e nécessité</span><span lang="fr-CA"> pour le mouvement des communs. Les exemples sont nombreux et parfois illustrés par des initiatives connues du grand public : fiducie foncière, propriété d’usage, licences obligatoire</span><span lang="fr-CA">s</span><span lang="fr-CA">, marchés régionaux de circuits courts, comptabilités, partenariat public-com</span><span lang="fr-CA">mun</span><span lang="fr-CA">, </span><span lang="fr-CA">etc.</span> <span lang="fr-CA">Ces exemples </span><span lang="fr-CA">démontrent qu’il existe un ensemble de propositions, d’expériences et d’outils pour </span><span lang="fr-CA">construire et </span><span lang="fr-CA">conduire des politiques de commu</span><span lang="fr-CA">ns</span><span lang="fr-CA">. </span><span lang="fr-CA">Au vue des dynamiques de la recherche action dans ce domaine, nul doute que d</span><span lang="fr-CA">’autres seront développées</span> <span lang="fr-CA">au cours des prochaines années. </span><span lang="fr-CA">Nous attendons des années à venir une multiplication de l’implantation de ces dispositifs et l’émergence d’une force structurée qui soutiendra cette dynamique comme cela s’est vu dans le domaine du logiciel libre par exemple. </span></p> <p><span lang="fr-CA">Le rôle de Remix </span><span lang="fr-CA">sera </span><span lang="fr-CA">de </span><span lang="fr-CA"><b>faire connaître ces initiatives et leurs mises en </b></span><span lang="fr-CA"><b>pratique </b></span><span lang="fr-CA"><b>et</b></span><b> </b><span lang="fr-CA"><b>d’</b></span><span lang="fr-CA"><b>accompagner leur </b></span><span lang="fr-CA"><b>transform</b></span><span lang="fr-CA"><b>ation en </b></span><span lang="fr-CA"><b>propositions politiques </b></span><span lang="fr-CA"><b>qui pourront être portées dans la sphère publique</b></span><span lang="fr-CA">. C’est ce qui a été commencé avec </span><span lang="fr-CA">la série de dossiers « C</span><span lang="fr-CA">ahier</span><span lang="fr-CA">s</span> <span lang="fr-CA">P</span><span lang="fr-CA">olitiques des communs », dont le premier à été élaboré à l’occasion de la campagne des élections municipales. Deux nouveaux cahiers sont en projets : l’un sur la « </span><span lang="fr-CA">S</span><span lang="fr-CA">anté </span><span lang="fr-CA">P</span><span lang="fr-CA">ublique </span><span lang="fr-CA">en commun » </span><span lang="fr-CA">et l’autre sur « </span><span lang="fr-CA">É</span><span lang="fr-CA">conomie et </span><span lang="fr-CA">F</span><span lang="fr-CA">inance </span><span lang="fr-CA">en commun »</span><span lang="fr-CA">. Ces deux nouvelles publications </span><span lang="fr-CA">entendent </span><span lang="fr-CA">montrer le potentiel des communs pour traiter de questions transversales (la santé) et pour outiller des problématiques macro (l’économie et la finance). </span><span lang="fr-CA">La pénétration de ces propositions dans les milieux des collectivités sera d’autant plus importante qu’elles seront l’objet d’un travail collaboratif avec les militants pour les communs originaires des différents pays permettant de prendre en compte les différences de cultures juridiques, d’accompagner leur mise en place </span><span lang="fr-CA">dans des milieux divers et de faire connaître les expériences</span><span lang="fr-CA">. </span></p> <p><span lang="fr-CA">L’</span><span lang="fr-CA">un des enjeux </span><span lang="fr-CA">critiques</span><span lang="fr-CA"> pour le mouvement des communs et </span><span lang="fr-CA">pour</span><span lang="fr-CA"> Remix </span><span lang="fr-CA">consiste</span> <span lang="fr-CA"><b>à rendre tangibles l</b></span><span lang="fr-CA"><b>a place</b></span><span lang="fr-CA"><b> de l’économie des communs jusqu’ici invisibilisés</b></span><span lang="fr-CA"> par la distinction entre économie formelle et informelle. Remix est engagé dans les projets de recherche action conduits par AAA </span><span lang="fr-CA">autour de des agrocités et de R’urban.</span> <span lang="fr-CA">E</span><span lang="fr-CA">n collaboration avec </span><span lang="fr-CA">la chercheure australienne</span><span lang="fr-CA"> K. Gibson, </span><span lang="fr-CA">ces travaux</span><span lang="fr-CA"> conduiront à terme à l’élaboration de calculateurs capables de mettre en évidence </span><span lang="fr-CA">l’ampleur et la portée de </span><span lang="fr-CA">cette économie </span><span lang="fr-CA">invisible</span><span lang="fr-CA">. </span><span lang="fr-CA">Ces travaux s’inscrivent dans la continuité de la démarche, pionnière de </span><span lang="fr-CA">R</span><span lang="fr-CA">emix, d’analyse des outils juridiques (</span><span lang="fr-CA">les </span><span lang="fr-CA">chartes des communs </span><span lang="fr-CA">urbains</span><span lang="fr-CA">) commencé en 2015 </span><span lang="fr-CA">sur lesquels il est possible de s’appuyer pour penser la gouvernance de complexes de commoning</span><span lang="fr-CA">. </span><span lang="fr-CA">A </span><span lang="fr-CA">terme, nous espérons contribuer à la multiplication des </span><span lang="fr-CA">méthodes, outils et indicateurs </span><span lang="fr-CA">qui permettront de faire reconnaître les évaluations en </span><span lang="fr-CA">triple bottom line </span><span lang="fr-CA">par les institutions publiques. </span></p> <p><span lang="fr-CA">Pour conduire ces démarches, </span><span lang="fr-CA"><b>Remix mobilise les militants et les chercheurs autour de projets </b></span><span lang="fr-CA"><b>opérationnels </b></span><span lang="fr-CA">qui font vivre l’expérience du commoning en même temps qu’ils dotent le mouvement des communs de nouveaux outils méthodologiques et techniques</span><span lang="fr-CA">. </span><span lang="fr-CA">Formats de rencontres (Appel en commun, Commons Camp, …) de publication collective (Dossier Remix, Cahiers Politiques des communs, Horizons communs, ..) Outils de co-gestion des resources (budget ouverts) multinguisme (FSMET commons, Commons camp, meet.coop) sont des outils originaux co-construits que l’on voit </span><span lang="fr-CA">être </span><span lang="fr-CA">réappropriés par les acteurs des mouvements sociaux qui gravitent autour de Remix. </span><span lang="fr-CA">Dans la continuité de cette dynamique, Remix poursuivra le </span><span lang="fr-CA">développement d’une </span><span lang="fr-CA">infrastructure </span><span lang="fr-CA">partagée </span><span lang="fr-CA">des communs basée sur le</span><span lang="fr-CA">s modèles de la fédération (F</span><span lang="fr-CA">ediverse</span><span lang="fr-CA">) et </span><span lang="fr-CA">les </span><span lang="fr-CA">plateformes coopérative</span><span lang="fr-CA">s dont les premières briques sont le</span><span lang="fr-CA"> konbit </span><span lang="fr-CA">numérique et</span><span lang="fr-CA"> meet.coop. </span><span lang="fr-CA">Remix </span><span lang="fr-CA"> recherche</span><span lang="fr-CA">ra</span> <span lang="fr-CA">les conditions d’une </span><span lang="fr-CA">fédération inclusive des acteurs </span><span lang="fr-CA">des </span><span lang="fr-CA">médias sur les communs pour ouvrir un espace communicatio</span><span lang="fr-CA">n</span><span lang="fr-CA">/computationnel </span><span lang="fr-CA">au service des projets et du mouvement des communs </span><span lang="fr-CA">basé </span><span lang="fr-CA">sur </span><span lang="fr-CA">des va</span><span lang="fr-CA">l</span><span lang="fr-CA">eurs </span><span lang="fr-CA">de s</span><span lang="fr-CA">ouveraineté numérique, </span><span lang="fr-CA">d’</span><span lang="fr-CA">écologique </span><span lang="fr-CA">et d’éthique.</span></p> <p><span lang="fr-CA"><b>L</b></span><span lang="fr-CA"><b>es initiatives </b></span><span lang="fr-CA"><b>de Remix </b></span><span lang="fr-CA"><b>sont aussi le terrain privilégié pour constituer des alliances </b></span><span lang="fr-CA">au sein des mouvements sociaux </span><span lang="fr-CA">avec les acteurs engagés dans la redéfinition de l’espace public (Lieux intermédiaires, Tiers lieux,…), </span><span lang="fr-CA">notamment ceux</span><span lang="fr-CA"> porteurs et explorateurs de la question territoriale</span><span lang="fr-CA">. Remix opère </span><span lang="fr-CA">à cet endroit </span><span lang="fr-CA">comme un espace de ressources pour les </span><span lang="fr-CA">activistes </span><span lang="fr-CA">et le</span><span lang="fr-CA">ur</span><span lang="fr-CA">s collectifs, sans volonté d’enr</span><span lang="fr-CA">ô</span><span lang="fr-CA">lement, </span><span lang="fr-CA">créant un espace de coopération qui traverse les frontières nationales</span><span lang="fr-CA">. </span><span lang="fr-CA">Ces espaces </span><span lang="fr-CA">ser</span><span lang="fr-CA">ont être les foyers du </span><span lang="fr-CA">déploiement d’activités auto-portées </span><span lang="fr-CA">(autogérées) </span><span lang="fr-CA">par des collectifs, </span><span lang="fr-CA">à la fois </span><span lang="fr-CA">en présence </span><span lang="fr-CA">(tels que le </span><span lang="fr-CA">Commons Camp) et </span><span lang="fr-CA">conçus comme des </span><span lang="fr-CA">dispositifs </span><span lang="fr-CA">en lign</span><span lang="fr-CA">e</span><span lang="fr-CA">. </span></p> <p>Remix s’est engagé pour l’émergence d’un mouvement des communs en Europe. L’Assemblée Européenne des Communs (ECA), puis les commons camp (Grenoble, Marseille) ont permis de faire mûrir un projet collectif. <b>Cette dynamique </b><b>se présente comme un espace d’alliance entre les militants </b><b>et </b><b>leurs </b><b>organisations </b><b>pour déployer le projet des communs dans </b><b>sa </b><b>dimension européenne translocale. </b>Après la réussite magistrale des commonscamp de Grenoble (2018) et Marseille (2020), un espace de travail s’ouvre et se structure autour de projets dont les plus notables sont : le <strong>laboratoire européens d’entraide juridique des communs,</strong> dont les premières activités sont financées par Fundaction, <strong>Meet.coop la coopérative internationale de service de vidéo-conférence</strong> en cours de montage à la suite de la crise sanitaire COVID19, et la publication multimédia internationale <strong>Horizons Communs</strong> qui traite des enjeux du mouvement des communs dans le contexte du FSMET.</p> <p><span lang="fr-CA">Ces initiatives sont les briques d’une infrastructure de travail pour le mouvement des communs en Europe </span><span lang="fr-CA">et parfois plus largement. Elles permettent de construire progressivement une gouvernance du mouvement des communs distribuée entre les acteurs impliqués et contributeurs. Dans ce contexte, Remix joue un rôle de gestion pour le compte du mouvement des communs en cours de constitution. </span><span lang="fr-CA">Cette démarche permet de développer et de tester les formes de gestion collective </span> <span lang="fr-CA">et de consolider </span><span lang="fr-CA">cet</span><span lang="fr-CA"> espace à partir des besoins identifiés </span><span lang="fr-CA">et des projets</span> <span lang="fr-CA">qui s’y déploient.</span></p> <p><span lang="fr-CA">A moyen </span><span lang="fr-CA">terme, le mouvement des communs en Europe sera le foyer de débats et d’organisations coordonnées autour de luttes sociales singulières, et qui </span><span lang="fr-CA">peuvent </span><span lang="fr-CA">interpelle</span><span lang="fr-CA">r</span><span lang="fr-CA"> les différents </span><span lang="fr-CA">échelons </span><span lang="fr-CA">institution</span><span lang="fr-CA">nels</span><span lang="fr-CA"> en fonction des besoins. </span><span lang="fr-CA">D’ores et déjà, les coordinations se constituent autour de « Dette et commun » avec Attac Italie et des enjeux d’</span><span lang="fr-CA">habitat </span><span lang="fr-CA">avec la plateforme HIC. </span><span lang="fr-CA">Les axes stratégiques d’</span><span lang="fr-CA">actions de Remix décrits ci-dessus interagissent avec cet espace en cours de construction </span><span lang="fr-CA">et en retour, Remix facilite les liens avec les communs francophones</span><span lang="fr-CA">. </span></p>  
<p>Call for Ideas !</p> <p>Please submit an idea that fosters the Europe we believe in: a Europe of solidarity and openness, shaped and nurtured by people.</p> <p>We are living and working in an increasingly complex environment. Across Europe and its neighbouring countries, more and more people are confronted with discrimination and exclusion on a daily basis – whether economically, politically or culturally. As a result, societies are becoming increasingly fragmented, extremism is on the rise, and the divisions between people – and between individuals and institutions – are growing ever wider.</p> <p>Migration, distrust towards traditional institutions and the widening gap between the idea of a democratic Europe and the reality of a divided continent are among the biggest challenges that we are facing at present. These challenges are not new, but they have reached a degree that directly affects existing systems and policies, both at national and European levels.</p> <p>Living with a constant flow of images and information that sustains a ‘permanent state of emergency’, we often adopt defeat, the feeling that there’s-nothing-to-be-done. However, in this worrying situation, it is heartening to see citizens gathering together and taking action: countless bottom-up local, national, and transnational initiatives are enthusiastically showing that there-is-something-to-be-done, and that a more democratic, inclusive, egalitarian, and caring society is not only desired but possible.</p> <p>In this continent of rapidly changing communities, building bridges to help us live alongside each other is an urgent imperative. We need to reinvent and jointly value our present and develop our future together. We need to recreate shared common values and foster open and inclusive communities and societies – with a focus on social justice and human rights.</p> <p>Co-hosted by Platoniq in Spain, ECF’s third Idea Camp will take place from 1 to 3 March 2017. Following local elections in May 2015, which have seen several major cities and smaller towns now governed by citizen lists of candidates, Spain is on track to reinvent itself amidst a hive of social, cultural, and political activism. The many exciting new challenges this hive of activity has raised include a more inclusive and participatory society, ‘a home for all’. Although not free from contradictions, there are many tangible examples across different sectors (cultural, political, economical and social) that interweave inspiring institutional and grassroots actions. The myriad of different cross-sectoral practices in Spain constitute a resourceful laboratory for sharing and highlighting ways in which communities can promote change in Europe.</p> <p>Organized in collaboration with Platoniq, Idea Camp will be held from 1 to 3 March 2017 in Spain and will bring together 50 participants whose innovative ideas demonstrate a firm commitment to encourage political imagination, encourage building links and contribute to the development a society based on the principle of social justice. Based on shared values, inclusion and openness, Idea Camp offers participants a unique opportunity to meet peers from all over Europe and its neighboring countries, whose practices are different carrier chatted.<br /> Following the call for ideas, 50 participants are selected on criteria. ECF cover for the duration of the Idea Camp, the cost of travel and living in Spain a representative for each idea.<br /> After the Idea Camp, participants will be invited to submit a concrete proposal for research or implementation of their idea. 25 proposals will be selected and will receive a fellowship and development to a maximum of € 10,000.</p> <p>Initiated in 2014, Idea Camp is organized within the framework of « Connected Action for the Commons », an action and research program developed by ECF in collaboration with six cultural organization established in Europe: Culture 2 Commons (Croatia), Les Têtes de l’Art (France), KrytykaPolityczna (Poland), Oberliht (Moldavia), Platoniq – Goteo (Spain) et Subtopia (Sweden).</p> <p>To submit your idea, please fill in the application form here: http://www.culturalfoundation.eu/idea-camp-call/</p>  
<blockquote><p><strong>4 octobre 2022 de 15h à 17h CET (en ligne) </strong>| Nous vous invitons à <a href="http://formularis.commonscloud.coop/659156" target="_blank" rel="noopener noreferrer">participer à l’évènement</a> organisé par le Groupe de travail Écosystème des Communs (<a href="https://femprocomuns.coop/" target="_blank" rel="noopener noreferrer">FemProcomuns</a> (Catalunya, Espagne), <a href="https://www.remixthecommons.org/fr/" target="_blank" rel="noopener noreferrer">Remix the Commons</a> (Francophonie), <a href="https://www.babalex.org/" target="_blank" rel="noopener noreferrer">B.A.Balex</a> (France), <a href="https://projetcollectif.ca/" target="_blank" rel="noopener noreferrer">Projet Collectif</a> (Québec) , <a href="https://www.solidariusitalia.it/" target="_blank" rel="noopener noreferrer">Solidarius</a> (Italie).</p></blockquote> <p><em><img decoding="async" loading="lazy" class="alignright wp-image-4211" src="https://femprocomuns.coop/wp-content/uploads/2022/09/Hule_ModeleSoutenibilite_FR.png" sizes="(max-width: 275px) 100vw, 275px" srcset="https://femprocomuns.coop/wp-content/uploads/2022/09/Hule_ModeleSoutenibilite_FR.png 3780w, https://femprocomuns.coop/wp-content/uploads/2022/09/Hule_ModeleSoutenibilite_FR-150x150.png 150w, https://femprocomuns.coop/wp-content/uploads/2022/09/Hule_ModeleSoutenibilite_FR-300x300.png 300w, https://femprocomuns.coop/wp-content/uploads/2022/09/Hule_ModeleSoutenibilite_FR-768x768.png 768w, https://femprocomuns.coop/wp-content/uploads/2022/09/Hule_ModeleSoutenibilite_FR-1024x1024.png 1024w" alt="" width="275" height="275" /></em>Écosystème de Transition est une série de rencontres organisées par le <a href="https://femprocomuns.coop/portfolio/transitant-transitioning/?lang=en" target="_blank" rel="noopener noreferrer">Groupe d’Activité Coopérative (GAC ) en Transition </a>de la coopérative Catalane femProcomuns, dans le but de travailler collectivement sur les défis liés aux domaines clés de l’économie : énergie, territoire, eau, alimentation, soins, logement, volontariat, méthodologies…, du point de vue de la production, de l’approvisionnement et des impacts environnementaux, avec une vision basée sur les communs (guidée par le modèle de soutenabilité des communs, mais avec le désir d’apprendre et d’incorporer d’autres modèles et artefacts) et avec la participation de divers acteurs, de Catalogne et d’ailleurs.</p> <p>Dans le modèle socio-économique<strong> des communs</strong>, les gens s’auto-organisent pour résoudre les besoins et les défis à partir d’une logique communautaire et soutenable. Les communs sont un modèle d’organisation sociale et économique qui échappe au marché et à l’État. En plus des nombreux exemples de communs traditionnels qui ont maintenu des formes de production et de reproduction singulières au fil des siècles, ces dernières décennies ont vu naître des projets technologiques, urbains et culturels, dont certains utilisent des licences libres et ouvertes ou des modèles de distribution du pouvoir pour une production démocratique. Ces projets sont singuliers, mais ils partagent certains principes et qualités.</p> <p>Dans ce contexte, femProcomuns (coopérative intégrale d’utilisateurs et de travailleurs) proposons une rencontre, pour favoriser la mise en réseau et la coopération autour des leçons apprises ces 5 dernières années, dans différents espaces en Catalogne et ailleurs.</p> <p>La session aura lieu en ligne le 4 octobre, de 15h00 à 17h00 : (traduction simultannée Catalan, Espagnol, Anglais et Français) Plus de détails à venir.</p> <p>Au fil des années, nous avons constaté que la dimension relationnelle des communautés où se situent les projets est le principal élément qui rend les projets communs. En plus de choisir et de connaître les outils nécessaires (technologiques, mécanismes juridiques, de gestion…), il est essentiel que les personnes qui appartiennent à la communauté partagent des intérêts, s’identifient au projet, s’auto-organisent et s’autogèrent, et sachent comment mobiliser les ressources dont elles ont besoin, comment organiser le mode de production, où trouver les connaissances dont elles ont besoin et avoir une politique sur le partage des connaissances qu’elles génèrent. Lorsqu’il s’agit d’une communauté existante avec des liens sociaux antérieurs et auto-organisée, ce sera plus facile. Et s’il s’agit d’un groupe, qui veut activer une nouvelle communauté, il sera nécessaire de planifier soigneusement le projet.</p> <p><a id="set-post-thumbnail" class="thickbox" href="https://www.remixthecommons.org/wp-admin/media-upload.php?post_id=6850&type=image&TB_iframe=1" aria-describedby="set-post-thumbnail-desc"><img decoding="async" loading="lazy" class="attachment-266x266 size-266x266 alignleft" src="https://www.remixthecommons.org/wp-content/uploads/2022/09/Transitant_Sessio_Internacional_EN_logo-342x342.png" sizes="(max-width: 266px) 100vw, 266px" srcset="https://www.remixthecommons.org/wp-content/uploads/2022/09/Transitant_Sessio_Internacional_EN_logo-342x342.png 342w, https://www.remixthecommons.org/wp-content/uploads/2022/09/Transitant_Sessio_Internacional_EN_logo-607x607.png 607w, https://www.remixthecommons.org/wp-content/uploads/2022/09/Transitant_Sessio_Internacional_EN_logo-768x768.png 768w, https://www.remixthecommons.org/wp-content/uploads/2022/09/Transitant_Sessio_Internacional_EN_logo.png 794w" alt="" width="266" height="266" /></a>Nous avons testé le modèle de soutenabilité des communs, nous avons élaboré des textes explicatifs détaillant le cadre théorique et conceptuel et nous avons développé un kit de ressources avec des outils visuels et des jeux pour explorer et travailler sur des projets dans une perspective plus communautaire, écologique et féministe.</p> <p>Nous voulons partager cette expérience accumulée avec des acteurs qui partagent cet horizon du commun, écologique, démocratique, féministe… et qui sont sensibles à l’importance de l’activation des économies locales, par l’action communautaire et par l’innovation citoyenne ; des acteurs (initiatives de base, entreprises sociales, coopératives, laboratoires citoyens…) actifs en Catalogne, en Europe et au-delà, avec lesquels partager des infrastructures, des connaissances, des méthodologies et des outils.</p> <p>Nous voulons également connaître les expériences et les méthodologies menées par d’autres agents, partager des pratiques, des visions et des idées avec des projets d’autres endroits en Catalogne, en France ou au Québec. Nous vous invitons à participer à la session en ligne et à partager la manière dont vous mettez en œuvre votre pratique. La session, de deux heures seulement, ne permettra pas à chacun de présenter oralement, mais nous recueillerons toutes les initiatives par écrit dans un pad (bloc-notes), et nous poursuivrons la conversation à travers un <a href="https://agora.commonscloud.coop/c/transitant" target="_blank" rel="noopener noreferrer">espace de l’Agora</a> que nous avons aménagé pour parler de la transition vers les communs.</p> <p><em>Écosystème de Transition</em>, est financé par la ligne L2 Projets Singulières pour promouvoir l’économie sociale et solidaire, création de coopératives et projets d’intercoopération, de la Generalitat de Catalunya, Département de l’entreprise et du travail. Direction générale de l’économie sociale et solidaire, du troisième secteur et des coopératives.</p> <p> </p>  
<h2>Entrevue avec Ugo Mattei. Chieri, 14 juillet 2015</h2> <p><strong>Auteur : Irene Favero</strong><br /> <strong>Traduction de Camille Le Crosnier</strong></p> <p>Cette interview a été réalisée sous la forme d’une promenade, partant de la mairie de Chieri, point central du Festival International des Communs, jusqu’à Ex Tabasso, une friche industrielle de 3000m2, située en centre ville, récupérée pour y instituer un espace en-commun.</p> <p><a href="https://wiki.remixthecommons.org/images/Ugo_Mattei_-_Biennale_Democrazia_2013.jpg"><img decoding="async" loading="lazy" class="aligncenter size-medium" src="https://wiki.remixthecommons.org/images/Ugo_Mattei_-_Biennale_Democrazia_2013.jpg" width="512" height="700" /></a></p> <p> </p> <h3><span id="Histoire_d.27un_festival" class="mw-headline">Histoire d’un festival</span></h3> <p>Ce festival est une tentative de travail sur l’alphabétisation des peuples par rapport aux biens communs. Dans un processus révolutionnaire il est nécessaire de ne pas retomber dans les erreurs du passé. Jusqu’à présent tous les processus révolutionnaires ont fini par retomber dans les mêmes mécanismes de pouvoir en se limitant à changer les personnes qui détiennent ces pouvoirs.</p> <p>J’ai consacré presque toute ma carrière scientifique et académique à essayer de former des générations et des groupes de personnes qui pourront devenir des leaders une fois la révolution faite, sans retomber dans les erreurs du passé.</p> <p>La fondation de l’IUC1 n’avait pas comme but de faire la révolution, puisqu’elle viendra de toute façon, mais de me préoccuper de ce qui viendra après. Pendant un certain temps j’ai pensé que cela pouvait se réaliser uniquement grâce aux élites, que l’on pourrait imaginer la construction d’une avant-garde. À partir de 2010-2011 environ, de la période de la première organisation du référendum, j’ai réalisé que les élites sont trop facilement corruptibles et qu’au contraire les masses ne peuvent pas être corrompues, sinon par des processus extrêmement complexes.</p> <p>J’ai donc pensé que les biens communs devaient devenir une grammaire de masse, que l’on doive arriver d’abord à une fertilisation intellectuelle des personnes, pour leur faire comprendre ce que sont les biens communs, les risques que l’on encourt si on ne s’en préoccupe pas, la joie que l’on ressent à s’en occuper, en bref toutes ces expériences qui rendent la vie digne d’être vécue non pas comme une expérience de masturbation solipsiste mais comme une expérience plus sociale, politique. J’ai donc réfléchi à la façon de contaminer le plus de personnes possible. C’est ce que j’ai essayé de faire à Naples, avec l’idée d’alphabétisation écologique. J’avais introduit, dans le statut de l’Azienda Spéciale ABC (Acqua Bene Comune) de Naples, un chapitre consacré à cette question : investir dans la construction d’une conscience écologique dans les écoles etc. Et je l’ai fait en partie, mais ensuite l’expérience napolitaine s’est arrêtée, d’une façon plutôt dramatique d’ailleurs, et puis je me suis retrouvé avec cette opportunité.</p> <h3><span id="Contexte_politique_de_Chieri" class="mw-headline">Contexte politique de Chieri</span></h3> <p>Je n’aurais jamais imaginé participer à une élection administrative et encore moins vouloir devenir maire de Chieri. J’y ai une maison de vacances, mais je n’avais jamais fréquenté l’environnement politique de cette ville. Puis, un groupe de camarades m’ont dit « Ici, c’est l’ennui total, ils sont tous pareils, le Parti démocrate (centre gauche) est comme le PDL (centre droite)… », donc j’ai dit « Si vous voulez utiliser mon nom pour les menacer d’une candidature, allez-y », et ces camarades ont répandu la rumeur selon laquelle j’aurais voulu me porter candidat aux élections locales. Le Parti démocrate, surestimant mes possibilités de gagner l’élection, du fait de ma présence dans le contexte politique national, a proposé de faire un accord politique plutôt que de me laisser participer. Et dans cet accord j’ai négocié un certain nombre de points.</p> <p>Le premier étant le refus de la construction du Périphérique Est, qui était un grand chantier qui devait se faire, voulu par le Parti démocrate, et ils ont finalement accepté malgré des désaccords importants. Le deuxième était la création d’un règlement pour le gouvernement des biens communs sur lequel j’aurais eu la main, donc différent et plus avancé que celui de Bologne et des autres plus subsidiaires, et qui puisse fonctionner d’une autre façon. Le troisième point était l’organisation d’un festival international des biens communs.</p> <p>C’était donc un accord d’un an, un accord politique que j’ai respecté. Et nous avons donc organisé le festival avec les camarades : Freddy, Roberta, Ettore, Michele Spanò, les camarades de l’IUC, et toutes les personnes qui ont collaboré.</p> <p>J’ai vu le festival comme un moyen de faire repartir en Italie le discours sur les biens communs après le référendum sur « l’Acqua bene commune », en remettant les communs au centre de la discussion, avec une dimension nationale et même internationale et pas seulement purement locale. L’idée était de sensibiliser cette population locale qui en a bien besoin : Chieri est une petite ville riche, petite-bourgeoise, très catholique, qui a donc un véritable besoin de pensée critique. Mais il y a aussi une dimension nationale, on voulait essayer de voir combien de personnes ayant participé aux luttes pour les biens communs ces dernières années voulaient y prendre part, et elles sont nombreuses. Il s’agissait d’ouvrir de nouveaux scénarios de dialogue international. L’équilibre entre le monde académique et les activistes en ce qui concerne les communs</p> <p>Deux choses importantes se sont passées ici. La première étant celle de la réflexion politique : il y a eu un rapprochement en Italie entre les praticiens des biens communs « gentils », donc Rodotà et le monde issu de la commission sur les biens communs (les biens communs libéraux si on peux les appeler ainsi), et les praticiens des biens communs « méchants », les « méchants maîtres », Negri, EuroNomade etc… Et cette recomposition a eu lieu, c’est à dire que nous avons parlé un langage commun, nous nous sommes mis ensemble autour de la table, nous avons repris des conversations qui étaient en suspend depuis longtemps. C’était un point important. À cela s’est ajouté un fait nouveau très important, que l’on comprendra mieux avec le temps : le passage, dans la doctrine catholique relative aux biens communs, de la vision transcendante à la vision immanente. C’est l’un des sujets de discussion que l’on a fait avancer.</p> <p>Il existe un acte constitutionnel (je prends le point de vue du juriste que je suis) du plus ancien système juridique occidental, celui de l’église catholique, qui a mis dans sa constitution le devoir pour plus d’un milliard de personnes de traiter les biens communs immanents, ceux de la terre, avec une attitude de soin et de protection. Avec une composition de ce type, on est face à une composition constituante. Remettre en jeu, contre le néolibéralisme et contre la pensée unique, une masse très vaste et hétérogène mais réunie autour d’un processus de résistance, cela a une importance énorme. Et cela a fonctionné comme cadre théorique.</p> <p>Pour ce qui est de la participation citoyenne, il y a eu beaucoup de monde, il y a eu quelques articles dans les journaux, on en a parlé… Bien sûr, nombre de ces séminaires n’étaient pas simples, mais ils ont représenté un moment de discussion et beaucoup de personnes ont participé. Lors des conférences matinales, qui étaient pensées comme des moments d’étude, hier, vendredi matin, il y avait 150-160 personnes engagées dans les trois séminaires, ce matin, samedi, une centaine. Cela signifie qu’environ 250 personnes ont pensé aux communs avec un niveau technique plutôt avancé. Et puis on a parlé de beaucoup d’autres choses aussi, dont l’« Area Tabasso bene comune ».</p> <p>C’est clair qu’il faut trouver des équilibres, mais on fait ce qu’on peut, c’était une première édition et on verra dans le futur. La suite</p> <p>Dans l’idéologie de la modernité je refuse l’idée de l’obligation de résultat, l’important c’est le processus. Cette idée du résultat est un peu phallique, ce qui m’intéresse c’est le processus qui conduit au résultat. Ce festival est une partie d’un chemin, qui m’occupe complètement et qui occupe d’autres personnes aussi, qui est le chemin qui doit conduire à l’incendie du grand tas de bois mouillé qu’est le capitalisme, qui peut être incendié mais en s’y prenant de différentes façons. Si tu essayes d’incendier un tas de bois mouillé à partir d’un seul endroit tu n’y arriveras jamais, si tu t’y mets de différents endroits tu y arrives. Comme on ne sait pas quel pourrait être l’endroit le plus adapté, moi, de façon peut-être désordonnée, j’essaye à chaque fois que je peux et d’où je peux. Si chacun fait de même, ensemble, on construit un chemin d’émancipation, et cela serait très beau à mon avis.</p> <h3><span id="La_dimension_internationale" class="mw-headline">La dimension internationale</span></h3> <p>Il a été très important d’avoir avec nous le réseau francophone, les camarades des Balkans, des gens comme Bollier, très actif aux Etats Unis, des personnes venues de l’Allemagne, etc… Et pas que des activistes, par exemple des personnes de la European Cultural Foundation qui ont aussi soutenu ce festival et ont été, comme d’habitude, très éclairés. Donc il y a eu des premiers pas. Bien sûr, s’il fallait organiser des états généraux des communs en Europe on pourrait les faire mais il faudrait des ressources, un lieu un peu plus central que Chieri. On pourrait imaginer les mettre en place, mais pour le moment on a fait ce qu’on était en mesure de faire dans ce contexte.</p> <h3><span id="Que_peut_apporter_Chieri_dans_un_contexte_international_?"></span><span id="Que_peut_apporter_Chieri_dans_un_contexte_international_.3F" class="mw-headline">Que peut apporter Chieri dans un contexte international ?</span></h3> <p>Chieri, dans ce processus, amène une pratique et une expérimentation, le dépassement d’une fermeture culturelle et intellectuelle plutôt forte qui était là et que l’on a essayé de faire sauter avec ce festival. La politique de la représentativité n’a pas encore été comprise : je perdrai probablement mon poste de maire adjoint suite à ce festival, malgré le succès, à cause des polémiques… mais ça a donné des résultats. Ça a démontré que, dans n’importe quel contexte, il est possible de faire passer la discussion sur les biens communs. Je pense qu’à Chieri aujourd’hui beaucoup de personnes savent ce que sont les biens communs, ou en tout cas en ont entendu parler.</p> <p>À chaque action correspond une réaction. Il y a des réactions qu’il vaut la peine de contraster et d’autres non. Je ne sais pas si ça en vaut la peine ici, ça dépend des capacités évolutives d’un chemin politique. Chacun n’a qu’une vie, je mène une lutte politique qui n’est pas locale, c’est une lutte politique pour les communs. Ici comme à Naples, qui sont les deux expériences d’administrateur public que j’ai eues, j’ai laissé une marque culturelle, beaucoup de monde a changé sa façon de voir les organisations hiérarchico-administratives suite au passage des biens communs et du travail que l’on a mené dans ces contextes. Et puis est-ce que ça vaut la peine de résister ? Ça dépend, peut-être que si on résistait on pourrait rester, mais ça dépend pour quoi faire. C’est un match politique ouvert. Nous referons sans doute le festival, ici ou ailleurs, à un moment ou un autre. Dans combien de temps ? On verra, on est libre. Si la formule a marché ça on le comprendra après…</p> <h3><span id="Ex_Tabasso,_friche_et_charte_des_communs"></span><span id="Ex_Tabasso.2C_friche_et_charte_des_communs" class="mw-headline">Ex Tabasso, friche et charte des communs</span></h3> <p>Cet endroit est une ancienne filature de coton qui a du fermer suite à la mondialisation, du jour au lendemain. L’endroit a été abandonné puis racheté par la mairie dans une opération visionnaire et en dépensant un peu de sous. La mairie a essayé ensuite d’en faire un project financing, elle voulait le transformer en un lieu avec un cinéma, un supermarché et des parkings, en le détruisant et le reconstruisant. Heureusement, le project financing a échoué à cause de la crise, et maintenant se pose la question de ce qu’on peut en faire. Par exemple, au cours de cette première année de mon mandat électoral, j’ai constaté que l’Area Tabasso avait de fait été déclarée bien commun par la population de Chieri, avec des pratiques, un comité qui s’est mis en place, des discussions… C’est un lieu important dans l’imaginaire des gens du coin… et si tu y penses ça ne peux être qu’ainsi pour les citoyens de Chieri. C’est une construction de 33000m2, énorme, très belle, on pourrait y faire beaucoup de choses, une partie de leur vie est liée à ce lieu, c’est leur histoire, le textile est très lié aux conditions de cette ville, donc c’est un endroit idéal…</p> <p>Je dois dire (en parlant en tant que camarade et non en tant que maire-adjoint) que dans la plupart des autres contextes ce lieu aurait déjà été occupé. Ça aurait été une belle occasion d’occuper un lieu en ayant une administration qui parle de biens communs, on aurait pu voir quelle était la dynamique réelle sous-jacente et quelle part j’aurais pu jouer dans ce sens. Si on pense à une autre expérience comme celle du Colorificio (ancienne usine de peinture) à Pise, c’est une zone plus petite et moins belle que celle-ci, elle a été occupée en très peu de temps et a commencé à revivre. Ici, depuis un an que l’on en parle, aujourd’hui, pour un grand nombre d’habitants de Chieri, c’est la première fois qu’ils ont eu l’intérêt de venir voir et qu’ils sont rentrés, grâce à l’organisation de cette promenade. Cela démontre le type de tissu social existant à Chieri.</p> <p>Ce festival a ouvert cet espace aux citoyens. Il a ré-ouvert aussi le Bastione della mina où se tiennent ce soir des performances, il y en a une magnifique où l’on va voir les étoiles tous ensemble. C’est un lieu magnifique, public, fermé depuis des années, personne n’y rentrait plus et nous l’avons ré-ouvert pour le festival. On a fait un pacte de partage avec un de mes amis qui s’est occupé de l’ouvrir, qui l’a nettoyé et remis aux normes. La population de Chieri sait maintenant qu’il y a un parc là, qu’elle ne connaissait pas avant. C’est un endroit émouvant de beauté. Chieri n’est pas une belle ville, elle a des côtés très beaux dans un tissu urbain qui a été transformé brutalement par un développement très extractif, il y a des grands immeubles très moches juste à côté de belles constructions du moyen âge. Ce Bastione est une forteresse médiévale qui défendait la ville, et il y a un parc magnifique à l’intérieur. La cour de la mairie, où nous avons fait l’ouverture du festival, est normalement le parking où se garent les employés et c’est un endroit très beau, et la partie devant la mairie c’est normalement l’endroit où on fait la queue pour payer les amendes…</p> <h3><span id="Le_règlement_:_un_moyen_pour_étudier_un_projet_pour_l’Area_Tabasso"></span><span id="Le_r.C3.A8glement_:_un_moyen_pour_.C3.A9tudier_un_projet_pour_l.E2.80.99Area_Tabasso" class="mw-headline">Le règlement : un moyen pour étudier un projet pour l’Area Tabasso</span></h3> <p>Le règlement prévoit déjà un avis pour la constitution d’une entité que l’on souhaite voir devenir l’entité de référence pour cet endroit. Si je restais maire-adjoint je soignerais en particulier l’interprétation du règlement, il y a toujours un risque que les règlements soient appliqués d’une façon détournée… Mais si on arrivait à mettre en place une entité autonome, partagée, avec des processus délibératifs de type démocratique, inclusive et non-verticale, cette entité deviendrait la titulaire de l’Area Tabasso et déciderait de ce qui se passe ici, ce qui est quelque chose d’énorme qui ne s’est jamais produit auparavant. Évidemment, il est très difficile de mettre en place cette entité, nous avons mis à disposition un espace public où un groupe de personnes se rencontre tous les mardis, c’est toujours un peu les mêmes mais ce sont eux qui ont organisé tout ça. L’idée est de commencer en transformant le lieu en un espace ouvert, une sorte de place couverte, en faisant les travaux minimum nécessaires pour garantir la sécurité du lieu et que ce soit peu coûteux. Ça serait un endroit où l’on puisse mettre 700 chaises et une scène pour faire des spectacles, y faire du skate, du parkour, du sport, ce qu’on veut… Ici il fait très froid l’hiver, donc avoir un endroit couvert comme celui-ci peut être utile.</p> <h3><span id="Ne_pas_perdre_de_vue_la_dimension_festive_des_biens_communs" class="mw-headline">Ne pas perdre de vue la dimension festive des biens communs</span></h3> <p>As-tu jamais essayé de récolter des cerises ? C’est un travail chiant. Au temps des biens communs les paysans récoltaient les cerises tous ensemble, en un jour, en faisant la fête des cerises. Donc, une même activité qui faite tout seul devient l’un des travaux les plus aliénants et ennuyeux qui existent, si faite dans un cadre festif devient une belle chose. On récolte les cerises tous ensemble, on moissonne tous ensemble, et ça devient un travail qui se transforme grâce à la dimension festive. La dimension festive pour les communs est fondamentale parce que tu peux faire la révolution avec le visage triste, tu peux essayer d’être révolutionnaire d’une façon sérieuse ou pensive, ou tu peux faire une révolution en riant. Et l’une des choses que l’on a appris c’est qu’on ne fait pas de révolution si on ne s’amuse pas. Donc oui, la dimension festive est incroyablement importante.</p> <p>Ici il y aura la place couverte, si on la fait, de là bas jusqu’ici. Et ici c’est un théâtre naturel, il n’y aurait qu’à creuser là, ici tu mets les gradins, là-bas tu mets les écrans, et c’est un théâtre. Avec très peu tu peux imaginer de mettre une structure en bois et en faire une vraie salle de théâtre, dont on a un besoin dramatique dans cette petite ville.</p> <p>Ça, ça appartient à tous les habitants de Chieri. Du fait de l’avoir ouvert, les gens maintenant se disent « ça c’est à nous ! à notre communauté, on peut construire de la cohésion, en travaillant dur et en investissant de l’argent dedans, mais en ayant un projet commun ». Et le processus pour définir cette vision commune devient un processus démocratique. Ce qui m’intéresserait, mais je ne sais pas si je vais y arriver, c’est de prendre tout ça et de le faire devenir un bien commun d’un point de vue juridique. Que ça ne soit plus public, que ça ne dépende plus de qui a gagné l’élection municipale, que ça ne dépende plus du fait qu’il y ait un maire praticien des biens communs, un maire du Parti démocrate ou un maire du PDL, mais que ça devienne un bien commun pour toujours, que ça devienne une fondation dans l’intérêt des générations futures, que ça devienne un Community Land Trust, que ça devienne une structure juridique différente, nouvelle, complètement autonome par rapport à la machine politique.</p> <p>Le règlement permet de faire des pas dans ce sens. Évidemment il faut aussi une volonté politique, qui ne sera jamais accordée si le mouvement ne devient pas suffisamment fort autour de tout ça. Les luttes pour l’émancipation ne peuvent jamais être imposées d’en haut. Si socialement, dans cette petite ville, dans cette population, il y a une envie de lutter afin que ce lieu devienne une expérimentation au niveau international, les conditions sont déjà là pour pouvoir le faire et nous les avons construites également d’un point de vue juridique. Si cette volonté politique de la base n’est pas là, il y aura une volonté politique d’en haut, mais je doute fortement qu’elle accepte de se priver d’un bien d’une aussi grande valeur.</p> <h3><span id="Quelles_convergences_entre_loi_et_pratiques_autour_des_communs_?"></span><span id="Quelles_convergences_entre_loi_et_pratiques_autour_des_communs_.3F" class="mw-headline">Quelles convergences entre loi et pratiques autour des communs ?</span></h3> <p>En ce qui concerne le contexte de Chieri, jusqu’ici la partie légale est en avance par rapport à la partie sociale, qui n’est pas encore là. Il y a du mouvement autour de ça, je ne sais pas si c’est un mouvement structurellement relevant des communs, ni quels intérêts il y a derrière, mais c’est un processus, donc on verra bien. Ce que je sais c’est qu’il y a du scepticisme du côté électoral, donc on verra, c’est une bataille politique. Mais la partie légale est prête : on peut maintenant suivre un chemin légal pour arriver à ce que l’Area Tabasso soit un bien commun pour toujours. C’est déjà en place, on va voir si on peut remplir ce cadre légal. La loi est juste un contenant, tout dépend de ce que tu mets dedans.</p> <p>D’une façon plus générale : la relation entre loi et mouvements sociaux est extrêmement compliquée. Je ne suis qu’un juriste, pas un philosophe, donc je ne sais pas vraiment comment faire abstraction de ça. Je me considère comme la preuve vivante du fait qu’on peut être juriste et praticien des biens communs en même temps. Tu peux être juriste et raisonner dans le cadre mental de la loi, qui se développe d’une façon très traditionnelle : s’il faut aller aux tribunaux, je vais aux tribunaux… Mais en même temps j’essaie d’être aux côtés des personnes qui essayent de se battre pour quelque chose et de prendre part à ces luttes, et de comprendre que la loi est là pour les citoyens et essayer de l’interpréter, donc je crois que c’est possible…</p> <p>Nous avons une classe de juristes qui est prête à travailler dans ce sens, ils ne sont pas nombreux mais ça sera sans doute le cas pour les plus jeunes. Et quelques autres fous plus âgés… même plus âgés que moi !</p> <p> </p>  
<blockquote><p>Revoir et commenter la conversation sur polemictweet.com. </p></blockquote> <div id="metadataplayer_embed"></div> <p><script type="text/javascript" src="http://polemictweet.com/pour-la-transition-une-conomie-du-partage-de-la-connaissance-et-des-biens-communs/embedscript.php"></script></p>  +
L'association d'habitants du quartiers 16, 17 des Almadies à Dakar s'est dotée d'une charte de bon voisinage qui consigne les règles, valeurs et pratiques communes. Cette Charte qui a été élaborée de manière participative vise à améliorer la qualité de vie des résidents, et développer les formes de mutualisation de ressources pour asseoir une solidarité effective entre les résidents du quartier. Cette charte n’a pas de statut juridique, mais plutôt un statut incitatif pour la diffusion des idées sur ce projet. Cette charte a adopté un 2008, et il est toujours en vigeur.  +
Du conflit à la bienveillance : naissance d’un bien commun Dans Dakar, ville océane, victime de son attractivité, les problèmes quotidiens se ressemblent. Gestion des ordures, pollution sonore, déficit d’infrastructures d’utilité publique… sont autant de sources de conflits latents ou ouverts entre voisins. Le documentaire du LARTES raconte comment des voisins qui vivent dans le secteur 15 des Almadies, quartier résidentiel de Dakar, ont su se concerter pour transformer un fort potentiel de conflit en sources et ressources d’une mutuelle sollicitude. Il montre l’opérationnalité d’une charte de bon voisinage qui permet de défragmenter les conflits et d’éviter leur juridication (gendarmerie). Le spectateur est ainsi entraîné au cœur de la gestion et des applications quotidiennes de la charte ; il est aussi invité à découvrir, au-delà de ses impacts dans l’organisation de l’espace commun, le remarquable outil citoyen qu’elle constitue pour dialoguer avec les pouvoirs publics et, collectivement, décider des transformations qui peuvent affecter dans un sens ou un autre la vie du quartier. Cependant, au-delà de ses effets sociaux ordinaires et politico-administratifs, le documentaire insiste également sur le regard lucide des concernés qui admettent volontiers que la charte de bon voisinage ne règle pas tous les problèmes. Cependant, et c’est ce que nous retenons avec eux, la charte crée un cadre d’interconnaissance vitale, pour bâtir une citoyenneté active à partir d’un projet commun de mieux vivre ensemble.  +
Le Fonjep (Fonds de coopération de la jeunesse et de l’éducation populaire) est un outil de gestion de fonds publics destinés à renforcer le développement global des projets associatifs. Le Fonjep est « une association dont le fonctionnement est cogéré par les représentant(e)s des membres institutionnels et les représentant(e)s des associations pour permettre la coopération entre les membres institutionnels (État, collectivités territoriales, leurs établissements publics) et les associations et autres organismes privés sans but lucratif concourant à la cohé-sion sociale. (Article 1 des statuts modifi és lors de l’AGE du 10 décembre 2013). La co-gestion permet la construction et la réalisation, en commun, du projet associatif défini et évalué ensemble. Elle intègre également le pilotage et l’administration de l’association Fonjep. La Charte est élaborée en 2016 à travers une démarche participative qui visait de partager un état des lieux et une vision prospective de l’exercice de la cogestion. La méthode de travail utilisée visait a faciliter les échanges pour une coconstruction de ce document entre les associations et l’administration.  +