Compte rendu de la rencontre Cities and Commons - Naples 2017

De Remix Biens Communs
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Dans la collection : Expérience italienne des communs urbainsLes communs urbains à Naples

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Objet(s) de commun : Biens communs culturels,  Communs de voisinage,  Espace public,  Patrimoine culturel  Enjeu(x) : Droit des communs,  Municipalisme,  Usage civique,  Usage social  Résultat(s) attendu(s) : Communs urbains  

Un bref compte-rendu de la rencontre Commons and the cities à Naples.

Métadonnées

Auteur(s) SULTAN Frédéric
Date de création 2017/11/19
Date de publication 2017/11/25
Langue du contenu FR
Pays Italie
Fait partie de Expérience italienne des communs urbains, Les communs urbains à Naples
Média Texte
Producteur(s) Remix the commons
Site Web Adresse du site


La rencontre s'est déroulée de vendredi soir 17 novembre à dimanche midi 19 novembre. Le format était assez proche de la rencontre Fearless Cities en juin :

  • Vendredi soir : débat général
  • Samedi : ateliers
  • Dimanche une discussion politique à partir du dernier livre de Carlo Vercellone and Al puis une assemblée générale pour échanger sur les stratégies possibles par la suite.

La rencontre était organisée par les collectifs d'occupation des squats et la Fondation Rosa Luxembourg et avec le soutien discret de la Mairie de Naples. Le maire de Naples à participé à un atelier. Les organisateurs (militants des squats de Naples) n'apparaissent pas très structurés et en tout cas ils ne constituent pas une force politique comme à Barcelone par exemple. Les autres catégories de la population m'ont semblé plutôt absentes de la rencontre.

La présence internationale était assez importante : Argentine (Rosario), USA (Jackson Missipi), Kurdistan, Bulgarie, France, Espagne (Barcelone, La Corona, Madrid, et +) Grèce, allemagne, ... de nombreux Italiens engagés dans des initiatives d'occupation de lieux ou d'autogestion dans d'autres régions (Florence, Bologne, Bari, Naples, Milan, Rome, ....

Le point de départ de la rencontre est l'adoption par la ville de la Déclaration d'usage civique de l'Asilo, Naples (Ex-Asilo Filengieri est un lieu occupé emblématique de Naples) qui permet la reconnaissance des communs sur la base de la contribution à l'intérêt général. La nouveauté vient du fait que cette Déclaration a été écrite par les activistes avant d'être adoptée 4 ans plus tard (donc après une lutte sociale) par la mairie, reconnaissant ainsi la nécessité d'espaces autonomes et la pertinence d'une création de droit par la base.

La rencontre a permis de donner une visibilité internationale et de contribuer à l'élaboration d'un agenda militant international sur les communs urbains et le municipalisme. Les débats étaient de haut niveau. Les échanges ont été construits autour de partages d'expériences et de discussions théoriques et politiques sur le mouvement des communs urbains. Il a certainement manqué plus d'espaces de discussion et de co-construction des stratégies communes possibles. Cette discussion s'est retrouvé à la fin de la rencontre sous la forme d'un bilan et prospective.

A Naples, le combat continue car malgré l'adoption de la Déclaration d'usage civique rédigée par les activistes par la ville, l'administration de l'État persistent à bloquer la situation. Les instruments institutionnels sont utilisés pour appliquer les politiques libérales. C'est le cas lorsque la cour des comptes refuse de signer les comptes de la ville en raison de l'incompatibilité de la Déclaration d'usage civique avec le système normatif de la comptabilité publique qui implique la mise en évidence de la rentabilité financière de l'usage des ressources publiques.

Une rencontre hors programme a porté sur la constitution d'un réseau pour travailler sur la reconnaissance des lieux occupés comme communs urbains par les municipalités. Ce réseau aurait pour vocation de faciliter le partage de la connaissance juridique et de l'expérience tactique afin de sortir les initiatives de leur isolement et de faire reconnaitre cette lutte dans l'espace public. Il pourrait démarrer autour de la création d'une base de données des jurisprudences, la constitution d'une plateforme (manifeste et forme de coordination décentralisée). Il permettrait de mobiliser des forces complémentaires au-delà des activistes. Le maire de Naples a dit pouvoir faciliter la mise en relation entre les lieux occupés (en dehors de Naples) et les maires ou les autorités locales. Ce réseau pourra conduire des travaux conjoints de cartographie politique des communs urbains et de leurs instruments juridiques en lien avec l'expérience de l'Atlas des chartes des communs urbains et bénéficier de connexions internationales, notamment au travers de Fearless cities.

Plus largement, la rencontre de Naples est un pas supplémentaire vers une forme de coordination ou de fédération des communs urbains qui pourrait être activé à différentes échelles (européenne, trans-locale, ...). La demande de connexions et de stratégies partagées a été répétée. D'un point de vue stratégique, il est nécessaire de développer un agenda international des communs urbains.

Depuis l'Italie, terre de la Commission Rodotà, du développement des Règlementations pour la protection des communs, et de l'adoption par la mairie de Naples de la Déclaration d'usage civique, le travail sur les dimensions juridiques parait évident. Mais les expériences des autres mouvements sont aussi une ressource. En Grèce la convergence entre les initiatives de solidarité (santé, logement, accueil des réfugiés) s'articule avec des luttes anti-globalisation plus transversales. Le municipalisme espagnol, l'approche ESS à Jackson, droit au logement et droits culturels en France ....

Sur la méthode, il a été demandé que ces rencontres ne se limitent pas à des temps de réflexion, mais permettent aussi de se doter d'outils stratégiques co-construits et qu'elles soient articulées avec les autres agendas de la décroissance, altermondialiste, WSF, féminisation de la politique, ...).