« Les communs dans l'histoire de l'économie » : différence entre les versions
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|Date de publication=2017/01/02 | |Date de publication=2017/01/02 | ||
| | |Catégorie Hess=Histoire de l’économie | ||
|Enjeu=Mouvement des communs, Politisation des communs | |||
|Action=Histoire des communs, Éducation populaire | |||
|Résultat=Démocratie | |||
|Langue du contenu=FR | |||
|Pays=Canada | |||
|Fait partie de=Commons Space | |||
|Événement=Commons Space (FSM 2016, Montréal) | |||
|Auteur=MARCIL Ianik | |||
|Producteur=Remix the commons | |||
|Participant=AMBROSI Alain | |||
|Contributeur=AMBROSI Alain, LESSARD-BÉRUBÉ Stéphanie | |||
|Date de production=10/08/2016 | |||
|Lié é léévénement=WSF2016 | |||
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16:57 Bien, c’est sûr que risque dans n’importe quelle initiative de ce genre, c’est la récupération. Han. La récupération, d’abord par la logique capitaliste marchande elle-même qui est une formidable machine à bouffer toutes les relations sociales. On l’a vu depuis deux cent ans han. Je peux dire. On pense même aujourdhui... Le mariage, avoir des enfants, l’éducation en termes marchand, en termes d’investissement et de calcul coût-bénéfice. Donc, ça, c’est un premier risque. C’est la récupération par la logique du capitalisme marchand. (dix sept : trente) Le deuxième risque qui est encore plus vicieux à mon sens, c’est une récupération purement marketing. Han. Tu parles des villes intelligentes, mais ça peut être simplement ces chartes des communs où le bon maire ou la bonne mairesse du coin va dire: ah, ça paraît bien! Ça fait jeune! *rires* Ça fait Smart Cities, etc., mais qu’au final, ça ne change strictement rien ou très peu de choses. On fait quelques initiatives à droite ou à cause comme... je ne sais pas moi... je dis n’importe quoi! Un jardin communautaire... ou une ruelle verte ou... ce genre de trucs.... (dix huit:00) La clé du succès... Une des clés du succès se serait prétentieux de dire qu’il n’y a bien sûr qu’une! Pour moi, c’est... c’est l’initiative bien sûr citoyenne de construire ça sur un mode collaboratif, tout ça, mais c’est de l’ancrer dans l’histoire. C’est de l’ancrer dans l’histoire, donc dans l’éducation, la connaissance... Pourquoi? Parce que... Cette logique des communs, donc des communaux, des biens communaux, au-delà des biens, du partage communale, elle a existé comme tu le sais depuis des siècles et des siècles et il y a des résidus au Québec encore. Il y a quelqu’un terrain où les... le bétail va... va paître et qui est partager par les agriculteurs du coin. Cette terre est une terre communale qui remonte souvent... D’ailleurs, les titres notariés remontent à la Nouvelle-France et existent encore parce qu’on ne peut pas aller contre ces titres notariés. Je pense qu’aucun notaire les comprend.= de toute manière (dix huit: cinquante-six) Mais revenir à l’histoire, pour montrer comment ça exister, comment ça existe encore, comment c’est réinventé... Pour que les citoyennes et les citoyens ne se fassent pas berner par cette récupération là. Comprenne que ça n’est pas qu’un gadget. Comprenne que ça n’est pas qu’une petite initiative comme une ruelle verte... Ça peut être super cool une ruelle verte, mais que ça peut être beaucoup... Ça peut être majeur. Ça peut être une transformation de notre vie matérielle, de notre vie économique, qui dépasse des initiatives circonscrites. Que c’est repenser notre vie en commun mais, à mon sens, ça passe... comme tout changement social, par l’éducation, mais plus spécifiquement par un retour à l’histoire et expliquer comment ça a fonctionné et pourquoi ça peut fonctionner encore. | 16:57 Bien, c’est sûr que risque dans n’importe quelle initiative de ce genre, c’est la récupération. Han. La récupération, d’abord par la logique capitaliste marchande elle-même qui est une formidable machine à bouffer toutes les relations sociales. On l’a vu depuis deux cent ans han. Je peux dire. On pense même aujourdhui... Le mariage, avoir des enfants, l’éducation en termes marchand, en termes d’investissement et de calcul coût-bénéfice. Donc, ça, c’est un premier risque. C’est la récupération par la logique du capitalisme marchand. (dix sept : trente) Le deuxième risque qui est encore plus vicieux à mon sens, c’est une récupération purement marketing. Han. Tu parles des villes intelligentes, mais ça peut être simplement ces chartes des communs où le bon maire ou la bonne mairesse du coin va dire: ah, ça paraît bien! Ça fait jeune! *rires* Ça fait Smart Cities, etc., mais qu’au final, ça ne change strictement rien ou très peu de choses. On fait quelques initiatives à droite ou à cause comme... je ne sais pas moi... je dis n’importe quoi! Un jardin communautaire... ou une ruelle verte ou... ce genre de trucs.... (dix huit:00) La clé du succès... Une des clés du succès se serait prétentieux de dire qu’il n’y a bien sûr qu’une! Pour moi, c’est... c’est l’initiative bien sûr citoyenne de construire ça sur un mode collaboratif, tout ça, mais c’est de l’ancrer dans l’histoire. C’est de l’ancrer dans l’histoire, donc dans l’éducation, la connaissance... Pourquoi? Parce que... Cette logique des communs, donc des communaux, des biens communaux, au-delà des biens, du partage communale, elle a existé comme tu le sais depuis des siècles et des siècles et il y a des résidus au Québec encore. Il y a quelqu’un terrain où les... le bétail va... va paître et qui est partager par les agriculteurs du coin. Cette terre est une terre communale qui remonte souvent... D’ailleurs, les titres notariés remontent à la Nouvelle-France et existent encore parce qu’on ne peut pas aller contre ces titres notariés. Je pense qu’aucun notaire les comprend.= de toute manière (dix huit: cinquante-six) Mais revenir à l’histoire, pour montrer comment ça exister, comment ça existe encore, comment c’est réinventé... Pour que les citoyennes et les citoyens ne se fassent pas berner par cette récupération là. Comprenne que ça n’est pas qu’un gadget. Comprenne que ça n’est pas qu’une petite initiative comme une ruelle verte... Ça peut être super cool une ruelle verte, mais que ça peut être beaucoup... Ça peut être majeur. Ça peut être une transformation de notre vie matérielle, de notre vie économique, qui dépasse des initiatives circonscrites. Que c’est repenser notre vie en commun mais, à mon sens, ça passe... comme tout changement social, par l’éducation, mais plus spécifiquement par un retour à l’histoire et expliquer comment ça a fonctionné et pourquoi ça peut fonctionner encore. | ||
FR | FR |
Dernière version du 30 juin 2022 à 17:21
Dans la collection : Commons Space
Objet(s) de commun : Histoire de l’économie Enjeu(x) : Mouvement des communs, Politisation des communs Action(s) : Histoire des communs, Éducation populaire Résultat(s) attendu(s) : Démocratie
Métadonnées
Auteur(s) | MARCIL Ianik |
---|---|
Date de publication | 2017/01/02 |
Durée | 00:20:16 |
Langue du contenu | FR |
Pays | Canada |
Fait partie de | Commons Space |
Média | Vidéo |
URL de diffusion | https://www.youtube.com/watch?v=rYBBzhhZH2E |
---|---|
Service de diffusion | youtube |
Identifiant de diffusion | rYBBzhhZH2E |
Contexte de production | Commons Space (FSM 2016, Montréal) |
Producteur(s) | Remix the commons |
Participant(s) | AMBROSI Alain |
Contributeur(s) | AMBROSI Alain, LESSARD-BÉRUBÉ Stéphanie |
Type de licence | CC-BY-SA |
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Perspective historique et long terme
(01:54 - 05 :23)
01:54 Je pense que l’émergence des communs actuellement au sens, dans sa motivation politique, est une réponse à une chape de plomb qui nous ait tombé dessus il y a quarante-cinq ans han. C’est-à-dire avec l’élection de Thatcher et de Reagan, en 79-80, ça nous fait donc... Trente-cinq ans de... officiel... de néolibéralisme qui avait commencé une bonne dizaine d’années avant à émerger ou à prendre la place politiquement. Ce qui veut dire que grosso modo, la plupart des adultes actuellement n’ont vécu aucun autre monde idéologique et politique que celui du néolibéralisme. Or, ce niveau de néolibéralisme là charrie quelque chose de très fort, c’est-à-dire d’abord distingue nettement le privé du public que ’État et le privé. L’un étant indésirable, et l’autre désirable. D'une part. Et, d’autre part, a tué toute volonté de... de projet commun. De projet collectif. Pas commun au sen des communs, mais collectif. À un point tel que même des mouvements sociaux, des organisations sociales comme les syndicats ont été contaminé par cette idéologie... malgré eux en fait. C’est... C’est une stratégie qu’ils ont accepté de suivre pour pouvoir combattre en quelque sorte... Et. On a donc complètement balayé ou presque du paysage la possibilité même d’un projet collectif. Et ça, c’est l,effet le plus fondamental de l’hégémonie néolibérale. Donc, à mon sens, les communs comme beaucoup d’autres réflexions multiples et variées, comme on en voit au FSM bien évidemment... Par dizaine ou par centaine, viennent répondre à cette à ce grand désert d’envie et de projet collectif que nous vivons depuis plusieurs décennies... Et les communs sont particulièrement dérangeants par rapport.. pour cette idéologie... Pour les deux raisons que je viens de mentionner. Donc, d’une part, c’est un projet collectif bien évidemment par définition. Et, d’autres part, ça questionne complètement cette fausse dichotomie entre le privé et le public. Han. Comme s’il n’y avait que le privé et le public. Les communs... Vous parlez à quelqu’un qui a été... Je ne sais pas... Un collègue à moi qui est économiste, très orthodoxe, vous lui parlez des biens communs, lui va vous parler du Moyen-Âge. Il comprendra pas comment ça peut exister aujourd’hui. Ça ne fait aucun sens à part s’il met dans une petite case, comment dire, périphérique, le bénévolat ou des trucs vraiment périphériques... Un jardin communautaire ou ce genre de trucs, mais il va toujours retomber sur une analyse de propriété public privé. Donc, moi, ce qui m’intéresse dans ces mouvements là, et c’est pour ça que je pense qui sont pertinents, c’est que ça vient complètement remettre en cause les fondements des dogmes idéologiques actuels, et je dirais même des dogmes que le capitalisme néolibérale à réussir à bâtir, c’est-à-dire le communisme, soit disons communiste classique, c’est-à-dire qu’on a connu sous le RSS. Et je pense que depuis la crise de 008, c’est ce qui permet l’essor de ce discours, ces discours alternatifs. C’est de dire: un autre monde est possible. C’est multiple comme possibilités mais, justement, on est en train de défricher beaucoup de choses... ou de retourner à un défrichement qu’on a connu dans le passé.
Ce que les communs viennent questionner c’est la nature même de ce qu’est une activité économique
(06:30 - 08:55)
05:56 Déterminer si un système économique est viable ou non, c’est d’abord déterminer ce qu’est un système économique. Ou qu’est-ce même que une activité économique? Le problème est le suivant: c’est que... on a un schéma d’analyse ou de lecture du monde qui nous ait hérité des origines de la pensée économique libérale au dix-huitième siècle. Donc, qui grosso modo, pour faire vite considère que ce qui est économique doit nécessairement laisser une trace. Et cette trace là, c’est la transaction monétaire. Tout ce qui est en dehors de la transaction monétaire n’est pas économique. N’est pas une activité économique. Or, cette vision alternative comme les communs viennent questionner... l’essence même, la nature même de ce qui est une activité économique ou de ce qui n’est pas une activité économique. Donc, l’exemple banal que je prend toujours c’est celui de la tomate. Si j’achète une tomate au supermarché et que je la mange ou que je prends une tomate dans mon potager et que je la mange, dans les deux cas j’aurai mangé une tomate. Dans le premier cas, il y a une transaction économique et dans le second cas, il n’y a pas de transaction économique. Mais les communs, l’économie collaborative, le peer-to-peer, l’économie du partage et ainsi de suite viennent complètement questionner la définition même de ce qui est une activité économique. Du coup, l’économiste orthodoxe va dire: mais comment on fait pour traiter ça? Ça n’apparaît pas dans mes colonnes statistiques ce machin là. Au mieux, ça va apparaître dans certaines études sociologiques ou on fait le décompte des activités humaines hors marché. Mais l’économiste orthodoxe est désemparé par rapport à ça parce que ça ne rentre pas dans son cadre d’analyse. Et au-delà donc du cadre d’analyse, c’est que... Pour répondre à cette question si les communs sont viables ou si un système hybride ou... peu importe la transformation plus ou moins radicale pour le capitalisme, pour pouvoir répondre à la question de la viabilité de ce système hybride ou complètement différent du capitalisme, il faut répondre à la question: qu’est-ce que l’activité économique? Qu’est-ce que la vie matérielle? Est-ce qu’elle a besoin d’être médiatisé par une transaction monétaire? Est-ce qu’elle a besoin d’une monnaie? Est-ce qu’elle peut reposer sur d’autres formes d’échanges? Est-ce qu’elle a besoin d’échange même? Et c’est là où c’est profondément révolutionnaire. Il y a beaucoup de révolutions où ce qu’on a voulu faire comme révolution au vingtième siècle, nommément la révolution bolchevique ou la révolution communiste en général qui ne changeait pas fondamentalement le mode de fonctionnement industriel économique. On voulait changer le mode de propriété, de planification, mais ça demeurait des transactions plus ou moins internes etc Mais, fondamentalement, l’idée du processus industriel ou de la vie matérielle économique n’était pas remise en question d’une certaine manière. C’est pour ça que je trouve très important de... porter attention à ces initiatives là parce qu’elles nous permettent de poser des questions fondamentales sur ce que nous désirons fondamentalement et individuellement de notre vie matérielle et de notre vie économique.
La question du développement
(10:14 - 11:15)
09:29 En fait, la question du développement, c’est un peu la même question que: qu’est-ce que la vie économique ou qu’est-ce que la vie matérielle? Han. Le développement, c’est-à-dire la croissance de la production nommément, année par après, est intrinsèque au capitalisme tel qu’on le connaît depuis deux cent ans. Donc, si on remet en question cette notion de développement, on remet nécessairement nécessairement en question la dynamique même du capitalisme. Il y a aucun politicien présentement qui peut allé sur la tribune publique en campagne électorale en disant: je vous promet moins d’emploi ou pas plus d’emploi l’année prochaine et une décroissance économique. Ça c’est... ça n’existe pas.. Ça ne peut pas fonctionner dans le monde dans lequel on se trouve. Or, je pense que... évidemment, je ne suis pas le seul à penser ça mais, cette... cette vision d’une réduction assez importance de la croissance, voir d’une croissance nulle, soit même une décroissance, qui sont trois choses assez différentes dans leur impact, c’est pas nous qui allons décider. C’est tout simplement la nature. Et, on sait, on est probablement rendu là ou du moins à quelques années ou à quelques décennies au mieux d’être contraint de changer complètement nos modes de fonctionnement. Donc, moi je pense qu’il faut comme ci, il faut faire comme ci, il n’y aura plus de pétrole, il n’y aura plus de terra... Il n’y aurait plus de minéraux... qui sont nécessaires à faire fonctionner nos bidules... C’est un peu drastique. C’est un peu exagéré comme vision, mais si on fait comme si... Si on pose l’hypothèse qu’on se rendra là ou que nos petits enfants se rendront là. Bien, nécessairement, on doit réfléchir à notre vie de vie actuelle, à notre mode de propriété, à notre mode de partage de la richesse que nous créons, qui n’est pas nécessairement monétaire, et donc à réfléchir à des modes d’organisation différent de ceux que l’on connaît.
Sur la mise en place et rôle de l’État
(11:15 à 12:08)
12:08 peut être que la logique néolibérale peut être notre allié (exemple du Québec +) désengagement de l’état ..basculement vers un pouvoir local..à 15:40
Peut-être que la domination ou l’hégémonie néolibérale va être notre meilleur ami. Han. On le voit au Qc particulièrement, mais c’est vrai dans le monde. La logique de la privatisation tranquille, fait en sorte que, et particulièrement dans les régions au Qc, c’est dramatique. C’est tragique en fait. L’État se désengage, privatise tranquillement. Les citoyens se rendent comptent qu’ils n’ont plus les services de l’État central auquel ils avaient droit précédemment. Il se dit: ben, je n’ai plus rien à attendre de l’État. Ce qui justifie encore une fois une plus grande privatisation. Une espèce de spirale n’est-ce pas? Et ce qui fait en sorte que les ctioyens se sentent un, et avec raison, dans plusieurs régions, je pense notamment à la Gaspésie qui est une catastrophe épouvantable, économiquement parlant et même socialement. Les citoyens se disent: je n’ai plus rien à attendre de l’État. Ils ne m’écoutent même plus. Il est très loin de moi. L’État central j’entends. Donc, je vais m’organiser dans ma communauté. C’est vrai au Québec. C’est vrai dans à peu près tous les pays qui vivent des difficultés économiques majeures. On l’a vu ces dernières années en Grèce. On l’a vu en Espagnol. On l’a vu dans le sud de l’Italie. Pour ne nommer qu l’Europe... Donc, ce désengagement de l’ÉTat qui, malgré tout ce qu’on peut croire, continue de se poursuit après... Ça fait trente-cinq ans que c’est entamé. Va faire en sorte que... Il va peut-être y avoir un basculement vers un pouvoir local. Et j’entends pas par là uniquement des initiatives locales, qui sont super importantes, de reprise en main... Les plus petites initiatives comme les plus organisées en réseau, ça peut aller de la monnaie locale pour favoriser le commerce de proximité à des organisations en réseau, entre petites villes, etc. mais bien plus que ça, je pense que sans prédire la fin de l’ÉTat-nation, on est pas rendu là, mais faut jamais oublier que l’État-Nation, c’est une forme d’organisation politique qui est relativement récente dans l’histoire humaine, si on remonte à l’Antiquité. La forme d’organisation humaine dans plusieurs types de civilisation différente qui a été privilégiée, c’est celle de la cité, de la ville. Et, d’après moi, on a le meilleur... les meilleurs ingrédients sont là pour qu’on puisse réinvestir le pouvoir au niveau local. Donc, nommément municipal, au niveau des villes. Je dis pas qu’il faut prendre les villes telles qu’elles sont et c’est elles qui vont gérer comme elles sont. Non non. C’Est justement, savoir qu’il y a déjà des institutions. Savoir qu’il y a déjà des formes d’organisation, des habitudes institutionnelles que nous connaissons, qui peuvent être investies davantage... Au profit des initiatives. Je pense que... C’est très très imparfait, mais on le voit dans plusieurs villes près de chez nous là, au Québec, dans les arrondissements... Même dans les quartiers au sein des arrondissements. Ya plein d’initiatives qui se font au plan communautaire d’aménagement urbain, de développement économique, d’économie sociale, etc. Et que... Là c’est une oppotunité, je pense, pour rendre ça plus concret. Maintenant, ça ne se fait pas en criant ciseau. Ça ne se fera pas par magie, mais ça va nécessiter une... Comment dire.. Que les citoyens et les citoyennes investissent les institutions présentes et les transforment. Mais je crois que la table est mise pour ça. Encore une fois, sans nécessairement mettre l’État nation... rendre l’état Nation caduque mais, à tout de moins, ramener les forces vives de la vie politique au plus proche des communautés.
Sur les villes et la participation
(15:40 - 16:56)
On mentionne souvent ces derniers temps justement, par rapport aux villes, des initiatives qui sont faites dans certaines villes d’Europe. En italie, par exemple, il y a maintenant quatre-vingt dix-sept villes qui ont une charte des communs. cherchent des outils justement pour promouvoir les communs. À barcelone, ils n’ont pas de charte des communs mais ils ont des genre d’associations qui sont à la tête de municipalités et ils fonctionnent comme des communs. Est-ce que.. la viabilité aussi de ces choses-là... Enfin, je vais te dire mes doutes, par rapport au charte des communs italiennes. Parce que c’est formidable. C’est une aventure vraiment incroyable, mais est-ce que selon les villes ça été adopté un peu violente souvent, ça été fait dans un bureau... J’ai des exemples concrets ... par des fonctionnaires qui disent: la charte, c’est ça! Dans d’autres cas, la charte a été fait plutôt de manière participative. On risque de tomber dans quelque chose comme les "smart cities" avec... avec par rapport aux villes. Un peu plus citoyenne si tu veux. Comment tu vois ça cette bataille, d’essayer d’imposer, de faire passer...
la clé du succès c’est de l’Ancrer dans l’histoire
(18:07 - 19:37)
16:57 Bien, c’est sûr que risque dans n’importe quelle initiative de ce genre, c’est la récupération. Han. La récupération, d’abord par la logique capitaliste marchande elle-même qui est une formidable machine à bouffer toutes les relations sociales. On l’a vu depuis deux cent ans han. Je peux dire. On pense même aujourdhui... Le mariage, avoir des enfants, l’éducation en termes marchand, en termes d’investissement et de calcul coût-bénéfice. Donc, ça, c’est un premier risque. C’est la récupération par la logique du capitalisme marchand. (dix sept : trente) Le deuxième risque qui est encore plus vicieux à mon sens, c’est une récupération purement marketing. Han. Tu parles des villes intelligentes, mais ça peut être simplement ces chartes des communs où le bon maire ou la bonne mairesse du coin va dire: ah, ça paraît bien! Ça fait jeune! *rires* Ça fait Smart Cities, etc., mais qu’au final, ça ne change strictement rien ou très peu de choses. On fait quelques initiatives à droite ou à cause comme... je ne sais pas moi... je dis n’importe quoi! Un jardin communautaire... ou une ruelle verte ou... ce genre de trucs.... (dix huit:00) La clé du succès... Une des clés du succès se serait prétentieux de dire qu’il n’y a bien sûr qu’une! Pour moi, c’est... c’est l’initiative bien sûr citoyenne de construire ça sur un mode collaboratif, tout ça, mais c’est de l’ancrer dans l’histoire. C’est de l’ancrer dans l’histoire, donc dans l’éducation, la connaissance... Pourquoi? Parce que... Cette logique des communs, donc des communaux, des biens communaux, au-delà des biens, du partage communale, elle a existé comme tu le sais depuis des siècles et des siècles et il y a des résidus au Québec encore. Il y a quelqu’un terrain où les... le bétail va... va paître et qui est partager par les agriculteurs du coin. Cette terre est une terre communale qui remonte souvent... D’ailleurs, les titres notariés remontent à la Nouvelle-France et existent encore parce qu’on ne peut pas aller contre ces titres notariés. Je pense qu’aucun notaire les comprend.= de toute manière (dix huit: cinquante-six) Mais revenir à l’histoire, pour montrer comment ça exister, comment ça existe encore, comment c’est réinventé... Pour que les citoyennes et les citoyens ne se fassent pas berner par cette récupération là. Comprenne que ça n’est pas qu’un gadget. Comprenne que ça n’est pas qu’une petite initiative comme une ruelle verte... Ça peut être super cool une ruelle verte, mais que ça peut être beaucoup... Ça peut être majeur. Ça peut être une transformation de notre vie matérielle, de notre vie économique, qui dépasse des initiatives circonscrites. Que c’est repenser notre vie en commun mais, à mon sens, ça passe... comme tout changement social, par l’éducation, mais plus spécifiquement par un retour à l’histoire et expliquer comment ça a fonctionné et pourquoi ça peut fonctionner encore.
FR
- Entrevue réalisée à l'occasion du 12ème Forum Social Mondial tenu à Montréal du 9 au 14 août 2016. Pour la première fois dans l'histoire du FSM un Espace des Communs offrait différents ateliers et activités culturelles avec la participation de « commoners » théoriciens et praticiens de nombreux pays.
ES
- Entrevista realizada en ocasion del 12mo Foro social Mundial realizado en Montreal del 9 al 14 de agosto de 2016. Por primera vez en la historia del FSM un Espacio de los Comunes ofrecia varios talleres y actividades culturales con la participacion de « commoners » teoricos y activistas de numerosos paises.
EN
- Interview taped at the 12 th World Social Forum in Montreal August 9th to 14th 2016. For the first time in the history of WSF a Commons Space held various workshops and cultural activities with the participation of commoners, both theoreticians and practitioners, from numerous countries.